Région Bourgogne-Franche-Comté (27)
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Région Bourgogne-Franche-Comté
Bourgogne-Franche-Comté
La région Bourgogne-Franche-Comté résulte de la fusion des anciennes collectivités territoriales et régions historiques de la Bourgogne et de la Franche-Comté.Elle forme avec la région Grand Est le « Grand Est français ».
Elle comprend huit départements et est entourée au nord par le Grand Est, à l'ouest par l'Île de France et le Centre-Val de Loire, au sud par l'Auvergne-Rhône-Alpes et à l'est par la frontière suisse.
La Bourgogne-Franche-Comté en un coup d’œil
Préfecture : DijonPréfète actuelle : Christiane Barret
Départements : 8 (Doubs, Côte-d'Or, Haute-Saône, Jura, Nièvre, Saône et Loire, Territoire de Belfort et Yonne)
Cantons : 152
Communes : 3.831
Présidente du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté actuel : Marie-Guite Dufay
Superficie : 47.784 km²
Population : près de 3 millions d'habitants
Le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté est situé à Besançon, 4, square Castan. Il est présidé depuis janvier 2016 par Marie-Guite Dufay, membre du Parti Socialiste.
Géographie
La région Bourgogne Franche-Comté se caractérise par la présence de massifs montagneux de basse et moyenne altitudes séparés par des vallées et bassins hydrographiques.Le plus haut de ces massifs est le Jura qui appartient à la ceinture alpine, un système montagneux qui s'étend du Maroc à l'Indonésie.
Le Jura est situé au nord des Alpes françaises et longe la frontière suisse. On y retrouve le plus haut sommet de la région, le Crêt Pela, qui culmine à 1.495 mètres d'altitude et qui est recouvert par la Forêt du Massacre, une forêt de résineux. Son nom rappelle que cette région a été le théâtre de l'affrontement entre le roi de France François 1er et le Duc Charles III de Savoie en 1535. Aujourd'hui, elle a retrouvé tout son calme et abrite oiseaux, chevreuils, lynx, cerfs, etc.
Le Jura est traversé par de nombreuses rivières et comprend également des lacs naturels et des retenues d'eau artificielles témoins du développement de la production hydroélectrique.
Le climat du Jura est de type montagnard humide avec des précipitations abondantes sous forme de pluies ou de neige. Les étés sont doux à chauds et les hivers très froids avec un record enregistré en 1968 à -36,7°.
Les Vosges forment un massif montagneux situé au nord du Jura compris entre la Plaine d'Alsace et le Bassin parisien qui se divise entre les Basses Vosges au nord et les Hautes Vosges au centre et au sud. Ces deux parties sont séparées par un corridor. Le point culminant des Vosges est le Grand Ballon qui culmine à 1.424 mètres d'altitude.
Le paysage vosgien se caractérise par la forme arrondie de ses sommets, témoins de l'effondrement du fossé alsacien qui est à l'origine de la formation de la vallée rhénane séparant les Vosges de la Forêt Noire.
Les versants occidentaux des Vosges bénéficient d'un climat rigoureux avec des hivers longs et froids, du brouillard et des précipitations abondantes tandis que les versants orientaux profitent d'un climat plus clément et surtout beaucoup plus ensoleillé propice à la culture de la vigne.
Les Vosges sont recouvertes de forêts habitées par de nombreux mammifères et oiseaux. On peut y rencontrer des loups gris réintroduits depuis 2011 ainsi que des chamois, des castors et des lynx qui ont également profité d'un programme de réimplantation après leur disparition.
Les massifs des Vosges et du Jura sont séparés par la Trouée de Belfort, une dépression mesurant une vingtaine de kilomètres de large. La trouée est totalement intégrée dans le Territoire de Belfort et sert de jonction entre l'Alsace et la Franche-Comté, ce qui explique la construction de nombreuses voies de communication routières et ferroviaires et le creusement du canal reliant le Rhin et la Saône, affluent navigable du Rhône.
Le Massif central qui couvre une grande partie du centre de la France, et notamment l'Auvergne, se prolonge dans le sud de la région Bourgogne-Franche-Comté et forme le Morvan occupant une partie des départements bourguignons de la Saône-et-Loire, de la Nièvre, de l'Yonne et de la Côte-d'Or. Avant 2004, le Morvan était cependant considéré comme un massif indépendant. Son plus haut sommet, le Haut-Folin, culmine à 901 mètres d'altitude. Il se caractérise par un relief de plateau dominé par quelques collines arrondies et par un paysage formé par une succession de forêts, de pâturages, d'espaces cultivés et de bocages.
