La dormition est un terme religieux issu du latin dormitio, se traduisant par sommeil éternel. Elle caractérise la notion de mort sans souffrance, de repos éternel et de paix intérieure. Ce terme s’appliquait à tous les Saints morts sans subir de martyre et, plus spécifiquement, à la mort de la Vierge Marie.
Que symbolise la Dormition ?
Selon l’évangile apocryphe de Saint-Jean et les cultes orthodoxes et apostoliques, la Vierge Marie a quitté sa vie terrestre onze ans après la crucifixion de Jésus Christ. Après que l’archange Gabriel est venu à Éphèse lui annoncer sa mort prochaine et le retour après de son fils, la sainte Vierge Marie lui demanda de pouvoir prier une dernière fois avec les apôtres réunis. L’Esprit saint rassembla alors ces derniers autour de Marie. Le Fils de Dieu leur apparut pendant leurs prières et annonça que l’âme de sa sainte et glorieuse mère monterait aux Cieux à ses côtés et à ceux de Dieu le Père et que sa dépouille, inhumée près de Gethsémani, rejoindrait le Paradis. Comme la fête de l’Assomption dans le calendrier catholique, dont la coutume des processions a été instaurée par le roi Louis XIII, la célébration de la Dormition a lieu le 15 août dans le calendrier orthodoxe et clôt l’année liturgique de ces derniers. Cette fête religieuse doit être précédée d’un jeûne pendant quatorze jours. Durant les deux premières semaines d’août, le rite byzantin interdit à ses fidèles la consommation de viandes, de poisson, d’œufs, de laitages, d’huile et de vin. Le premier jour de ce jeûne donne lieu à une célébration religieuse appelée Procession de la croix.
Dormition et Assomption : quelles différences ?
Le terme dormition a été introduit au VIème siècle par l’empereur byzantin Maurice chez les chrétiens d’orient et au VIIème par le Pape Théodore 1er chez les catholiques. Ces derniers le requalifient en Assomption de la Vierge au VIIIème siècle.
Le dogme de l’Ascension selon l’Église catholique a été défini par le pape Pie XII, tandis que l’Église orthodoxe refuse de laisser au pape seul cette autorité dogmatique et revendique la légitimation d’un concile œcuménique composé de Sa Sainteté le pape, mais aussi de tous les évêques, catholiques et orthodoxes. Le dogme de l’Immaculée Conception est basé sur des visions différentes : les catholiques considèrent que la Très Sainte Marie est dite immaculée en raison de sa virginité, tandis que les Orthodoxes réfutent cette vision et lui opposent l’idée qu’elle a vécu sa vie en total accord avec sa vocation.
Les Orthodoxes mettent en avant la douceur de la mort de la sainte mère : elle s’éteint en mettant toute sa foi en Dieu, et donc sans angoisse, sans douleur, sans tristesse, mais, au contraire, en paix avec son âme et heureuse de retrouver son fils. Le terme de dormition symbolise cette apparence sereine d’endormissement qu’offre Marie au jour de sa mort.
La liturgie catholique ne met pas en avant la mort de Marie, mais sa montée au ciel : ses homélies parlent d’Assomption de vierge Marie, c’est à dire d’élévation, de pureté spirituelle et physique, car elle n’est pas touchée par le péché originel, et de foi dans la résurrection. Ce terme souligne que la très sainte est « assumée », c’est-à-dire qu’elle ne s’élève pas par sa volonté propre, mais par celle de Dieu.
Représentation iconographique de la Dormition
Dans l’iconographie chrétienne, Marie est une des rares femmes représentées parmi les apôtres attendant la venue du Saint-Esprit. Le Nouveau Testament ne fait plus mention de Marie après la scène de la Pentecôte. Les évangiles apocryphes sont les seuls récits relatant sa mort. Ils font unanimement état d’un ange venu annoncer à la Sainte Vierge sa mort, sans souffrance, dans la sérénité et la paix de son âme. À l’instant de son dernier souffle, son âme se détache de son corps et le Seigneur Jésus apparaît alors, sous la forme d’un nouveau-né, la prend dans ses bras et l’amène au Royaume céleste. Après la célébration des obsèques, les anges viennent dans le cercueil de Marie et en retirent sa dépouille pour qu’elle rejoigne son âme au Royaume de Dieu.
