Locmariaquer dans le Morbihan en Bretagne - ©samothas CC0 Creative Commons

Les mégalithes de Locmariaquer

Située dans le Morbihan, en région Bretagne, Locmariaquer est à la fois une station balnéaire réputée pour ses plages ouvrant sur la baie de Quiberon, pour son ostréiculture et pour ses sites mégalithiques.
Le village s’appelait autrefois Locmaria Kaër, signifiant le Lieu de Marie de la Baronnie de Kaër, le seigneur local.

Un peu d’histoire

Le site actuel de Locmariaquer a été occupé par les hommes à partir du Néolithique, vers 4 500 avant JC. C’est à cette époque que les hommes délaissent progressivement la chasse pour l’agriculture et l’élevage. Cette nouvelle manière de se nourrir implique un changement de mode de vie et c’est pour cette raison que la sédentarisation replace le nomadisme.
Les premiers villages sont construits, les échanges commerciaux s’intensifient, la société se structure et les peuples adoptent des rites funéraires de plus en plus complexes.
C’est également l’âge du mégalithisme qui s’étend en Europe de l’ouest et particulièrement en Bretagne.

Les villages s’agrandissent et une hiérarchie se met en place avec l’apparition de nouvelles classes sociales. Les artisans produisent des objets en série et les commerçants les échangent contre des matières premières inconnues dans la région. On a ainsi trouvé des haches polies fabriquées dans le Morbihan dans les autres régions françaises et même dans les pays voisins, notamment aux Pays-Bas et en Suisse.
Un très bel exemplaire de hache polie a été découvert à Locmariaquer, dans le cairn de Mané-er-Hroëck.

La visite du site

Le site de Locmariaquer réunit plusieurs monuments néolithiques qui font partie du patrimoine mégalithique de la Bretagne. Les principaux sont :

Le menhir brisé

Le Grand Menhir brisé de Locmariaquer ou Men Er Grah (Pierre de la Fée) est considéré comme le plus grand mégalithe d’Europe.
À l’origine, ce menhir mesurait plus de 20 mètres de haut pour une largeur de trois mètres et un poids estimé à 280 tonnes.
Cet immense mégalithe érigé au cours du 5ème millénaire avant notre ère faisait alors partie d’un vaste ensemble comprenant notamment le dolmen de la Table des Marchand et un alignement de 18 autres menhirs dont les fosses ont été découvertes récemment. Ces menhirs alignés par ordre de grandeur et formant une file de 55 mètres de long reliaient la Table des Marchand et le Grand Menhir.
Le monument aujourd’hui brisé en quatre parties repose in situ. De nombreuses hypothèses ont été émises en ce qui concerne l’époque et les raisons de sa chute. Certains pensent que le mégalithe trop lourd est tombé alors que des hommes tentaient de le mettre debout, d’autres estiment que la foudre, un tremblement de terre ou un affaissement du sol serait responsable de son effondrement ou encore qu’il a été victime de vandales ou des chrétiens qui détruisaient tout symbole païen.
Le fait que les autres menhirs de Locmariaquer soient également tombés tendrait à prouver que cette chute est la conséquence d’un tremblement de terre survenu vers la fin du Néolithique.
Si les morceaux du menhir sont toujours présents, les menhirs de plus petites dimensions ont disparu, probablement pour être réemployés dans d’autres monuments, notamment à Gavrinis et dans des dolmens retrouvés dans les environs proches.

La cause de sa chute n’est pas le seul mystère gardé par le Grand Menhir brisé puisque sa fonction n’est pas non plus clairement établie.

Une étude du mégalithe a également révélé qu’il est taillé dans une roche métamorphique dérivée d’une roche magmatique appelée orthogneiss. Or, le gisement le plus proche de Locmariaquer se situe à plus de 10 kilomètres du site, de l’autre côté du golfe du Morbihan. Àl’heure actuelle, il n’a pas été possible de déterminer le moyen de transport utilisé pour amener la pierre sur le site. Une théorie est cependant privilégiée en se basant sur le paysage du Morbihan il y a 7 000 ans d’ici.
En effet, à cette époque, le golfe du Morbihan n’était pas recouvert par la mer et des rivières traversaient cet espace constitué d’une succession de collines et de vallées. Les pierres d’orthogneiss auraient donc pu être acheminées par voie fluviale en utilisant des radeaux et la technique du flottage.
Arrivé sur place, le bloc a été redressé en basculant sa base dans une fosse grâce à des leviers. Il a ensuite été bloqué avec des petites pierres.