Le réseau hydrographique est important et la région est traversée par divers cours d'eau. On y trouve également les « six grands lacs du Morvan », une série de lacs artificiels créés au début du 20ème siècle pour approvisionner les communes en eau, pour acheminer le bois et pour produire de l'électricité. Ils sont aujourd'hui prisés par les touristes qui peuvent y pratiquer de différentes activités.
Le Morvan profite d'un climat humide avec des précipitations abondantes, des étés doux et des hivers longs et frais.
La Bourgogne comprend également une région de plaines et de plateaux dont le paysage est partagé entre des zones agricoles, des forêts et des vastes prairies. C'est dans le centre de cette région que sont cultivés les plus grands crus de Bourgogne issus entre autres des vignobles de Chablis et de la Côte-d'Or.
Histoire
Le PaléolithiqueLa région Bourgogne-Franche-Comté est occupée par l'homme dès le paléolithique inférieur.
Les plus anciennes traces d'occupation retrouvées actuellement sont situées dans la vallée de la Saône, dans le massif vosgien et dans la Trouée de Belfort. Les fouilles d'une carrière située près de Baume-les-Dames (Doubs) ont notamment permis de découvrir une dent appartenant à un enfant qui a vécu dans la région il y a 400 000 ans. C'est le plus ancien vestige humain découvert à ce jour en France.
De nombreux sites ont révélé la présence humaine dans des abris sous roche et des grottes situés aussi dans le massif du Morvan et qui ont été habités il y a plus de 200 000 ans.
À Arcy-sur-Cure, les archéologues ont découvert un ensemble de peintures rupestres recouvrant les parois de plusieurs salles qui ont été datées de -28 000 et qui sont donc légèrement postérieures aux œuvres de la grotte Chauvet en Ardèche mais largement antérieures à celles de Lascaux et de Cosquer. Il s'agit d'un exemple unique en Bourgogne.
Le Néolithique
La région est occupée sans discontinuité durant le mésolithique et les hommes sortent des cavernes pour s'installer dans des huttes. Ils découvrent l'agriculture et l'élevage ainsi que la poterie et se sédentarisent. Ils construisent également des cités lacustres que l’on retrouve sur les bords du Grand Lac de Clairvaux et du lac de Chalain dans le Jura. Ce type d'habitat est caractéristique de l'arc alpin.
En Bourgogne, les fouilles du camp fortifié de Chassey-le-Camp qui a donné son nom à la « civilisation du Chasséen » ont mis au jour une importante industrie lithique (silex, grès, quartzite et obsidienne) ainsi que de nombreuses céramiques aux ornements géométriques gravés.
Le Chasséen couvre une grande partie du 5ème millénaire et la première moitié du 4ème. Cette culture est probablement originaire de la Méditerranée et s'est répandue dans la quasi-totalité de la France. Le commerce se développe dès cette époque.
Au 3ème millénaire, des peuplades originaires d'Europe centrale et d'Allemagne s'installent progressivement en Franche-Comté et en Bourgogne. Elles apportent avec elles l'art du travail du cuivre et, dans un second temps, du bronze. La société se hiérarchise et adopte de nouvelles divinités et des rites funéraires (tumuli et champs d'urnes).
Les Celtes
Une nouvelle migration qui a lieu durant le 1er millénaire amorce l'âge de fer en Europe. Les civilisations de Hallstatt (1 200 à 500 avant JC) et de La Tène (500 à 25 avant JC) qui se développent dans un premier temps en Autriche et en Suisse s'étendent d'Europe occidentale en Asie Mineure et donnent naissance à la civilisation celtique.
À la veille de la conquête romaine, l'ensemble de la France, mais également de la Belgique et du Luxembourg ainsi qu'une partie de l'Italie, de la Suisse, de l'Allemagne et des Pays-Bas, sont habités par des peuples regroupés, selon les Commentaires de Jules César, dans les Gaules celtique, belgique et aquitaine. En réalité, ces tribus appartiennent bien au groupe celtique.
Elles vivent principalement de l'agriculture et construisent de vastes fermes et des oppida (habitat fortifié installé généralement sur un plateau surélevé ou au sommet d'une colline).
