Région Grand Est (44)
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Région Grand Est
GRAND EST
La région du Grand Est est issue de la fusion, en 2016, des anciennes régions historiques d'Alsace, de Lorraine et de Champagne-Ardenne.Elle réunit dix départements et est entourée par la région de Bourgogne-Franche-Comté au sud et par les régions d'Île-de-France et des Hauts-de-France à l'ouest. Elle est également frontalière de la Belgique, du Luxembourg, de l'Allemagne et de la Suisse.
Le Grand Est en un coup d’œil
Préfecture : StrasbourgPréfet actuel : Jean-Luc Marx
Départements : 10 (Ardennes, Aube, Bas-Rhin, Haute-Marne, Haut-Rhin, Marne, Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges)
Cantons : 200
Communes : 5.152
Président du Conseil régional du Grand Est actuel : Jean Rottner
Superficie : 57.433 km²
Population : près de 6 millions d'habitants
Le Conseil régional du Grand Est est situé à Strasbourg, 1, Place Adrien Zeller. Il est présidé depuis octobre 2017 par Jean Rottner, membre du parti Les Républicains.
Géographie
La région du Grand Est, qui regroupe l'Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne, fait partie à la fois du Bassin parisien (ouest) et de l'espace européen rhénan traversé par le Rhin et ses affluents (est).Le Bassin parisien qui représente la plus grande région géologique française se caractérise par sa forme en cuvette ouverte sur la Mer du Nord à l'ouest. Son relief formé par un important réseau hydrographique se compose de plaines, de vallées et de plateaux.
Cependant, dans la partie orientale du bassin, le paysage se transforme en raison de la présence de nombreux cuestas présentant un côté en pente douce et un côté en pente raide.
Au nord de ce bassin, le Massif des Ardennes qui s'étend également en Belgique et au Luxembourg a un relief plus élevé sans pour autant dépasser les 700 mètres d'altitude. Ce massif est en réalité le dernier vestige d'une très ancienne chaîne de montagnes aux sommets fortement érodés. Il est recouvert quasi complètement par une forêt particulièrement giboyeuse.
Entre le Massif des Vosges et la Forêt Noire en Allemagne et le long de la plaine d'Alsace, le Fossé rhénan est traversé par le Rhin selon un axe orienté sud/nord.
L'Alsace
La région alsacienne se situe à l'extrême nord-est de la France et est longée par le Rhin, un fleuve qui prend sa source dans le massif des Alpes suisses, au lac de Toma et chemine sur 1.233 kilomètres avant de se jeter dans la Mer du Nord, aux Pays-Bas. Le Rhin forme une frontière naturelle entre la France et l'Allemagne.
La région profite d'un climat de type semi-continental à montagnard caractérisé par une amplitude thermique entre l'été et l'hiver dépassant les 27° en plaine. Cet écart se réduit à 14° dans les zones montagneuses. Si les ballons vosgiens sont fortement arrosés, la région située autour de Colmar profite d'un ensoleillement important qui a permis la culture de la vigne et des fruitiers
L'Alsace se divise en plusieurs régions naturelles :
la plaine d'Alsace, elle-même partagée entre les forêts alluviales du Ried et de Nonnenbruch, la foret de charmes et de chênes de la Hardt et les loess (terres fertiles grâce aux dépôts de limons) du Kochersberg. On rencontre dans les zones boisées de nombreux rongeurs et cervidés ainsi que des sangliers et des renards. La Ried forme également un couloir de migration pour les oiseaux. La plaine est traversée par l'Ill, principale rivière alsacienne et affluent du Rhin ;
les collines du Sundgau qui caractérisent le paysage situé entre la Franche-Comté et la frontière suisse et forment les premiers contreforts du Jura alsacien ;
les Hautes-Vosges protégées par le Parc naturel régional des Ballons des Vosges. Elles regroupent les vallées de la Thur, de la Lauch, de Munster et de la Doller. Quatorze sommets des Hautes-Vosges dépassent les 1.300 mètres d'altitude. La région profite d'un programme de réimplantation du lynx boréal tandis que le loup gris est réapparu naturellement dans les années 2010 après un siècle d'absence ;
les Vosges centrales comprenant les vallées de la Bruche et de Villé ainsi que le Val d'Argent ;
les Vosges du Nord, un massif culminant à 581 mètres d'altitude et correspondant à la « Vasgovie », une région boisée s'étendant de part et d'autre de la frontière franco-allemande et connue pour la rudesse de son climat ;
l'Alsace bossue, une région vallonnée qui se prolonge en Lorraine se partageant entre forêts et vergers et traversée par de nombreux cours d'eau.
La Lorraine
La Lorraine est limitrophe de la Belgique, du Luxembourg et de l'Allemagne ainsi que de la Champagne-Ardenne, de la Franche-Comté et de l'Alsace.
La Lorraine profite d'un climat de type océanique humide (principalement dans les Vosges) avec des influences continentales et des saisons marquées.
Son relief se caractérise par une succession de vallées, de cuestas et plateaux orientés selon un axe nord/sud. La région est traversée par la Meuse et la Moselle ainsi que leurs affluents, dont la Meurthe, et possède de nombreux lacs naturels et surtout artificiels, vestiges des plans d'eau créés pour la pisciculture ou témoins de l'exploitation des carrières.
La Lorraine se divise en différentes régions naturelles :
le massif des Vosges sépare le plateau lorrain de la Plaine d'Alsace et se prolonge en région Bourgogne-Franche-Comté. Le versant occidental descend en pente douce vers le plateau lorrain et inclut plusieurs chaînes secondaires qui délimitent les vallées formées par les affluents de la Moselle, elle-même affluent du Rhin. Le col de Saverne situé dans le nord du massif (basses Vosges) permet de passer de l'Alsace à la Lorraine.
La région est réputée pour ses eaux de source comme Contrexéville et ses établissements thermaux.
le plateau lorrain fait partie du Bassin parisien et est blotti entre le massif ardennais à l'ouest et les Vosges à l'est. L'ouest du plateau est sillonné par des lignes de côtes sud/nord :
les Côtes de Moselle ;
les Côtes de Meuse séparées des Côtes de Moselle par la plaine de Woëvre et ses étangs protégés comme zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique. Les Côtes de Meuse sont recouvertes de forêts de feuillus, d'arbustes et de prairies souvent fleuries. Le climat favorise les cultures fruitières et le développement de la vigne ;
l'Argonne, une région boisée parsemée d'étangs qui se prolonge en Champagne.
