Un grand nombre de familles de diverses nations connaissent l’angoisse et la frustration de savoir un proche disparu sans avoir de nouvelles sur son état et savoir si la personne est décédée ou toujours en vie. La pratique des enlèvements forcés a été depuis des décennies, un moyen pour les régimes à dictatures militaires de faire pression sur leur population ou une arme de dissuasion à l’encontre opposants à un parti politique. La Journée internationale des personnes disparues, célébrée tous les 30 août, s’inspire du mouvement organisé par la Fédération latino-américaine des associations des familles des détenus disparus en 1983 (organisation non gouvernementale fondée en 1981).
Les résolutions de l’ONU pour lutter contre les disparitions forcées
Suite au rassemblement de la fédération latino-américaine contre l’emprisonnement secret et les disparitions forcées, la Commission des droits de l’homme des Nations Unies met en place en 1980 un groupe de travail responsable des disparitions involontaires. Ce groupe a fait parvenir plus de 50 000 cas à 70 nations et seulement 3500, soit 7 % des cas ont été résolu depuis avril 2001. Le 18 décembre 1992, l’Assemblée générale des Nations Unies tente une nouvelle approche en adoptant la résolution A/RES/47/133 concernant la « déclaration sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées ». La convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées a été mise en application en décembre 2006 afin d’anticiper les disparitions et de sanctionner en conséquence les personnes responsables de ces méfaits. C’est seulement le 21 décembre 2010 que la résolution 65/209 de l’Assemblée générale l’ONU est mise en vigueur pour lutter contre ces injustices qui touchent autant les familles des disparus que les communautés et sociétés y étant rattachés. C’est ainsi le 30 août 2011 que la première Journée internationale des personnes disparues est célébrée.
Les actions entreprises pour combattre les disparitions forcées
L’ONU insiste sur l’encouragement des gouvernements à prendre au sérieux et accorder plus d’importance à la résolution judiciaire des cas de disparitions inexpliquées. Plusieurs organisations non gouvernementales reprochent également à certaines nations de ne pas faire assez d’efforts afin de réduire, voire éradiquer ce genre de pratiques.
Pierre Krähenbühl, directeur du Comité international de la Croix-Rouge déclare ouvertement : « Il est impératif de faire face à cette tragédie et d’aider les familles de disparus à faire la lumière sur ce qu’il est advenu de leurs proches. Ne pas savoir si un être cher est mort ou vivant provoque une angoisse indicible, de la colère et un profond sentiment d’injustice, et empêche les proches de faire le deuil et de tourner la page ».