La Bourgogne est divisée entre plusieurs tribus qui profitent de leur position entre la Méditerranée et le nord de l'Europe pour intensifier le commerce. Les principales tribus bourguignonnes sont les Sénons, les Mandubiens (Alésia), les Éduens. Les Lingons et les Séquanes sont établis en Franche-Comté.
Les Romains
La région est loin d'être pacifiée et les différents peuples se livrent régulièrement des guerres, s'alliant ou se « désalliant » selon leurs ambitions. Lorsqu'ils deviennent la cible des attaques des Helvètes (Suisse) et des Germains (Allemagne), ils demandent de l'aide aux Romains qui ont entamé la conquête des Gaules.
Jules César profite de cette occasion pour installer ses légions dans le pays des Séquanes (Besançon). De plus, les Séquanes s'allient aux Romains pour combattre le roi des Arvernes (Auvergne) qui avait fédéré de nombreux peuples gaulois afin de s'opposer à l'annexion des Gaules par Rome.
L'ultime bataille de la Guerre des Gaules se déroule durant le siège d'Alésia, une ville située probablement en Bourgogne (la localisation exacte fait encore l'objet de nombreux débats), en 52 avant JC. La Gaule perd son indépendance et est romanisée dès cette date.
Lors de la réorganisation des Gaules par Auguste, la Franche-Comté est intégrée dans la province Maxima Sequanorum, tandis que la Bourgogne fait partie de la Lyonnaise qui sera elle-même divisée en 2 puis en 4 provinces durant l'occupation romaine.
Les habitants de la région profitent de la « Pax Romana » et surtout de la construction des grandes voies romaines. L'une d'entre elles traverse tout le territoire bourguignon et notamment les villes de Mâcon, de Chalon et de Tournus. Le trafic fluvial sur la Saône permet également à la région de devenir une étape incontournable pour le transport des métaux, du vin, de l'huile... ce qui lui assure une prospérité grandissante. Des routes moins importantes sont également construites en Séquanie.
Le christianisme
Si dans un premier temps, les Gaulois continuent à vénérer leurs divinités ancestrales ainsi que des divinités romaines, le christianisme commence à s'implanter en Bourgogne lorsque des marchands et des soldats venus d'Orient s'installent à la fin du 2ème siècle à Augustodunum (Autun), une cité florissante fondée sous Auguste et qui joue le rôle de relais du pouvoir romain.
À la même époque, la ville de Besançon devient un centre du christianisme lorsque Saint Ferréol et Saint Ferjeux y fondent une première église. De nombreux martyrs chrétiens sont aujourd'hui honorés dans les différentes villes de la Bourgogne-Franche-Comté.
Les invasions germaniques
La région connaît une longue période de paix qui prend fin au 3ème siècle lorsque les peuples d'origine germanique attaquent les frontières de l'Empire romain déjà affaibli par les conflits internes. Les provinces quasi abandonnées à leur sort connaissent un déclin économique tout en devant continuer à payer un tribut à Rome. L'anarchie s'installe dans l'ensemble du pays gaulois et des bandes de paysans appelées « bagaudes » vivent dorénavant de rapines et sèment la terreur.
Dès le milieu du 3ème siècle, les Alamans organisent des raids et incendient les cités de Bourgogne et de Franche-Comté. Les Gaulois fortifient leurs villes mais ne peuvent pas empêcher les invasions barbares du 5ème siècle.
Les Burgondes venus de Germanie s'installent en Sapaudie, un territoire situé entre le Jura et les Alpes en 443 après avoir été vaincus par le général romain Aetius. Ils fondent le royaume de Burgondie qui va petit à petit s'étendre vers le sud-est de la France et vers la Suisse romande. Ils vont également progresser vers le nord et s'emparer notamment de Besançon en 485.
Les Mérovingiens
Après une première tentative infructueuse en 523, les Francs s'emparent de la Burgondie en 532 et partagent le royaume en trois :
Thibert 1er reçoit les cités du nord ;
Childebert reçoit les villes de Lyon, de Vienne, de Grenoble et de Genève ;
Clotaire règne sur un territoire compris entre l'Isère et la Durance.
Après une brève réunification, le royaume franc est repartagé en 561 entre les quatre fils de Clotaire.
C'est Gontran qui hérite de la Burgondie reconstituée (exception faite de la Provence) ainsi que d'une partie du royaume d'Orléans en 561 et le castrum de Chalon-sur-Saône devient résidence royale.