La Champagne-Ardenne
Le relief de la Champagne-Ardenne est relativement plat quoique plus accentué le long de la frontière belge. La région comprend cinq vallées orientées est/ouest creusées par l'Aisne, l'Aube, la Marne, la Seine et la Meuse.
On distingue plusieurs régions naturelles dont :
le Pays d'Othe, une région de collines située au sud-ouest et recouverte à parts égales de forêts et de champs. Il sépare la « Champagne crayeuse (ou sèche) », une plaine agricole, et la « Champagne humide », une dépression caractérisée par ses nombreux plans d'eau protégés par la Convention de Ramsar ;
la Côte d'Île-de-France, une région viticole comprenant la Côte des Blancs et la Montagne de Reims qui produisent le champagne ;
le Langrois divisé entre le Langrois ouvert (nord) au relief peu élevé et caractérisé par des zones humides qui forment un écosystème important et le Langrois forestier (ouest) présentant des gorges étroites et profondes et recouvert de forêts ;
la plaine de Vingeanne, trait d'union entre la Saône et la Marne, à vocation agricole ;
l'Ardenne française se prolonge en Belgique et au Luxembourg et se situe au nord des plaines de Champagne et de Lorraine. Cette région se caractérise par ses vastes espaces boisés vestiges d'une ancienne forêt charbonnière. Elle est traversée par la Meuse.
Les Ardennes bénéficient d'un climat tempéré humide avec des étés chauds et arrosés et des hivers rigoureux et longs.
Cinq villes de la région dépassent les 200.000 habitants :
Strasbourg, préfecture du Bas-Rhin, chef-lieu de la région Grand Est et capitale de l'Alsace. Elle accueille différentes institutions européennes dont le Conseil de l'Europe et le Parlement européen ;
Metz, préfecture de la Moselle (Lorraine) et ancienne capitale de l'Austrasie ;
Nancy, préfecture de la Meurthe-et-Moselle (Lorraine) et ancienne capitale du Duché de Lorraine ;
Mulhouse (Alsace), ancienne cité-État rattachée à la France en 1798. Bien qu'elle soit plus peuplée que la ville de Colmar, c'est cette dernière qui est la préfecture du Haut-Rhin ;
Reims (Champagne) est la ville la plus peuplée de la Marne, mais c'est Châlons-en-Champagne qui a été choisie comme préfecture du département.
Histoire
La région Grand Est est née de la fusion de trois régions historiquement et culturellement différentes.Histoire de l'Alsace
Préhistoire
Les plus anciennes traces d'occupation humaine en Alsace ont été découvertes à Achenheim (Bas-Rhin). La région était habitée durant le Paléolithique moyen par des Néandertaliens qui vivaient de la chasse et de la cueillette et habitaient dans des abris sous-roches.
Les fouilles de différents sites ont permis de mettre au jour des industries lithiques en silex mais également en roches volcaniques.
Durant le Néolithique, des hommes probablement originaires de l'Helvétie (Suisse) franchissent les vallées et s'installent en Alsace dans la région de Mulhouse où ils construisent les premiers villages. Au 3ème millénaire avant JC, une seconde vague de migration partie des pays danubiens et balkaniques investit la Basse-Alsace dans la région de Strasbourg.
Les tribus néolithiques développent l'agriculture et l'élevage et s'établissent petit à petit le long des cours d'eau où ils construisent des cités lacustres afin de profiter des loess plus fertiles. Ils apportent également la technique de la poterie décorée à l'aide d'un poinçon et des rites funéraires plus complexes (nécropoles).
Durant le second millénaire avant JC, le travail du cuivre et, dans un second temps, du bronze supplante la taille de la pierre tandis que des échanges commerciaux s'intensifient entre l'Europe du sud et les pays d'Europe centrale.
Les Celtes
Au cours du 1er millénaire, une civilisation se développe en Autriche, à Hallstatt. Elle se caractérise par la fabrication d'armes en bronze et en fer et par l'apparition d'oppida et de sépultures d'une grande richesse témoignant de l'existence d'une société hiérarchisée et structurée. La civilisation de La Tène qui prend naissance en Suisse lui succède dans la seconde moitié du millénaire.
Ces deux cultures sont à l'origine de la fondation des peuples celtes qui vont petit à petit occuper une grande partie de l'Europe occidentale, de la péninsule ibérique et de l'Asie Mineure.
L'Alsace est alors occupée par les tribus des Séquanes (versant ouest du Jura) et des Médiomatriques (Moselle).
Vers le milieu du 1er siècle avant JC, les Suèves, une coalition de peuples d'origine germanique menée par le chef Arioviste qui projette d'annexer l'est de la France, attaquent les deux tribus déjà installées en Alsace et prennent le contrôle de la région.
Les Romains
Entre-temps, les Romains qui ont entamé la conquête des Gaules arrivent en Alsace en 58 avant JC et rencontrent Arioviste dans la plaine de l'Ochsenfeld. Les Germains sont battus et repoussés au-delà du Rhin. L'une des tribus germaniques, les Triboques, s'installe cependant en Basse-Alsace et fonde sa capitale à Brocomagnus (actuel Brumath).
Des bases militaires sont également établies le long du Rhin afin de défendre les limes (frontières romaines) contre les invasions barbares. Parmi ces camps se trouve déjà Argentoratum, la future ville de Strasbourg.
Lorsque Vercingétorix, roi des Arvernes est battu en 52 avant JC à Alésia, l'ensemble de la Gaule conquise par les Romains est divisée en trois provinces (Gaules belgique, aquitaine et lyonnaise).
L'Alsace est intégrée à la Gaule belgique qui obtient le statut de province impériale sous le règne d'Auguste. La région profite de la construction d'un vaste réseau routier.
Sous le règne de Domitien (81 - 96), les Romains entreprennent de conquérir des territoires germaniques et annexent ainsi une partie de la Suisse et de l'Allemagne actuelles.
Ces nouveaux territoires ainsi que l'Alsace, la Franche-Comté et une partie de la Bourgogne sont intégrés dans la province de Germanie supérieure dont la capitale est Mogontiacum (actuelle Mayence, en Allemagne).