À Jérusalem, la crypte de l’église de la Dormition, au sein de l’abbaye du même nom, abrite la sépulture de Marie de Nazareth. Une immense fresque représentant la Vierge à l’enfant recouvre le dôme surplombant l’autel.
En Pologne, à Cracovie, l’église Notre-Dame abrite une des représentations les plus remarquables consacrées à la dévotion mariale : un retable de bois de treize mètres de haut sculpté par l’artiste allemand Veit Stoss. L’épisode de la dormition, fidèle à la description de Jacques de Voragine dans La légende dorée, est représenté sur son panneau central, haut de plus de sept mètres, avec des représentations de personnages dont la taille peut dépasser 2,80 m. Cette œuvre gothique se démarque des représentations traditionnelles orthodoxes ou catholiques, car la mère de Jésus n’y est pas figurée allongée : elle est encore debout, mais s’affaissant, soutenue par les apôtres pendant que Saint-Pierre lui donne sa communion. La scène est dominée par la représentation de l’élévation de la bienheureuse vierge Marie aux côtés de son fils.
Au nord de Moscou, la cathédrale de la Dormition de la Vierge, érigée au sein de la laure de la Trinité-Saint-Serge abrite des icônes du XVIème siècle représentant la Dormition de Marie, l’annonciation et la Sainte Trinité.
Les théologiens ont une vision différente de la vie et de la mort de l’Immaculée Conception, tant dans la compréhension du terme immaculée que de son accession à la vie éternelle. Les orthodoxes décrivent sa mort et sa montée au ciel trois jours après, les catholiques affirment que c’est son fils Jésus et Dieu le Père qui l’ont rappelée auprès d’eux, mais les écrits ne mentionnent pas le fait qu’elle soit morte : sa montée au ciel est due au fait qu’elle est la bienheureuse mère du Sauveur ressuscité d’entre les morts, et que sa place est donc auprès du créateur, mais cette ascension pourrait avoir été de son vivant. Les protestants, quant à eux, nient la Dormition et l’Assomption : Jésus mort, sa mère a mené une vie terrestre à l’image de ses pairs.
Quelle est l’icône de la dormition de la Sainte Marie ?
L’icône de la Dormition rappelle le caractère mortel de Marie, la mère de Jésus, et donc de son humanité. Le Christ est présent à son chevet ce qui témoigne de son besoin de rédemption. L’icône de la Dormition représente un enseignement transmis par la Tradition de l’Eglise et que chaque disciple du Christ doit traverser : la mort, les obsèques, la résurrection ainsi que l’assomption de la Marie dans les bras de son Fils
Comment est morte la vierge marie ?
Le Nouveau Testament rapporte que le disciple Jean a emmené Marie chez lui après la mort de Jésus. Elle aurait ensuite vécu à Ephèse même s’il semble que c'est à Jérusalem qu'elle termine sa vie terrestre. Les apôtres furent en effet mystérieusement avertis de se retrouver à Jérusalem où ils entourèrent la Mère de Dieu tout au long de ses derniers instants et pendant sa Dormition. La Bible relate que, trois jours après sa mort, les anges ont enlevé le corps ressuscité de Marie vers le ciel ; c’est ce que l’on appelle l’Assomption qui est célébrée chaque année le 15 août. L'église du sépulcre de la Sainte se situe dans la vallée du Cédron à Jérusalem, au pied du Mont des Oliviers.
Que signifie dormition ?
La dormition est le terme utilisé pour désigner la mort de la Vierge Marie qui a été suivie de sa montée au ciel, appelée assomption. Cet événement est célébré chaque année le 15 août.
Où se trouve le tombeau de la Sainte Vierge ?
Le tombeau de la Vierge Marie se trouve dans l'église du sépulcre de la Sainte qui se situe dans la vallée du Cédron à Jérusalem, au pied du Mont des Oliviers.