La Bourgogne qui inclut à cette époque la Franche-Comté reste sous la domination des Mérovingiens mais conserve son autonomie tandis que les décisions sont prises par la noblesse.
Il faut attendre le règne de Dagobert 1er pour assister à une réforme de l'administration et de la justice qui limite l'indépendance de l'aristocratie.
Après son décès, le royaume franc est gouverné par les « rois fainéants », des souverains jeunes, incompétents et influencés par les « maires du palais ». La situation est chaotique.
Au début du 8ème siècle, les musulmans de la dynastie des Omeyyades poursuivent une politique expansionniste et franchissent les Pyrénées. Ils pillent et saccagent notamment Autun ainsi que de nombreux monastères et prieurés.
Ils sont arrêtés à Poitiers par le maire du palais Charles Martel qui profite d'un interrègne pour gouverner, réunifier et agrandir le pays.
Cependant, la Burgondie qui est fragmentée en différents évêchés ne se soumet pas réellement à l'autorité franque. Elle ne montre que peu d'empressement à aider Charles Martel à combattre les musulmans. Le maire du palais intervient alors de manière répressive dans le royaume partagé en quatre commandements ce qui fait plier l'aristocratie mais également le clergé. Les biens des nobles et des ecclésiastiques sont confisqués au profit des Francs.
Les Carolingiens
En 742, l'ensemble de la Burgondie - comprenant également les actuelles Alsace et Lorraine, la Provence et le Languedoc – est remis à Pépin le Bref, fondateur de la dynastie carolingienne.
À sa mort, le royaume est partagé entre ses fils Carloman 1er et Charlemagne. Ce dernier profite du décès de son frère pour s'emparer de tout le royaume et étendre ses possessions. En 800, il est couronné Empereur d'Occident.
Charlemagne réorganise son empire qui est divisé en circonscriptions appelées « missatica » et contrôlées par les « missi dominici ».
Sous son règne, le pays profite d'une période de paix et de diffusion culturelle intense qui prend fin en 840 lorsqu'une nouvelle querelle de succession éclate après la mort de son fils Louis 1er le Pieux.
En 843, le « Traité de Verdun » définit les limites des terres octroyées aux trois fils de Louis-le-Pieux :
la Francie occidentale échoit à Charles-le-Chauve ;
la Francie médiane est attribuée à Lothaire 1er ;
la Francie orientale est octroyée à Louis-le-Germanique.
La Bourgogne est elle-même partagée, les territoires situés à l'ouest de la Saône sont intégrés à la Bourgogne franque (actuelle Bourgogne) et les territoires situés à l'est font partie de la Bourgogne impériale (actuelle Franche-Comté).
Le Saint Empire romain germanique
Dans les décennies qui suivent, les rois de Germanie étendent leurs possessions vers l'ouest et s'emparent notamment de la Lotharingie.
À la fin du 9ème siècle, Charles III le Gros réunifie pour la dernière fois la Francie après le décès de ses deux frères. Il impose un régime de terreur alors que le pays est économiquement à bout de souffle et qu'il doit également affronter les attaques des Normands. Lorsque ceux-ci assiègent la ville de Paris, le roi promet de verser une rançon à l'envahisseur à qui il donne en outre l'autorisation de piller la Bourgogne.
La noblesse excédée par cette attitude renverse le souverain en 887. La Francie est définitivement coupée en deux. Eudes, un aristocrate originaire de la Neustrie devient Roi de la Francie occidentale tandis qu'Arnulf de Carinthie devient Roi de la Francie orientale qui donnera naissance au Saint Empire germanique sous le règne d'Otton 1er.
La Bourgogne est également divisée en deux parties : la Basse-Bourgogne ou Royaume de Provence au sud et la Haute-Bourgogne au nord.
Elles sont réunies en 933 par Rodolphe II de Bourgogne pour former le « Royaume de Bourgogne et d'Arles » qui devient un fief du Saint Empire germanique en 1032.
La Bourgogne impériale devenue le Comté de Bourgogne en 986 est également rattachée à l'Empire en 1037. Elle est gouvernée par les comtes palatins de Bourgogne.
Durant le 12ème siècle, le comte Renaud III de Bourgogne veut s'affranchir de l'empire et obtient le statut de « franc comte », ce qui donnera plus tard le nom de Franche-Comté à la région.