Les Alamans
Lorsque les premières invasions germaniques menacent les possessions romaines durant le 4ème siècle, l'Alsace est l'une des premières régions à subir les raids des Alamans qui franchissent le Rhin. Rome, à cette époque affaiblie par des conflits de succession et des complots, laisse ses provinces éloignées quasi livrées à elles-mêmes.
Les Alamans parviennent sans grande difficulté à chasser les légions hors de l'Alsace et à s'installer dans cette contrée en 378. C'est ainsi que naît la langue alsacienne qui est aujourd'hui encore parlée.
Les Francs
Très vite, les Alamans affrontent les Francs qui se sont installés dans le nord de la Gaule. Ils sont défaits en 496 à Tolbiac (Zülpich en Allemagne) et l'Alsace est intégrée au royaume mérovingien de Clovis, ce qui n'empêche pas un grand nombre d'Alamans de rester dans la région.
Au début du 6ème siècle, l'Alsace fait partie de l'Austrasie (Francs orientaux) suite au partage des terres de Clovis entre ses fils. Reims et Metz sont tour à tour les capitales de ce royaume.
Au 7ème siècle, l'Alsace jouit d'une grande autonomie et obtient le statut de Duché. Sous le règne du duc Etichon-Adalric, le monastère de Saint-Odile (abbaye de Hohenbourg) est fondée à Ottrot dans le Bas-Rhin. Sainte-Odile est devenue la sainte patronne de l'Alsace.
Cependant, à la mort de Luitfrid 1er d'Alsace, Pépin-le-Bref supprime la fonction ducale même si l'Alsace conserve le titre de Duché.
À la mort du fils de Charlemagne, Louis 1er, en 840, le royaume est divisé entre ses héritiers, Charles-le-Chauve, Lothaire 1er et Louis-le-Germanique.
L'Alsace est intégrée au royaume de Lothaire 1er. La Francie médiane ne survit pas à son souverain qui décède en 855 et est partagée entre ses trois fils. L'un d'entre eux, Lothaire II devient roi de Lotharingie. Il ne parvient pas à s'imposer réellement et ses territoires sont une nouvelle fois morcelés et partagés entre ses oncles Louis le Germanique et Charles le Chauve.
Charles III le Gros parvient cependant à réunifier la Francie, mais il est destitué en 887, accusé par la noblesse de ne pas avoir réussi à empêcher les Normands d'assiéger Paris et de leur avoir promis le versement d'une rançon. La Francie est partagée entre Francie occidentale confiée à Eudes et Francie orientale qui passe aux mains d'Arnulf de Carinthie et qui donnera naissance au Saint-Empire germanique et, bien plus tard, à l'Allemagne.
Le Saint-Empire germanique
L'Alsace est donc intégrée à la Francie orientale qui va très vite ambitionner d'annexer la partie occidentale.
Sous le règne d'Otton 1er, fondateur du Saint-Empire germanique, l'Alsace qui est rattachée au Duché de Souabe, devient un véritable carrefour entre les Alpes et les pays rhénans. Elle profite de sa situation et de la période de paix qui s'est installée pour développer ses centres urbains, notamment Strasbourg, Colmar, Mulhouse ou encore Kaysersberg.
S'inquiétant de cette prospérité, Lothaire III du Saint-Empire partagent le territoire entre Basse-Alsace et Haute-Alsace séparées par le Landgraben en 1130.
La Basse-Alsace appartient aux Comtes de Hunebourg mais sera vendue à l'évêché de Strasbourg en 1359 tandis que la Haute-Alsace est intégrée à la maison des comtes de Habsbourg.
La Décapole
Pendant toute cette période, les villes alsaciennes prospèrent et deviennent de plus en plus autonomes alors que les princes-évêques perdent une grande partie de leur pouvoir. C'est ainsi qu'en 1354, une dizaine de villes libres alsaciennes, c'est-à-dire dépendant directement de l'Empereur et non d'un royaume vassalisé, forment une alliance appelée la Décapole qui a une vocation militaire et économique.
Pendant près de trois siècles, la Décapole parvient à conserver une certaine forme d'indépendance de l'Alsace.
Le rattachement à la France
La Guerre de Trente Ans qui oppose notamment le Royaume de France au Saint-Empire marque la fin de cette unité. À l'issue du conflit, en 1648, la plupart des villes alsaciennes, exception faite de Mulhouse, ont été annexées à la France. En effet, Mulhouse qui s'est constituée en République et s'est rapprochée des cantons suisses ne sera intégrée à la France qu'en 1798.
Bien que l'Alsace soit dorénavant rattachée à la France, le roi ne parvient pas à réellement soumettre les villes attachées à leur indépendance mais également au protestantisme très présent dans la région.
En 1657, Louis XIV crée le « Conseil souverain d'Alsace » composé de 24 juges devant lesquels, les nobles et les membres du clergé doivent justifier leur foi catholique et prêter serment au roi. Les seigneurs doivent également demander l'investiture royale pour conserver leurs terres en Alsace. Ce conseil cèdera la place à un parlement en 1711.
Petit à petit, la tolérance vis-à-vis des protestants diminue et les charges de fonctionnaires ne sont plus accordées qu'aux catholiques. De même, le français devient la principale langue de l'administration.
Malgré ces contraintes, l'Alsace connaît une période de paix propice au développement économique et l'Alsace rentre très tôt dans l'ère industrielle.
La Révolution
Lorsque la Révolution éclate à Paris, les Alsaciens qui ont des relations tendues avec la noblesse en profitent pour régler leurs comptes. De nombreuses émeutes éclatent dans les villes mais également dans les campagnes.
L'Assemblée nationale supprime les droits et privilèges traditionnels tandis que les biens de l'Église tombent dans le domaine public. Dès 1790, l'Alsace est divisée en deux départements, le Bas-Rhin (préfecture Strasbourg) et le Haut-Rhin (préfecture Colmar).
La Confédération du Rhin
Durant le Premier Empire, en 1806, Napoléon Bonaparte crée la « Confédération du Rhin » après sa victoire contre les empires russe et autrichien à la Bataille d'Austerlitz.
Cette confédération comprend 35 états allemands qui appartenaient au Saint-Empire germanique dissous la même année. Elle profite à l'Alsace qui obtient des territoires situés dans le sud de la Rhénanie.
