Brouillard - ©Free-Photos CC0 Creative Commons

Alphonse Bertillon & Edmond Locard, pères de la police scientifique moderne

Nous avons tous déjà vu au moins un épisode des séries policières françaises ou américaines qui mettent en valeur les compétences des membres de la police scientifique. Leur expertise permet de trouver les coupables d’un meurtre ou d’un cambriolage en analysant minutieusement la scène de crime. Quelques cheveux ou poils, un peu de fluide corporel, une infime trace de sang, une empreinte digitale parfois partielle et l’auteur des faits se retrouvent derrière les barreaux en un rien de temps.
Bien entendu, tout n’est pas aussi facile, aussi passionnant dans la « vraie vie » et les véritables experts doivent souvent se livrer à un fastidieux travail de fourmi pour trier les informations et découvrir les preuves qui mèneront à l’arrestation d’un suspect.

Aujourd’hui, nous vous proposons de partir à la rencontre d’un précurseur, d’un pionnier qui a permis à notre police scientifique d’exister et d’être reconnue comme une branche indispensable des forces de l’ordre, Auguste Bertillon.

Un peu d’histoire

Pulsion meurtrière, crime passionnel, rivalité, jalousie, haine fraternelle, les mobiles de crime sont innombrables et les enquêteurs doivent déterminer lequel est à l’origine de l’homicide, de l’agression, du vol ou du viol supposé. Certains dossiers ne sont cependant jamais classés. Ces affaires appelées parfois « Cold case » dorment dans les archives de la police dans l’attente d’un rebondissement.
Certains d’entre eux, parfois très anciens, ne seront jamais élucidés . C’est notamment le cas d’un jeune homme âgé d’une vingtaine d’années tué de deux coups frappés à l’aide du fameux « objet contondant » …. il y a 430.000 ans !

Le site paléolithique d’Atapuerca, dans le nord de l’Espagne, a été découvert fortuitement en 1976, lors de la construction de la ligne de chemin de fer qui permettait aux ouvriers des mines d’acheminer le charbon jusqu’à Burgos.
Très vite, les archéologues ont compris l’importance de la découverte et les fouilles débutent sans tarder. L’étude d’ossements humains confirme l’occupation du site durant le Pléistocène moyen, une période qui s’étend de -781.000 à -126.000.
Cette découverte permet de faire des avancées spectaculaires dans l’étude de l’évolution de l’espèce. Chaque nouvelle campagne de fouilles révèle de nouveaux secrets et, en 2007, le plus ancien fossile humain de l’Europe de l’ouest est découvert. Il appartient à une femme qui a vécu à Atapuerca, il y a plus d’1,1 million d’années ce qui bouleverse les anciennes datations concernant les vagues migratoires entre l’Afrique, l’Asie et l’Europe.

Mais revenons au cas qui nous occupe, le meurtre d’un jeune homme vieux de plus de 400.000 ans.
Les archéologues ont découvert son corps dans une fosse contenant une trentaine de squelettes. Ce rassemblement exceptionnel fait penser à une première forme de rituel même si cette théorie est difficile voire impossible à confirmer à l’heure actuelle.

Chaque corps est examiné attentivement et les anthropologues déterminent que la plupart d’entre eux portent la marque de blessures accidentelles soignées et guéries et des traces d’infections qui peuvent être à l’origine du décès.

Mais un crâne se distingue des autres car il porte les traces de deux coups violents dans la région de l’œil gauche. Ils ont été assénés avec force et avec la même arme démontrant qu’il s’agit bien d’une agression avec intention de tuer et non d’un accident.
Bien entendu, nous ne retrouverons jamais le coupable mais ce premier meurtre de l’histoire fascine les scientifiques qui ont utilisé toute la panoplie de l’expert moderne pour arriver à cette conclusion.

Le paléontologue Nohemi Sala qui fait partie de l’équipe chargée d’étudier le crâne confirme que :

… la violence a causé la mort de cet individu. Il serait très improbable de fracturer le crâne deux fois pratiquement au même endroit par accident…

Les anthropologues Danielle Kurin et Rolf Quam en tirent les conclusions suivantes :

Cette étude suggère qu’une agression intentionnelle entre deux personnes a des racines profondes dans l’histoire des hominidés.

L’une des implications de cette étude est que le meurtre est un comportement humain très ancien.