La puissance des Ducs de Bourgogne
Au 13ème siècle, les descendants des comtes de Bourgogne épousent successivement des nobles issus de lignées françaises. C'est ainsi que Othon IV de Bourgogne épouse Mahaut d'Artois, petite nièce du roi de France Saint-Louis. Leur fille Jeanne II de Bourgogne épouse Philippe V le Long. Jeanne III de Bourgogne issue de cette union épouse le duc de Bourgogne Eudes IV et hérite du comté de Bourgogne à la mort de sa mère. Le comté et le duché de Bourgogne sont réunis en une seule entité qui passe dans le domaine du roi de France Jean II lorsque le duc Philippe 1er de Bourgogne décède de la peste sans héritier en 1361.
Jean II donne le duché en apanage à son fils Philippe II dit le Hardi de la maison de Valois qui possède les titres de Prince de France, Duc de Touraine, Duc de Bourgogne, Comte de Flandres et d'Artois, comte palatin de Bourgogne et premier Pair de France.
Les Ducs de Bourgogne vont devenir de plus en plus riches et puissants, si bien qu'ils se considèrent comme des souverains d'un État bourguignon s'étendant de la Picardie à l'Alsace et pouvant rivaliser avec les Rois de France à qui ils ne doivent plus rendre hommage.
La situation se dégrade sous Charles le Téméraire lorsque le roi de France Louis XI tente de réduite les pouvoirs de son imposant vassal par les armes ou par la ruse.
Charles connaît ses premières défaites et ne peut plus compter sur l'empereur Frédéric III du Saint-Empire ni même sur son beau-frère, Édouard IV d'Angleterre qui a accepté le traité de paix proposé par Louis XI de France.
Charles parvient cependant à s'emparer du duché de Gueldre et de la Lorraine en 1473 et en 1475. Il ne parvient cependant pas à unifier réellement ses possessions et doit affronter un conflit avec la Confédération suisse appelé « Guerre de Bourgogne ».
Charles le Téméraire subit plusieurs défaites décisives et décède sur le champ de bataille en 1477. Le duché s'effondre et son héritière Marie de Bourgogne ne parvient à conserver que le comté de Bourgogne, l'actuelle Franche-Comté.
De son côté, la France fait main basse sur une grande partie des territoires bourguignons dont le duché.
Les Habsbourg
Marie de Bourgogne épouse l'archiduc Maximilien de Habsbourg, fils de Frédéric III du Saint Empire. Il va défendre les intérêts de sa femme et éviter la dissolution complète de son patrimoine.
Leur petit-fils, Charles-Quint accomplit finalement le rêve de son aïeul en devenant Duc de Bourgogne, Roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem, Roi des Espagnes et Empereur des Romains.
Cependant, les États de Bourgogne refusent d'être intégrés dans l'Empire de Charles-Quint. Ils veulent rester sous la couronne de France. La « querelle de Bourgogne » ne s'éteint qu'en 1559, un an après le décès de Charles-Quint lorsque le Traité du Cateau-Cambrésis ratifie le renoncement de ses descendants à leurs droits sur le duché.
Il faut encore attendre plus d'un siècle pour que la Franche-Comté, qui appartient toujours au Habsbourg, soit à son tour annexée à la France en 1678 par le « Traité de Nimègue ».
La révolte de la Bourgogne
Malgré son intégration dans le Royaume de France, la Bourgogne conserve une forte identité régionale et est attachée notamment à la tenue annuelle des États de Bourgogne chargés d'examiner les demandes d'impositions et le respect des privilèges accordés par le roi de France en 1361.
Les membres des États ont des pouvoirs étendus dans différents domaines et peuvent aussi s'opposer aux intendants et ministres du gouvernement français.
En 1629, le roi Louis XIII conseillé par le cardinal de Richelieu supprime les États de Bourgogne et lève un impôt sur les boissons. Cette décision déclenche une émeute connue sous le nom de « Révolte du Lanturlu » à Dijon. Après une répression violente, le roi accorde son pardon mais supprime toute liberté aux villes.
La Révolution française
Comme dans la plupart des régions françaises, la Révolution de Paris déclenche la « Grande Peur » en Bourgogne. En effet, une rumeur affirme que les aristocrates ont chargé des brigands de détruire les récoltes. Un vent de panique souffle sur la paysannerie française bientôt rejointe par les artisans, les commerçants et les domestiques. Ils pillent et incendient les châteaux et les abbayes et tuent toute personne soupçonnée de faire partie de ces brigands.