Elle redeviendra une zone frontière après la défaite napoléonienne durant la campagne de Russie et l'abdication de l'empereur en 1813.
Après les Cent-Jours et la défaite de Waterloo en 1815, l'Alsace continue à résister à l'avancement de la coalition. Les Français parviennent dans un premier temps à repousser les armées autrichiennes et allemandes, mais ils ne parviennent pas à résister aux soldats russes venus en renfort. Ils sont vaincus à Souffelweyersheim. Strasbourg est vaincue quelques jours plus tard. Les territoires annexés par Napoléon sont réintégrés dans le Royaume de Bavière tandis qu'une grande partie de la France est occupée par des militaires de la coalition.
Les guerres
En 1870, la France rentre à nouveau en conflit avec une coalition des États allemands du Nord dont le royaume de Prusse. La défaite de la France permet aux Allemands de se regrouper pour former un empire proclamé à Versailles en 1871. De plus, l'Alsace-Lorraine (ou Alsace-Moselle) est annexée par le Reich. La culture allemande s'implante dans la région et petit à petit, l'Alsace profite des réformes sociales, notamment en ce qui concerne l'assurance maladie ou les retraites. Parallèlement, l'économie est dynamisée notamment suite à la découverte de gisements de potasse dans la région de Mulhouse. En 1911, l'Alsace a un statut de région indépendante.
Durant la Première Guerre mondiale, l'Alsace et la Lorraine fournissent un grand nombre de soldats à l'armée allemande qui les envoie principalement sur le front russe afin de limiter les risques de fraternisation avec les Français. Les militaires alsaciens subissent de nombreuses brimades tandis que leur région devient une ligne de front dès le mois d'août 1914 et jusqu'à la fin de la guerre.
L'Alsace-Lorraine redevient française suite au Traité de Versailles de 1919.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, la ville de Strasbourg ainsi que toutes les communes situées le long de la ligne Maginot - des fortifications construites le long des frontières - sont évacuées vers les Vosges et le Midi. En juin 1940, l'Alsace est occupée par l'Allemagne malgré une résistance qui ne prend fin qu'à la signature de l'armistice par Pétain. Le Reich annexe à nouveau l'Alsace-Moselle. De nombreux Alsaciens opposés au régime fasciste sont déportés dans des camps tandis qu'un réseau de jeunes résistants voit le jour.
L'importante communauté juive alsacienne est expulsée tandis que ses biens sont confisqués et les synagogues incendiées. En 1942, les jeunes Alsaciens sont enrôlés de force dans l'armée allemande et sont envoyés sur le front de l'Est.
Après le débarquement en Normandie, les Allemands qui se sont repliés dans les Vosges sont attaqués et vaincus par les forces alliées. L'Alsace-Moselle est évacuée par les Allemands en mars 1945 et redevient française.
Histoire de la Lorraine
Les fouilles archéologiques ont permis de déterminer que l'occupation humaine de la Lorraine débute dès le Pléistocène moyen, il y a 600 000 ans, ce qui correspond au Paléolithique inférieur.L'industrie lithique retrouvée sur les plus anciens sites découverts à l'heure actuelle appartient à l'Acheuléen et se caractérisent par les bifaces. À cette époque, des Homo erectus habitaient déjà les bords de la Meuse et de la Moselle. Ils sont remplacés par les Néandertaliens durant le Paléolithique moyen.
À la fin du Paléolithique et durant le Mésolithique, des tribus de chasseurs-cueilleurs occupent de nombreux sites qui ont livré une industrie lithique développée comprenant des lamelles, des grattoirs et des burins, témoins d'une productivité importante.
Le néolithique débute en Lorraine vers la fin du 5ème millénaire avant JC avec l'apparition de l'agriculture et de l'élevage, la production d'une poterie à motifs rubanés mais également la construction de villages dans la vallée de la Moselle et la sédentarisation. Ces nouvelles techniques sont probablement apportées par des peuples d'origine danubienne.
La céramique rubanée sera ensuite remplacée par la céramique cordée et la culture campaniforme durant le 3ème millénaire avant JC. À cette époque, les rites funéraires ont évolué et de nombreux dolmens et menhirs sont érigés dans le sud et l'ouest du territoire.
Les Romains
À la veille de la conquête des Gaules par les Romains, la Lorraine est occupée par différentes peuplades celtes dont les Leuques (capitale Toul) et les Médiomatriques (capitale Metz).
Après leur victoire contre Vercingétorix en 52 avant JC, les Romains prennent possession de la région. Seuls quelques Médiomatriques ont été réellement impliqués dans la Guerre des Gaules et c'est pour cette raison que les Leuques sont exemptés d'impôts.
La Lorraine est intégrée dans la province Gaule belgique et profite pleinement de la « Pax Romana », ce qui permet aux cités de Trèves (Augusta Trevorum), de Metz (Divodurum) et de Toul (Tullum Leurcorum) de se développer notamment grâce à la construction de routes reliant Trèves à Lyon, Strasbourg à Verdun et Reims aux Vosges et à l'intensification du commerce du sel.
Cette prospérité explique le grand nombre de sites gallo-romains découverts dans la région.
Au 3ème siècle, la province est divisée en plusieurs entités et les villes lorraines dont Metz, Toul et Verdun sont intégrées dans la « Belgique première » avec comme capitale la ville allemande de Trèves.
Les invasions germaniques
L'actuel territoire lorrain devient la cible de raids des peuples d'origine germanique vers la fin du 3ème siècle.
Les Romains qui doivent eux-mêmes affronter des conflits en Italie rappellent les légions déployées dans la région, laissant les provinces belges sans autorité ni soutien.
Pendant près de deux siècles, la Lorraine vit une période marquée par les invasions des Alamans, des Francs, des Alains, des Vandales et finalement des Huns qui pillent et détruisent la ville de Metz en 451.
Les Francs
Dans la seconde moitié du 5ème siècle, les Francs deviennent la puissance émergente. Ils sont partagés en deux groupes, les Francs Rhénans et les Francs Saliens installés de part et d'autre du Rhin.
Les Francs saliens agrandissent leurs territoires et Tournai devient leur capitale. Lorsque Mérovée, fondateur de la dynastie franque des Mérovingiens, vient en aide aux Romains pour combattre Attila, il obtient le titre de roi. À cette époque, la France est partagée entre les Francs Saliens, les Burgondes (Bourgogne) et les Wisigoths installés au sud de la Loire.