Les débuts de la justice

La violence et le meurtre sont donc des facteurs récurrents depuis l’aube de l’humanité et si un grand nombre d’affaires n’ont jamais été élucidées par manque de moyens ou tout simplement parce que les victimes n’étaient pas assez importantes, on peut imaginer que des innocents ont croupi en prison ou ont été exécutés suite à une erreur judiciaire.
Durant l’Antiquité, les meurtres politiques sont monnaie courante. Il suffit de voir la succession de complots et d’assassinats des empereurs romains qui se succèdent à une allure folle pour s’en rendre compte. Cependant, dès cette époque, une justice est mise en place.

A Paris, le « guet royal » est instauré en 1254 sous le règne de Louis IX, afin d’assurer la sécurité des habitants de la ville. Cette mission est confiée aux bourgeois et aux maîtres des corporations choisis par le prévôt de Paris et encadrés par le « chevalier du guet ».

Le système judiciaire s’améliore au fil des siècles mais les procès sont souvent expédiés voire dirigés afin d’imputer les faits au « coupable idéal ». Certains criminels assouvissent leurs fantasmes et tuent ou violent à maintes reprises avant d’être inquiétés. Le cas le plus célèbre est probablement celui de Gilles de Rais, un chevalier qui a servi aux côtés de Charles VII et de Jeanne d’Arc reconnu coupable de plus d’une centaine de meurtres. Il est exécuté en 1440 à Nantes au terme d’un procès retentissant.

En 1667, le guet est remplacé par la « Préfecture de police de Paris » dont le premier lieutenant-général est Gabriel Nicolas de La Reynie, célèbre pour avoir assaini les rues de la capitale en démantelant notamment les cours des miracles.

Les criminels qui sortent de l’ordinaire déchaînent les passions et l’apparition des journaux permet au peuple de suivre les grandes affaires comme celles du gourou Charles Manson, de l’assassinat de Kennedy par Lee Harvey Oswald, de Landru, de Jack l’Éventreur, du parrain de la mafia de Chicago Al Capone ou encore de Bonnie and Clyde.

Les premiers balbutiements de l’anthropométrie judiciaire

Jusqu’au 19ème siècle, les policiers ne disposent d’aucun outil scientifique et l’enquête repose sur les interrogatoires, les dénonciations et la vérification des mobiles et alibis des suspects. Ces méthodes sont à l’origine d’erreurs judiciaires et d’affaires non résolues, des coupables sont laissés impunis tandis que des innocents sont accusés à tort.

La police relève cependant les identités et établit les « fiches signalétiques » des malfaiteurs connus. Ceux-ci sont également marqués au fer rouge afin de pouvoir les identifier plus facilement en cas de récidive mais cette pratique barbare est abandonnée suite à la promulgation d’une loi, le 31 août 1832.
Les fiches de signalement sont sommaires et même lorsqu’elles sont accompagnées d’une photographie à partir des années 1840, la qualité de celle-ci ne permet pas d’identifier avec certitude un suspect.

Alphonse Bertillon

Né à Paris, le 22 avril 1853, Alphonse Bertillon mène une vie aisée au sein d’une famille d’intellectuels.
Le jeune homme n’est cependant pas un élève brillant et abandonne rapidement ses études. Il a 26 ans lorsqu’il est engagé comme commis aux écritures à la préfecture de police.
Il est chargé du classement et de la mise à jour des fameuses fiches de signalement et des dossiers des criminels.
Trois ans plus tard, il est à la tête du service photographique de la préfecture.
Ces emplois lui permettent de développer un nouveau système d’identification basé sur les recherches en statistiques du mathématicien belge Adolphe Quetelet, auteur de l’étude intitulée « Sur l’homme et le développement de ses facultés, essai d’une physique sociale ».

Dans cet ouvrage paru à Bruxelles en 1835, Quetelet définit la courbe normale de l’ « homme moyen » en se basant sur l’étude de la mortalité et de la criminalité. Il écrit en préface :

L’ouvrage que je présente au public, est en quelque sorte le résumé de tous mes travaux antérieurs sur la statistique. Il se compose de deux parties bien distinctes : les trois premiers livres ne renferment que des faits ; le quatrième contient mes idées sur la théorie de l’homme moyen et sur l’organisation du système social. (…) J’ose croire que l’on trouvera quelque attrait dans ces recherches et des solutions naturelles de plusieurs questions importantes qui ont été agitées dans ces derniers temps.