Dès le mois d'août 1789, la Bourgogne en tant qu'entité n'existe plus, les institutions sont dissoutes et les biens du clergé ainsi que de grandes propriétés foncières sont confisqués afin de les redistribuer, ce qui ne profite en réalité qu'aux spéculateurs et non au peuple.
Le Duché et le Comté de Bourgogne sont divisés en départements en 1790.
Même si elle est moins touchée que certaines régions, la Bourgogne vit des heures difficiles durant la Terreur lorsque les tribunaux révolutionnaires jugent et condamnent souvent de façon arbitraire les personnes soupçonnées d'être contre-révolutionnaires, de vouloir rétablir la royauté ou d'attenter à la sûreté de l’État. L'économie est en ruine, ce qui provoque famine et pillages. Quelques mesures sont prises dont la fixation d'un prix maximum pour les denrées et objets de première nécessité et les plus démunis reçoivent des biens confisqués aux classes élevées.
Les révolutionnaires prônent la déchristianisation. Congrégations religieuses, universités et académies sont supprimées, les cloches des églises sont fondues et les membres du clergé sont raillés.
Napoléon Bonaparte
D'autre part, la France est confrontée dès 1796 à des conflits avec l'Autriche. L'armée française conduite par Napoléon Bonaparte sort victorieuse de cette guerre.
Bonaparte devient Premier Consul en 1799 et entreprend de pacifier la France. Il est proclamé « Empereur des Français » en 1804.
Il doit contrer plusieurs coalitions des puissances étrangères, ce qui lui permet d'étendre les possessions de l'Empire qui domine l'Europe et atteint son apogée en 1812. Cette année-là, une nouvelle coalition réunissant les Empires d'Autriche et de Russie, le Royaume-Uni ainsi que les Royaumes de Prusse, du Portugal, de Suède et de Sicile inflige des défaites cuisantes à l'Empereur.
La Bourgogne est le théâtre de violentes batailles et les villes, notamment Mâcon et Dijon, sont prises par les troupes coalisées l'une après l'autre.
La guerre de 1870
Après une période d'accalmie, la Bourgogne redevient un champ de bataille en 1870 lorsque la France est à nouveau menacée par une coalition des États allemands menée par les Prussiens. Les villes de Dijon et Nuits-Saint-Georges seront particulièrement touchées.
À la suite de la défaite française, les différents royaumes allemands se réunissent pour former l'Empire allemand auquel sont rattachés l'Alsace et la Lorraine.
La capitulation de Napoléon III provoque également la chute du Second Empire et la naissance de la Troisième République française.
La situation économique au 19ème siècle
Si la Franche-Comté se tourne résolument vers l'industrialisation dès le début du 19ème siècle grâce à l'exploitation des mines de charbon, de sel gemme et à l'installation de soieries et de papeteries, l'économie bourguignonne reste centrée sur l'agriculture. Cultures maraîchères, vignobles, productions céréalières, sylviculture sont les principaux secteurs économiques de la région. C'est pour cette raison que la Bourgogne est tributaire des conditions climatiques et des épidémies de phylloxéra qui attaquent les vignobles.
De plus, les hauts fourneaux et les forges de la région disparaissent progressivement du paysage. Ces conditions difficiles provoquent un important exode.
À la fin du siècle, la région connaît un essor économique retentissant reposant sur la création de lignes de chemin de fer qui dynamisent les forges du Creusot des frères Schneider, les exploitations minières de Montceau-les-Mines Mines ou encore la tuilerie de Montchanin. Les différents gisements houillers de Bourgogne attirent de nombreux ouvriers malgré les conditions de travail extrêmement pénibles qui seront par ailleurs à l'origine de plusieurs mouvements sociaux à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème.
Le 20ème siècle
Si la Première Guerre mondiale épargne la Bourgogne et la Franche-Comté, ces deux régions sont envahies par les Allemands dès le début de la Seconde Guerre. Dijon est occupée dès le mois de juin 1940.
Lors de la signature de l'armistice quelques jours après la prise de Dijon, la ligne de démarcation séparant la France occupée de la France libre traverse la Bourgogne.