Le règne de Clovis, au début du 6ème siècle, est marqué par l'agrandissement du royaume franc par les armes ou par mariage. C'est ainsi que Clovis règne dorénavant sur les Francs Saliens et Rhénans.
À sa mort, son fils Thierry hérite du royaume de Metz qui donnera naissance à l'Austrasie. Les possessions franques sont partagées et redistribuées au fil des successions.
La Lorraine est le berceau de la dynastie carolingienne qui est fondée au milieu du 8ème siècle par Pépin-le-Bref, père de Charlemagne. La région en profite économiquement et devient un centre culturel influent. Les rois résident notamment régulièrement dans leur palais de Thionville.
Après le décès de Louis 1er le Pieux, fils de Charlemagne, le royaume est à nouveau partagé entre Francie occidentale, médiane et orientale.
La Francie médiane est rapidement redivisée à la mort de Lothaire 1er et seul le nord du royaume, la Lotharingie, est conservé par Lothaire II qui établit sa capitale à Metz. La région sera partagée ensuite entre Louis le Germanique, roi de Francie orientale et Charles-le-Chauve, roi de Francie occidentale.
Le Saint-Empire germanique
À la fin du 9ème siècle, le royaume franc est pour la dernière fois unifié sous Charles III le Gros. Cependant celui-ci est confronté non seulement à une crise économique et aux invasions des Normands qui assiègent Paris. Il accepte de verser une rançon pour libérer la ville et autorise les envahisseurs à traverser le pays pour attaquer les Burgondes. La noblesse destitue le roi en 887 et l'Empire carolingien est définitivement séparé en Francie occidentale et orientale.
La Francie orientale donne naissance au Saint-Empire germanique sous le règne d'Otton 1er.
La Lotharingie devient alors un Duché, fief du Saint-Empire.
Elle est séparée entre la Haute-Lotharingie (Duché de Lorraine) et le Duché de Basse-Lotharingie en 959.
Pendant plusieurs siècles, les évêques gardent la mainmise sur la plupart des terres lorraines et de nombreuses abbayes, mais également des établissements hospitaliers des ordres du temple et teutonique, sont fondés dans la région qui est littéralement morcelée.
Lorsque l'Empereur entre en conflit avec la papauté (Querelle des Investitures et lutte entre les Guelfes et les Gibelins), la noblesse et la bourgeoisie lorraines s'insurgent à leur tour contre les évêques, provoquant de vives tensions. Les domaines épiscopaux se réduisent au profit du comté de Bar et du Duché de Lorraine.
En 1231, l'évêque de Metz est chassé de la ville qui devient une ville libre du Saint-Empire romain germanique et qui profite du commerce avec les pays rhénans et danubiens.
Cette opulence s'éteint au 14ème siècle lorsque les commerçants et banquiers italiens deviennent plus importants et plus riches que la classe marchande lorraine. La famine s'installe et est à l'origine d'émeutes dans les villes qui entrent également en conflit entre-elles. Metz est notamment convoitée par les ducs de Lorraine et de Luxembourg, le comte de Bar et l'Archevêque de Trèves. La « Guerre des quatre seigneurs » provoquent la ruine de la ville et du pays messin.
La situation ne s'améliore pas au 15ème siècle. Metz est à nouveau la cible des seigneurs de Lorraine, d'Anjou et de Bade durant la « Guerre de la hottée de pommes ».
À la même époque, les Bourguignons tentent de s'emparer du Duché de Lorraine qui représente une enclave entre ses possessions situées en France et aux Pays-Bas.
La Lorraine est brièvement annexée par les Bourguignons mais retrouve son indépendance lorsque Charles-le-Téméraire est tué lors de la bataille de Nancy opposant le Duché de Bourgogne au Duché de Lorraine soutenu par la Confédération suisse.
Après cette page sombre de son histoire, la Lorraine retrouve le calme durant le 16ème siècle. Elle doit cependant affronter des périodes de famine, mais surtout des épidémies de peste en 1522 et en 1585 qui déciment la population.
En 1542, le Duché de Lorraine devient un « État libre et non incorporable », mais ce traité n'est respecté que très peu de temps.
Le roi de France Henri II s'empare de Metz, Toul et Verdun en 1552 avec le soutien des princes protestants allemands qui s'opposent à l'empereur Charles-Quint.
Au 17ème siècle, une nouvelle épidémie de peste conjuguée à plusieurs récoltes désastreuses dévastent une nouvelle fois la Lorraine qui de plus n'est pas épargnée par la Guerre de Trente Ans opposant la France à l'Empire germanique.
Les villes lorraines, les « Trois-Évêchés », sont intégrées officiellement au royaume de France en 1648, par le « Traité de Westphalie ».
En 1697, le Duché de Lorraine est cependant restitué au duc Léopold 1er à l'issue de la guerre de la Ligue d'Augsbourg opposant la France et l'Empire. Le Duché profite d'une forte croissance économique et du développement de l'agriculture et de l'industrie.
Le rattachement à la France
Cette prospérité ne manque pas d'attirer l'attention de la France qui parvient à négocier l'échange de la Lorraine avec la Toscane.
Les Duchés de Lorraine et de Bar passent en viager au beau-père de Louis XV, Stanislas Leszcynski, ou Stanislas 1er dit le Bienfaisant, en 1737. À sa mort, la Lorraine devient partie intégrante de la France et est dirigée par le « grand-gouvernement de Lorraine et Barrois » jusqu'en 1790.
La révolution française n'a que peu d'impact en Lorraine fraîchement rattachée à la France. Elle est partagée en quatre départements tandis que les élus appartiennent à la faction modérée, ce qui permet aux villes d'échapper presque totalement à la « Terreur ».
Après une période de calme, la Lorraine devient à plusieurs reprises le théâtre des combats entre la France et la coalition des États allemands. Entre deux invasions, la région continue à prospérer grâce à la création de lignes de chemin de fer et le creusement d'un canal de la Marne au Rhin qui profitent au commerce du vin et aux forges.
À partir de 1870, le sort de la Lorraine est lié à celui de l'Alsace et la région connaît un sort comparable (Cf. supra : histoire de l'Alsace).