Plus loin, il dit :

Dans tout ce qui se rapporte aux crimes, les mêmes nombres se reproduisent avec une constance telle, qu’il serait impossible de la méconnaître, même pour ceux des crimes qui sembleraient devoir échapper le plus à toute prévision humaine, tels que les meurtres, puisqu’ils se commettent, en général, à la suite de rixes qui naissent sans motifs, et dans les circonstances, en apparence, les plus fortuites. Cependant, l’expérience prouve que non seulement les meurtres sont annuellement à peu près en même nombre, mais encore que les instruments qui servent à les commettre sont employés dans les mêmes proportions. (…) Il est un tribut que l’homme acquitte avec plus de régularité que celui qu’il doit à la nature ou au trésor de l’État, c’est celui qu’il paie au crime !  (…) La société renferme en elle les germes de tous les crimes qui vont se commettre, en même temps que les facilités nécessaires à leur développement.

Bertillon s’appuie donc sur les observations de Quetelet pour mettre au point, en 1879, un système d’identification appelé le « bertillonnage » qui va révolutionner les enquêtes policières.
Dans un premier temps, le système cible les criminels récidivistes mais il s’étend rapidement afin de « ficher » les aliénés mentaux, les étrangers résidant sur le territoire ou interdits de séjour et les gens du voyage. Il sert également à répertorier les corps non identifiés.

L’affaire Dreyfus

Les compétences et la fiabilité des expertises de Bertillon sont mises en doute lors de l’ « Affaire Dreyfus ». En 1894, le capitaine Alfred Dreyfus est accusé de trahison et est condamné au bagne à perpétuité pour avoir transmis des documents aux Allemands. Le jeune officier clame son innocence et l’opinion publique est divisée à son sujet. Les preuves accusant Dreyfus sont minces et facilement démontables et sa famille soutenue par de nombreux intellectuels dont Émile Zola réussit à faire casser le premier jugement. Il est à nouveau reconnu coupable mais avec des circonstances atténuantes et est condamné à 10 ans de détention.

Au cours du procès, Bertillon est amené à examiner un document afin de déterminer si Dreyfus en est ou non l’auteur. Loin d’être un expert en graphologie, Bertillon est cependant catégorique, le bordereau sur lequel repose l’accusation est bien de la main du prévenu. Il affirme que si l’écriture n’est pas ressemblante c’est tout simplement parce que Dreyfus l’a contrefaite ce qui est une preuve supplémentaire de sa félonie. Il est vraisemblable que Bertillon qui ne cache pas son antisémitisme a chargé volontairement Dreyfus qui est de confession juive.
Dreyfus est gracié et est finalement innocenté et réhabilité en 1906 mais Bertillon n’a jamais accepté de reconnaître son erreur ce qui a fortement terni son image.

Alphonse Bertillon décède en février 1914 et repose au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.

Le bertillonnage

Le bertillonnage est le premier système biométrique permettant d’identifier notamment un criminel récidiviste en se basant sur une série de paramètres bien définis.

Sous l’Ancien Régime, certains condamnés sont marqués au fer rouge en forme de fleur de lys. Ce procédé appelé « fleurdelysage » ou « flétrissure » est réalisé sur la place publique afin de punir le coupable. Il s’applique généralement aux prostituées et aux maquerelles.
Plus tard, la fleur de lys est remplacée par une lettre correspondant à l’acte commis, un P pour les prostituées, un M pour les maquerelles ou les mendiants, un G pour les galériens.
Si à l’origine, le marquage est une punition appliquée principalement aux acteurs du monde de la prostitution, il devient un moyen d’identifier plus rapidement les suspects condamnés déjà pour des faits similaires.
Lorsque le marquage au fer rouge est interdit en 1832, le nombre de cas de récidives augmente rapidement et il devient urgent de trouver un nouveau moyen d’identification des criminels qui ont déjà été condamnés.

L’usage du « physionotrace », un procédé inventé en 1785 par Gilles-Louis Chrétien pour exécuter rapidement et mécaniquement un portrait n’est pas concluant. En moins de 5 minutes, le profil d’une personne est tracé en utilisant un pantographe et un artiste « termine » le visage ainsi obtenu mais, comme on l’imagine, le procédé a de grandes faiblesses et l’image est souvent éloignée de la réalité.

Lorsque Bertillon débute au sein de la Préfecture de Police comme simple employé en 1879, il est chargé de la mise à jour et du rangement des fiches de signalement mais également des photographies des criminels. Il s’aperçoit rapidement que le classement ne respecte aucune logique et surtout que les clichés, souvent de mauvaise qualité, ne sont pas pris selon des règles précises.
Il met alors au point un nouveau système de fiches en se basant sur les travaux de Quetelet.
Cette nouvelle fiche signalétique facilite le travail des policiers durant leurs enquêtes.