La Résistance s'organise lentement mais le mouvement s'intensifie en 1943 et apporte un soutien important aux Alliés. Les villes bourguignonnes de Chalon-sur-Saône, Beaune, Autun et Dijon sont libérées en septembre 1944.
En 1986, la région de Bourgogne répartie en quatre départements (Yonne, Côte-d'Or, Nièvre et Saône et Loire) regroupés autour de Dijon devient une collectivité territoriale de plein exercice.
Elle est réunie à la Franche-Comté pour former une nouvelle région le 1er janvier 2016.
Culture
Les languesLa région Bourgogne Franche-Comté comptabilise plusieurs langues régionales :
le bourguignon ou bourguignon-morvandiau est une langue romane d'oïl issue du bas latin (mélange de latin et de celtique) dans laquelle on retrouve des mots de vieux flamand ou vieil hollandais témoins de l'étendue du Duché de Bourgogne dans les Pays-Bas. Il est parlé dans la plus grande partie de la Bourgogne et dans l'ouest de la Franche-Comté et se décline en plusieurs versions comme le dijonnais, le beaunois, le langrois...
le jurassien est une langue d'oïl appartenant au groupe franco-provençal parlée dans le sud de la Franche-Comté ;
le Franc-Comtois est une langue d'oïl influencée par les langues germaniques. Il est parlé dans le nord de la Franche-Comté, l'Alsace et une partie de la Suisse ;
l'arpitan (montagnard) ou franco-provençal est une langue romane appartenant au groupe gallo-roman avec des consonances italiennes et allemandes. Il est notamment parlé dans le Jura et dans le Doubs.
Les traditions
Les traditions et légendes de Noël
En Franche-Comté, la traditionnelle bûche de Noël appelée tronche de Noël est frappée par les enfants pour qu'elle donne des cadeaux. Cette bûche prend le nom de « suche » à Dijon et était brûlée durant la veillée de Noël tandis que dans le Morvan, la « cheuch » doit doucement se consumer jusqu'au premier de l'an pour porter chance et qu'en Saône-et-Loire, la « souch » est baptisée au vin blanc.
La Bourgogne-Franche-Comté est une terre de légendes et on rencontre notamment de nombreuses pierres qui tournent sur elles-mêmes la veille de Noël.
La « pierre qui vire » présente toujours une particularité au niveau de sa forme ou de sa taille. Il se raconte dans l'Yonne que les fées dansaient autour de l'une d'entre elles et que le rocher tournait sur lui-même le soir de Noël afin de révéler des trésors qui pouvaient être pris durant les douze coups de minuit.
La Pierre Mourey située en Franche-Comté irait quant à elle se baigner dans un étang ce même soir.
Dans les villages du Jura, les plus courageux font « tourner les fayes », des branches de tilleul fendues et embrasées, le jour de Noël.
En Franche-Comté, les habitants ont coutume d'assister au spectacle de la Crèche Comtoise, une crèche vivante autrefois présentée sous la forme d'un théâtre de marionnettes et alternant les textes et les chants.
Les traditions viticoles
La Bourgogne est une région viticole et de très nombreuses traditions et fêtes sont rattachées à cette culture notamment durant les « Trois Glorieuses » qui se déroulent le troisième week-end de novembre.
Le samedi, la Confrérie des chevaliers du Tastevin invitent des personnalités de divers horizons à participer aux chapitres (banquets) organisés au Clos de Vougeot. Elles sont alors intronisées lors d'une cérémonie rituelle.
Le lendemain, la traditionnelle vente des Hospices de Beaune attirent les amateurs de ces vins d'exception venus du monde entier. Les bénéficies de la vente de la récolte de l'année sont destinés à entretenir et à réaménager les infrastructures hospitalières.
Enfin, le lundi, les vendanges se clôturent officiellement lors du banquet de la « Paulée de Meursault », la paulée désignant la dernière pelletée de raisins versée dans le pressoir.
Bien entendu, chaque village, chaque domaine a ses propres fêtes viticoles, ses dégustations et ses banquets, souvent organisés à la Saint-Vincent, saint patron des vignerons.
Les costumes traditionnels
En Bourgogne, le costume traditionnel se compose d'une haute coiffe généralement noire, d'une robe cintrée à la taille et d'un tablier. Les hommes portaient la tenue des vignerons, pantalons, chemise blanche, gilet noir, sabots en bois et chapeau à large bord.