Histoire de la Champagne-Ardenne
La Champagne est occupée par les hommes dès le néolithique mais il est probable que des tribus nomades s'étaient déjà installées dans la région au Paléolithique.À la veille de la conquête romaine, la région est habitée par des peuples celtes, les Rèmes (Reims), les Catalaunes (Châlons-en-Champagne), les Tricasses (Troyes) et les Lingons.
La plupart des villes de la Champagne soutiennent les légions romaines durant la Guerre des Gaules et ne doivent donc pas payer de tribut à Rome.
Elles resteront des alliés précieux durant les invasions germaniques en protégeant les frontières de l'Empire.
Au 5ème siècle, les Francs Saliens s'installent à leur tour dans la région et c'est à Reims que Clovis 1er, roi des Francs est baptisé en 498 par l'évêque Rémi qui sera canonisé.
À la mort de Clovis, la Champagne est intégrée dans le royaume d'Austrasie appartenant aux Francs orientaux et dont le premier roi est Thierry 1er.
La ville de Reims devient un archevêché. Elle deviendra la « Cité des Sacres » (ou Cité des Rois) au 9ème siècle puisque 33 rois de France sont sacrés dans la Cathédrale Notre-Dame, de Louis le Pieux (816) à Charles X (1825).
La région de Champagne connaît un bel essor économique dès le Moyen-Âge et les villes de Reims et de Troyes profitent de cette croissance pour se développer notamment grâce aux « Foires de Champagne » qui se tenaient notamment à Bar-sur-Aube, à Sézanne et à Troyes. Ces villes situées au carrefour des routes reliant le nord et le sud peuvent ainsi organiser des foires de plusieurs semaines qui doivent respecter des règlements établis par le Comte de Champagne Thibaut de Blois au début du 12ème siècle.
Les guerres
Cet âge d'or prend fin durant les guerres de religion qui mettent la région à feu et à sang au 16ème siècle.
La Champagne parvient à redresser son économie durant le 18ème siècle grâce à l'essor de l'industrie textile et les forges ardennaises. C'est aussi à cette époque que les vins de Champagne commencent à se faire connaître notamment grâce au savoir-faire de dom Pérignon, un moine appartenant à l'abbaye d'Hautvillers (Marne). Leur succès ne s'est jamais affaibli et participe à la renommée de la région.
Après un nouvel épisode de guerre au début du 20ème siècle, la construction de lignes de chemin de fer et de canaux ainsi que la mécanisation de l'industrie redynamisent l’économie de la région.
La guerre de 1870 marque une interruption de cette prospérité et c'est à Sedan que Napoléon III est défait par la coalition des États allemands, ce qui marque la fin du Second Empire et la naissance de l'Empire allemand. L'Alsace et la Lorraine ayant été annexées par les Allemands, la Champagne devient une région frontalière.
Dès le début de la Première Guerre mondiale, la région est le théâtre de la « Bataille de la Marne » qui se solde par la victoire de la Triple Entente face aux Allemands et à leurs alliés qui sont stoppés dans leur progression sans toutefois être repoussés.
Quatre ans plus tard, c'est une nouvelle fois dans la Marne que se joue un épisode décisif dans la guerre lorsque les Alliés parviennent à écraser les Allemands.
La Champagne a payé un lourd tribut à la guerre et les villes sont en ruines. La reconstruction n'est pas achevée lorsque les forces allemandes envahissent les Ardennes à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. La Champagne et les Ardennes deviennent des zones occupées jusqu'à la capitulation des Allemands en hiver 1944-1945 après la Bataille des Ardennes. Les vaincus signent l'acte de reddition à Reims en mai 1945.
Particularités de l'Alsace-Moselle
En raison de leur histoire mouvementée, les départements du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et de la Moselle (Alsace-Moselle) relèvent d'un droit local issu du régime juridique allemand observé entre 1870 et 1918, mais également de la législation française antérieure à 1870.Ces différentes dispositions plus favorables à la population concernent la réglementation du travail, le calendrier des jours fériés, les soins de santé et les aides sociales, la justice, le foncier ainsi que le droit de la chasse et des associations.
Le régime concordataire de 1801 qui gère les rapports entre l’Église et l’État est toujours en vigueur en Alsace-Moselle alors qu'il a été abrogé dans les autres régions en 1905 par la loi de séparation des Églises et de l’État. En effet, cette loi a été votée alors que l'Alsace-Moselle était encore intégrée à l'Allemagne.
Cela implique que les cultes catholique, luthérien, juif et réformé sont reconnus officiellement dans cette région et que les officiants sont rémunérés par l’État. De plus, les archevêques de Strasbourg et de Metz, ainsi que le président de l’Église protestante de la Confession d'Augsbourg d'Alsace et de Lorraine sont nommés par le chef de l’État tandis que la nomination des membres laïcs des consistoires israélites doit être validée par le Premier ministre.
L’économie
La région a une tradition agricole fermement implantée.En Champagne-Ardenne, plus de 60% du territoire sont consacrés à l'agriculture (principalement la viticulture) et à la sylviculture. Plus de 300 millions de bouteilles de champagne sont vendues annuellement. L'Alsace produit des céréales, du houblon, du chanvre et différentes variétés maraîchères. Elle est également renommée pour ses vins.
La moitié du territoire lorrain est également réservé à l'agriculture. Cette région est le plus important producteur de mirabelles au monde et possède la plus grande brasserie de France, la Brasserie de Champigneulles.
Le Grand Est est la deuxième région industrielle de France et profite largement du commerce international notamment grâce au Rhin et à ses différents ports fluviaux dont Strasbourg, Metz, Nancy et Mulhouse.
Les grands groupes automobiles, ferroviaires, agroalimentaires et sidérurgiques sont les principaux employeurs industriels de la région.
Le Grand Est est également réputé pour ses industries de luxe comme la verrerie Lalique, la cristallerie Saint-Louis ou la chocolaterie Pierre Hermé et pour ses brasseries.
L'Alsace est l'une des principales régions touristiques de France et comptabilise chaque année plus de 26 millions de nuitées. Cette tendance est nettement moins marquée en Lorraine et en Champagne-Ardenne même si les villes champenoises s'orientent vers le tourisme d'affaires ou de shopping. Les dégustations et les visites des grandes maisons de champagne attirent également de nombreux visiteurs.