La fiche d’identité conçue par Alphonse Bertillon comporte une série de mesures anthropométriques :

  • la taille
  • la longueur entre l’épaule gauche et l’index droit (envergure)
  • la longueur du buste en position assise
  • la longueur de la tête
  • la largeur de la tête
  • la longueur de l’oreille droite
  • la longueur du pied gauche
  • la longueur du majeur gauche
  • la longueur entre le coude et le majeur gauche

Ces relevés laissent cependant la porte ouverte à des erreurs notamment lorsque la croissance de l’individu n’est pas terminée ou en cas de jumeaux.
C’est pour cette raison que Bertillon les complète d’un « signalement descriptif » qui reprend toutes les particularités spécifiques du suspect comme une cicatrice, un tatouage, la couleur des yeux et des cheveux, la forme du nez, l’emplacement d’éventuels grains de beauté …
Enfin, des photos de face et de profil sont ajoutées au dossier. Parallèlement, Bertillon est le premier à photographier les scènes de crime.
La fiche signalétique mise au point par Bertillon a été utilisée jusqu’en 1970 en France. Elle a également été reprise par de nombreux autres pays dont les États-Unis.
Au fil des temps, la fiche a été complétée de différentes autres mesures.

Les empreintes digitales

Contrairement aux idées reçues, Bertillon n’est pas le « père » des empreintes digitales (ou dactylogrammes) et s’est même farouchement opposé à leur utilisation dans le cadre d’une affaire judiciaire.
En 1685, le médecin néerlandais Govard Bidloo publie un traité d’anatomie intitulé « Anatomia Humani Corporis » dans lequel on peut découvrir déjà une planche décrivant avec précision la structure de la peau et les dessins caractéristiques des empreintes digitales.
En 1823, le neurophysiologiste tchèque Jan Evangelista Purkinje propose une classification en neuf groupes basée sur la forme des empreintes digitales.

La particularité des empreintes digitales qui permet d’identifier un individu est utilisée pour la première fois, en 1850, par un officier des Indes Britanniques en fonction en Inde, Sir William James Herschel. Apposer les empreintes digitales mais également palmaires sur des documents lui permet en effet d’authentifier les signataires d’un contrat ou des reçus de versements de pensions.

L’intérêt des empreintes digitales dans le cadre de l’identification judiciaire n’est mis en évidence qu’une trentaine d’années plus tard, par Henry Faulds, un médecin écossais.
Après avoir réussi à découvrir les auteurs d’un cambriolage grâce aux empreintes laissées sur un flacon, il transmet ses observations à l’anthropologue britanniqueFrancis Galtonconnu surtout pour être à l’origine de l’eugénisme, une méthode visant à améliorer l’espèce humaine en éliminant les menaces de la dégénérescence. Pour cela, il prône des mesures sélectives s’apparentant à de la ségrégation raciale et sociale. Il s’attaque notamment aux prostituées, aux alcooliques et aux personnes souffrant d’un handicap physique ou mental.
Ces théories seront par ailleurs reprises et poussées à l’extrême par l’Allemagne nazie qui veut exterminer les races « inférieures » pour obtenir une « race aryenne ». Les Juifs sont alors enfermés dans les tristement célèbres camps de concentration tandis que les enfants métis sont stérilisés de force.

L’idéologie de Galton est par bien des côtés condamnable mais on lui doit de nombreuses innovations techniques basées sur les statistiques.
Parmi ses publications, son étude sur les empreintes digitales est particulièrement intéressante puisqu’elle établit que celles-ci sont uniques et propres à chaque individu et qu’elles restent les mêmes tout au long de la vie.
Ces caractéristiques en font un procédé d’identification infaillible.
Dès lors, plusieurs policiers mettent au point des fichiers d’empreintes, notamment l’Argentin Juan Vucetichen 1891 et l’inspecteur britannique Edward Henry en 1893.
Scotland Yard adopte cette méthode en 1897.

Paradoxalement, alors que la France était avant-gardiste dans le domaine de l’identité judiciaire grâce à Bertillon, elle n’utilise systématiquement les empreintes digitales qu’à partir de 1902.
En effet, l’inventeur des fiches anthropométriques se montre réticent face à un procédé qui pourrait dévaloriser ses propres méthodes.