En Franche-Comté, les femmes étaient vêtues d'une robe sans manche sur un chemisier blanc et d'une coiffe semblable au béguin noué sous le menton. Les hommes portaient un pantalon, une chemise blanche, un gilet de couleur, une longue veste et un chapeau à large bord.
La gastronomie
La Franche-Comté est renommée pour ses produits de terroir. Fromages, vins et charcuteries permettaient aux habitants isolés pendant la mauvaise saison de vivre en quasi-autarcie. La cuisine y est généreuse, simple et régionale. On y retrouve une variante de la choucroute puisque le chou est remplacé par des raves râpées, salées et fermentées.
Parmi les recettes traditionnelles, notons la salade ou l'assiette comtoise, la poêlée franc-comtoise, la croûte aux morilles ou la salade de pissenlits.
On y déguste également du Crémant du Jura, un apéritif anisé appelé Pontarlier, du vin jaune et différents alcools à base d'herbes ou de sapin.
La Bourgogne bénéficie de ses très nombreux produits agricoles et de ses vins pour offrir une cuisine diversifiée et savoureuse à base d'asperges de Meursault, de truffes, de volailles de Bresse, d'anguilles sans oublier la célèbre moutarde de Dijon.
Des escargots de Bourgogne au coq au Chambertin en passant par le bœuf bourguignon ou le jambon persillé, les spécialités bourguignonnes sont devenues des incontournables de la grande cuisine française.
Au rayon fromages, nous retrouvons également des noms célèbres comme le brillat-savarin, le chaource ou l'époisses.
Mais la Bourgogne ne serait pas tout à fait la Bourgogne sans ses Grands crus et Premiers crus issus des vignobles de la côte de Beaune, du Mâconnais ou de la côte de Nuits, sans ses kirs à base de Bourgogne aligoté ou sa Crème de cassis.
Et pour célébrer ce haut lieu de la gastronomie française, la Foire internationale et gastronomique de Dijon ouvre ses portes chaque année à l'automne depuis 1921.
L'économie
La situation économique de la région Bourgogne-Franche-Comté est satisfaisante et connaît actuellement une croissance positive dans tous les secteurs.L'industrie qui a connu un fort ralentissement durant la crise sidérurgique est parvenue à se diversifier et concerne dorénavant les secteurs pharmaceutique, électronique, agroalimentaire, etc.
L'agriculture qui a longtemps été la seule ressource de la région reste toujours dynamique et comprend les cultures céréalières, l'élevage des bovidés et des volailles sans oublier les vignobles bourguignons et jurassiens.
Le tourisme joue un rôle primordial dans l'économie de la région Bourgogne-Franche-Comté qui profite de ses paysages, de sa gastronomie et de son patrimoine architectural pour attirer de nombreux visiteurs.
La région est également connue pour son artisanat, l'horlogerie du Jura, la manufacture de pipes à Saint-Claude, les jouets comtois, les montures de lunettes de Morez, etc.
Le tourisme
La région propose à ses visiteurs de nombreux circuits de randonnée qui permettent d’apprécier les grands sites naturels de la Bourgogne-Franche-Comté comme le ballon d'Alsace, les lacs naturels et artificiels, la vaste forêt de Chaux... sans oublier la route des Grands Crus qui mène de Gevrey-Chambertin au Clos de Vougeot.Les passionnés d'histoire apprécient de visiter les splendides Hospices de Beaune à la remarquable toiture polychrome, le site d'Alésia, théâtre de la défaite de Vercingétorix, Bibracte, capitale celtique des Éduens, les vestiges gallo-romains de Mandeure, les abbayes de Cluny, de Baume-les-Messieurs et de Fontenay, les villes d'Autun, de Besançon, de Dijon, d'Auxerre ou encore la citadelle de Belfort conçue par Vauban... autant de trésors à découvrir.
Les préfectures de la région Bourgogne-Franche-Comté
La préfecture de la région Bourgogne-Franche-Comté et du département Côte-d'Or est Dijon
Toutes les préfectures de la région Bourgogne-Franche-Comté:
- Préfecture de Besançon du département Doubs
- Préfecture de Lons-le-Saunier du département Jura
- Préfecture de Nevers du département Nièvre
- Préfecture de Vesoul du département Haute-Saône
- Préfecture de Mâcon du département Saône-et-Loire
- Préfecture de Auxerre du département Yonne
- Préfecture de Belfort du département Territoire de Belfort