Culture
Le Grand Est est une région qui préserve jalousement ses traditions. La période des fêtes de fin d'année est particulièrement appréciée par les touristes qui profitent des innombrables animations, spectacles, concerts et illuminations de Noël.Les langues
Le français et l'allemand ont été tour à tour les langues officielles de l'Alsace et de la Lorraine.
On dénombre également plusieurs langues régionales dans la région du Grand Est :
l'alsacien, langue issue du groupe alémanique (allemand supérieur) parlée dans le centre de l'Alsace ainsi que dans une partie de la Suisse et de l'Allemagne. Il s'agit de la deuxième langue la plus parlée en France, après le français (approximativement 800.000 locuteurs) ;
le champenois, langue d'oïl parlée en Champagne, en Île-de-France et en Belgique, dans le Namurois et le Luxembourg. Le patois marnais est une variante locale (Marne) du champenois ;
le francique lorrain, langue issue du moyen-allemand occidental et parlée en Moselle. Il diffère du français de Lorraine, une version régionale du français classique, et du lorrain roman ;
le lorrain roman, langue d'oïl qui est également parlée en Gaume (Lorraine belge) ;
le welche (ou welsche), variante du lorrain roman parlée dans le pays welche, à la limite entre l'Alsace germanophone et l'Alsace romane.
Les traditions en Alsace
L'architecture alsacienne se caractérise par ses façades à colombages combinant poutres de bois et torchis et par ses toitures en tuiles plates. La Maison Kammerzell et la Maison des Tanneurs (quartier de la Petite France) de Strasbourg sont des exemples typiques de ce type de construction.
L'un des symboles de l'Alsace est la cigogne. Cet oiseau majestueux vient chaque année au mois de mars nicher sur les plateformes installées à leur attention sur les cheminées des églises et des habitations. Alors qu'elle avait presque disparu du ciel alsacien dans les années 1970, la cigogne a bénéficié d'un programme de protection et de réimplantation qui a porté ses fruits. En 1974, seuls 9 couples étaient recensés ; on en compte aujourd'hui près de 850.
La cigogne est considérée comme un porte-bonheur en Alsace. Selon la tradition, les jeunes filles qui aperçoivent un de ces oiseaux se diriger vers elles se fianceront rapidement.
La Noël
L'Alsace est l'une des régions françaises où la Noël revêt une importance primordiale tant sur le plan des traditions que sur le plan économique. En effet, durant cette période de l'année, les touristes affluent pour visiter les nombreux marchés de Noël organisés dans chaque ville et village ou pour assister aux concerts et spectacles.
Les tous premiers marchés de Noël ont été organisés en Alsace dès le 14ème siècle. Ils s'appelaient alors « marchés de Saint-Nicolas » et après la Réforme les « marchés de l'Enfant Christ ».
La première mention du marché de Noël de Strasbourg remonte à 1570.
Les marchés ne sont pas les seules traditions de Noël en Alsace. C'est dans cette contrée et plus précisément à Sélestat que le premier « sapin de Noël » a fait son apparition en 1521 lorsque les autorités autorisent les villageois à couper des arbres de la forêt pour les fêtes. À cette époque, les pommes remplaçaient les boules.
Notre traditionnelle bûche de Noël rappelle la tradition alsacienne consistant à recueillir les tisons et les cendres d'une bûche brûlée lentement dans la cheminée durant la veillée de Noël. Les tisons protégeaient contre les incendies et les cendres répandues sur les champs assuraient d'une bonne récolte.
Les fêtes de la transhumance
À chaque printemps, les vachers alsaciens amènent leurs bêtes dans des pâturages afin qu'elles profitent d'une herbe abondante et riche. En automne, ils reviennent passer la mauvaise saison à l'abri. Ces déplacements appelés transhumances donnent lieu à des fêtes qui rythment la vie des villages. La plus renommée des fêtes de la transhumance est celle de Muhlbach-sur-Munster, dans le massif vosgien. Les touristes comme les villageois assistent au passage des vaches portant les clarines (cloches attachées autour du cou), ainsi qu'à différentes animations.
Le costume traditionnel alsacien
Le costume traditionnel alsacien est certainement l'un des plus caractéristiques de France. On connaît tous la coiffe noire à grand nœud, la jupe rouge, la blouse blanche et le tablier noir portés par les femmes et les jeunes filles. Si cet habit est le plus représentatif de l'Alsace, il en existe de bien nombreuses versions selon le village ou la religion. Ainsi, les jeunes filles protestantes portent des jupes un peu plus courtes et de couleurs différentes selon le calendrier liturgique ainsi que des coiffes à petits nœuds ou en forme de calotte. Les coiffes peuvent parfois être rouges voire à motifs à carreaux ou à fleurs.
Les hommes portent la redingote, la chemise blanche, le gilet rouge, la culotte à la française et le tricorne ou le chapeau à bord rond.
Pour les travaux des champs, les femmes troquaient les coiffes pour des foulards et des chapeaux de pailles. Elles avaient également des coussinets de tête qui servaient à transporter les paniers.
La Route des Vins
L'Alsace est une région viticole importante et c'est pour cette raison que la plus ancienne « route des vins » française y a été inaugurée en 1953. Elle relie la commune de Marlenheim, dans le Bas-Rhin à celle de Thann, dans le Haut-Rhin et traverse de nombreuses localités et surtout quelques 300 domaines viticoles qui produisent notamment 49 grands crus.
Parmi les nombreux vins blancs d'Alsace notons le Riesling, le Gewurztraminer, le Pinot blanc ou le Sylvaner. N'oublions pas le crémant d'Alsace au doux pétillement.
La gastronomie
L'Alsace ne serait pas vraiment l'Alsace sans sa choucroute, sa flammekueche, sa carpe frite, son coq au riesling ou son baeckeoffe. Cette région propose en effet une gastronomie savoureuse et riche. Les desserts n'ont rien à envier aux plats et on découvre le kouglof, la tarte au fromage blanc, les gâteaux au vin et, durant les fêtes de fin d'année, le pain d'épices.
Outre le vin, l'Alsace produit 60% des bières brassées en France. Enfin, n'oublions pas la grande variété de schnaps, des eaux-de-vie souvent distillées de manière artisanale, ou encore le marc d'Alsace issu du gewurztraminer.