Il affirme que

Les dessins papillaires ne présentent pas des éléments de variabilité suffisamment décisifs pour servir de base à un répertoire de plusieurs centaines de milliers de cas.

Il faut attendre l’arrestation de l’auteur d’un vol et d’un meurtre grâce au relevé d’empreintes pour qu’il reconnaissance l’importance de la technique.
Le 16 octobre 1902, un dentiste parisien découvre le corps de son domestique tué au cours d’un cambriolage. La police ne trouve aucun indice, aucun témoin pouvant faire avancer l’enquête. Lorsque Bertillon photographie les lieux du crime, il découvre des empreintes sur les morceaux de verre d’une vitrine cassée par le cambrioleur. Alors qu’il est jusque là opposé au système, Bertillon compare les empreintes à celles relevées lors de l’arrestation d’un certain « Henri-Léon Scheffer »inculpé dans une affaire de vol.

Il termine son rapport en affirmant :

Il apparaît que les empreintes digitales photographiées par nous sur la vitre brisée dans un des salons de M. Alaux correspondent exactement à celles que le pouce, l’index, le médius et l’annulaire de la main droite de M. Scheffer aurait pu occasionner.

Henri-Léon Scheffer devient ainsi le premier Français arrêté sur base de ses empreintes digitales. Il reconnaît rapidement les faits et est est condamné au bagne où il décède en 1905.

En 1904, le relevé des empreintes devient systématique en France … avec plusieurs années de retard sur de nombreux pays. Bertillon qui est à l’origine de cette première arrestation en tire tous les honneurs alors qu’il ne voulait pas entendre parler de la méthode concurrente de ses propres fiches.
Depuis 1987, le fichier des empreintes digitales est informatisé ce qui permet de comparer rapidement les empreintes trouvées sur les lieux d’un crime à celles des criminels qui sont déjà dans la base de données.

Le laboratoire de police scientifique

En 1910, le premier laboratoire de police scientifique au monde est fondé à Lyon par Edmond Locar, professeur enseignant la médecine légale. On est loin des locaux aseptisés et du matériel avant-gardiste que nous avons l’habitude de voir dans les séries policières actuelles.
En effet, le laboratoire est installé dans les combles du Palais de Justice et Edmond Locar doit inventer lui-même des procédés et des techniques pour faire avancer les enquêtes.
Il se base bien entendu sur le bertillonnage mais également sur la médecine notamment en ce qui concerne la recherche de toxiques et sur la science en général.
Il découvre notamment le « principe d’échange », c’est à dire le transfert d’indices entre deux corps ou entre un individu et un lieu.
Locar publie « Le Traité de criminalistique » qui est aujourd’hui encore un ouvrage de référence pour les experts du monde entier.

Petit à petit, d’autres laboratoires s’ouvrent dans les grandes villes françaises de manière un peu anarchique. En 1943, une loi permet de mieux organiser ces différentes institutions ce qui donne naissance à un « Service de police technique chargé d’utiliser les méthodes scientifiques propres à l’identification des délinquants » .

En 2001, ce service est remplace par l’ « Institut National de Police Scientifique ».

La visite

Le Musée de la Préfecture de Police ouvre ses portes en 1909 sur l’impulsion du Préfet Louis Lépine afin de rassembler les documents et objets extraits des archives de la police à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris, en 1900.
Cette formidable collection enrichie de plusieurs dons ainsi que de différentes acquisitions permet aux visiteurs de découvrir quatre siècles de l’histoire et de l’évolution de la police.

Le musée comprend cinq espaces différents :

  • l’histoire de l’institution
  • les crimes et leurs châtiments
  • la police durant les guerres
  • les différents métiers de la préfecture de Police
  • Alphonse Bertillon et la police scientifique

En pratique :

Le musée est ouvert :

  • du lundi au vendredi de 9hr30 à 17hr
  • le 3ème samedi du mois de 10hr30 à 17hr30
    L’entrée du musée est gratuite

Musée de la Préfecture de Police
4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève
75005 Paris
Site web : Musée préfecture de Police

Le Service des archives de la Préfecture de Police met ses documents à la disposition des chercheurs et organise régulièrement des expositions.
Le site de Paris est ouvert du lundi au vendredi de 9 à 17 hr (excepté le premier lundi du mois).

Bureau des Archives
Archives de la Préfecture de Police
25-27 rue Baudin
93310 Le Pré Saint-Gervais
Tel : 01 53 71 61 00
Site web : Archives préfecture Police

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