Les traditions en Lorraine
Le carnaval
La région lorraine est fière de ses carnavals qui viennent clôturer un long hiver et célèbrent le retour de la saison agricole. Chaque carnaval lorrain comprend les traditionnels défilés de chars, cavalcades et bals et pourtant ils sont tous différents. Les principaux se déroulent à Metz, Nancy, Sarreguemines ou encore Remiremont.
La Saint-Nicolas
Dans la nuit du 5 au 6 décembre, Saint-Nicolas, patron de la Lorraine et des écoliers, passe dans les maisons pour déposer des friandises et des jouets aux enfants sages qui avaient pris soin de ranger leurs chaussures devant la cheminée la veille au soir. Durant cette époque de l'année, il est courant de rencontrer dans les rues lorraines Saint-Nicolas et Père Fouettard, son acolyte chargé de gronder les enfants désobéissants.
Les feux de la Saint-Jean
La Saint-Jean, fêtée le 24 juin, perpétue les fêtes païennes appelées « feux de solstices » et dédiées au culte du soleil. L’Église a récupéré ces fêtes et les a remplacées par la fête de la Nativité célébrant la naissance de Jean-Baptiste. Des grands feux de joie sont allumés dans de nombreuses communes françaises.
La tradition des feux de la Saint-Jean est très vivace en Lorraine, notamment à Sierck-les-Bains où une roue enflammée dévale la pente du Stromberg pour finir sa course dans la Moselle.
Le costume traditionnel lorrain
Le costume traditionnel des femmes lorraines se compose d'une chemise, d'une jupe unie ou à motif rayé surmontée d'un tablier généralement rouge, d'un châle et d'un bonnet blanc noué sous l'oreille gauche appelé « coiffe lorraine ».
Les hommes s'habillent d'un pantalon en toile, d'une blouse bleue ou grise et d'un bonnet bleu ou d'un chapeau en feutre noir.
La gastronomie
Au menu de la gastronomie lorraine, la quiche préparée à base de lardons et d’œufs est certainement le plat le plus connu. La cuisine lorraine est simple et traditionnelle, souvent à base de pommes de terre, de poitrine fumée et d'un des nombreux fromages du terroir dont le Munster Géromé, le Carré de l'Est ou le Brie de Meaux.
La Lorraine est aussi fière de son pâté lorrain, de ses mirabelles, des bergamotes de Nancy, de la myrtille Brimbelle et de la Madeleine de Commercy mise à l'honneur par Marcel Proust.
La Lorraine produit également le vin gris de Toul et quelques vins de Moselle et des Côtes-de-Meuse ainsi que des charcuteries
Les traditions en Champagne-Ardenne
Les fêtes de Jeanne d'Arc
Comme Orléans, la ville de Reims rend hommage à Jeanne d'Arc en organisent chaque année en juin les « fêtes johanniques » en costumes d'époque. Au programme de ces festivités, notons le spectacle équestre, les démonstrations de fauconnerie et de nombreux spectacles d'art de la rue.
Le champagne
Le champagne est bien entendu indissociable de la région et plus particulièrement de la ville de Reims. Ce vin effervescent a fait la réputation de toute la contrée et même de la France et de nombreuses coutumes entoure ce breuvage unique.
On peut en effet sabler le champagne, c'est-à-dire le boire d'une traite, ou le sabrer lorsqu'on ouvre la bouteille en cassant le col de la bouteille d'un coup de sabre.
Pour servir la boisson à la champenoise, il faut tenir la bouteille par le fond uniquement et remplir le verre aux deux-tiers sans en toucher le bord.
Le champagne s'accompagne parfaitement de biscuits roses de Reims, une friandise légère et croquante produite par la maison Fossier. Le biscuit rose doit sa coloration à l'incorporation de cochenilles, un petit insecte qui produit du carmin ou acide carminique, un colorant alimentaire naturel.
La gastronomie
La gastronomie de Champagne-Ardenne est variée et utilise des produits de terroir.
La région produit notamment une excellente charcuterie comme le jambon d'Ardenne ou de Reims, le pied de cochon à la Sainte-Menehould, le boudin blanc de Rethel ou l'andouillette.
Au rayon fromages, le Chaource, le Langres, le Soumaintrain ou le Cendré de Champagne raviront les papilles.
Et à tout seigneur, tout honneur, la truffe de Champagne surnommée le « Diamant gris » parfume délicatement de nombreux plats.
Tourisme
L'Alsace est la région la plus touristique du Grand Est. Le tourisme alsacien se prolonge tout au long de l'année. Les voyageurs se pressent dans les marchés de Noël en hiver et reviennent en été pour admirer les villages fleuris avant de sillonner la route des vins et découvrir les petits villages de carte postale comme Riquewihr, Eguisheim, Ribeauvillé ou Kaysersberg.Parmi les sites alsaciens incontournables, notons le Mont-Sainte-Odile - qui vous propose des nuitées au cœur même de l'abbaye -, Colmar, Strasbourg - capitale européenne - et le surprenant château du Haut-Koenigsbourg perché au sommet d'une montagne.
N'hésitez pas à vous promener dans les rues de l’Écomusée d'Alsace situé à Ungersheim pour découvrir la vie quotidienne dans la région au 19ème siècle.
La Lorraine n'est pas avare de sites touristiques et ses visiteurs découvrent les villes de Metz et de Nancy au riche patrimoine architectural, les installations thermales de la ville de Bains-les-Bains, les stations d'hiver du Massif des Vosges ou la Fête des Jonquilles de Gérardmer en avril.
En Champagne-Ardenne, les visites des grandes maisons de champagne, de la cathédrale de Reims, du château-fort de Sedan, du cœur historique de Troyes ou des remparts de Langres, la découverte des petits villages ardennais, les promenades en forêt ne laisseront personne indifférent.
Les préfectures de la région Grand Est
La préfecture de la région Grand Est et du département Bas-Rhin est Strasbourg
Toutes les préfectures de la région Grand Est:
- Préfecture de Charleville-Mézières du département Ardennes
- Préfecture de Troyes du département Aube
- Préfecture de Châlons-en-Champagne du département Marne
- Préfecture de Chaumont du département Haute-Marne
- Préfecture de Nancy du département Meurthe-et-Moselle
- Préfecture de Bar-le-Duc du département Meuse
- Préfecture de Metz du département Moselle
- Préfecture de Colmar du département Haut-Rhin
- Préfecture de Épinal du département Vosges