La Table des Marchand

La Table des Marchand est un dolmen à couloir recouvert par un cairn construit au début du 4èmemillénaire avant JC sur le site de Locmariaquer, à quelques mètres du Grand Menhir brisé. Il doit son nom à la famille Marchand qui était autrefois propriétaire du terrain.
Le cairn a longtemps servi de « carrière » pour construire des bâtiments à Locmariaquer et, petit à petit, les pierres sèches protégeant le dolmen ont disparu, ne laissant plus que la dalle de couverture reposant sur trois mégalithes dressés et taillés dans des blocs d’orthogneiss.
Le dolmen a été redécouvert à la fin du 18ème siècle et des fouilles ont été entreprises en 1811. Malheureusement la plupart des objets retrouvés ont disparu. Leur description atteste cependant d’une occupation du site non seulement durant le Néolithique, mais également durant les âges du cuivre et du bronze. Quelques silex, tessons de poterie, outils et ornements sont exposés au Musée de Vannes.
En 1991, des travaux de restauration ont été entrepris en se basant sur les traces des fondations afin de lui rendre son aspect d’origine.
Un couloir long de 7 mètres conduit à une chambre funéraire de 3 mètres sur 3,8 et d’une hauteur de 2,5 mètres. Au total, le cairn mesure 30 mètres sur 25 et sa hauteur d’origine est estimée à 8 mètres.

Plusieurs dalles formant les parois du couloir et de la chambre présentent des gravures ornementales.
La dalle de chevet en grès blanc est particulièrement remarquable. Elle est ornée d’une répétition de motifs en forme de crosses soigneusement alignées et réparties de manière symétrique de part et d’autre du milieu de la dalle. Il est probable que ce bloc est plus ancien que la construction du dolmen et qu’il s’agit par conséquent d’un monolithe récupéré dans l’alignement du Grand Menhir.

La dalle du plafond présente également des gravures intéressantes, notamment une partie du corps d’un bovidé. Malgré ses dimensions et son poids impressionnants (7 mètres sur 4, 80 cm d’épaisseur et 40 tonnes), cette dalle est incomplète. Une seconde partie du bloc a été en effet retrouvé sur l’île de Gavrinis, dans le Golfe du Morbihan. Celle-ci est ornée de la tête manquante du bovidé de Locmariaquer.
Ces deux fragments appartenant au même monolithe étaient vraisemblablement complétés par un troisième qui a peut-être été réemployé dans le tumulus d’Er Grah.
Au total, le mégalithe devait mesurer approximativement 15 mètres de long et faire également partie de l’alignement du Grand Menhir

Le Tumulus d’Er Grah

Le tumulus d’Er Grah retrouvé sur le même site que le Grand Menhir brisé et que la Table des Marchand date du 5èmemillénaire avant JC.
Il s’agit probablement de la sépulture d’un important personnage de la vie politique ou religieuse. Contrairement aux dolmens dont les chambres funéraires restaient accessibles, on a ici un exemple de caveau fermé. La chambre de petite dimension est surmontée d’un cairn de pierres sèches de forme circulaire. Des murets de pierre ont été ajoutés au nord et au sud vers la fin du 5ème millénaire. La longueur totale du cairn est de 140 mètres.
Le caveau a été pillé bien avant les premières fouilles qui ont eu lieu au 19ème siècle. Il a ensuite été oublié et la nature a repris ses droits, le recouvrant de végétation. Un parking a même été construit sur une partie de la structure.

Il faut attendre 1991 pour qu’il attire à nouveau l’attention des archéologues et qu’il devienne l’objet d’une restauration importante.

En pratique

Site des mégalithes de Locmariaquer
Route de Kerlogonan
56740 Locmariaquer
Tel : 02 97 57 37 59
Site web : http://www.site-megalithique-locmariaquer.fr

La visite

La découverte du site des mégalithes de Locmariaquer plonge le visiteur au cœur du Néolithique. On ne peut que se sentir impressionné par la taille du Grand Menhir brisé ou par celle des dalles de la Table des Marchand. L’habileté et l’ingéniosité des hommes préhistoriques qui ont réussi à acheminer des blocs de pierre depuis des carrières éloignées de plus de 10 kilomètres et à redresser ces immenses monolithes pesant plusieurs dizaines de tonnes nous laissent admiratifs.
Le mystère qui entoure les alignements mégalithiques participe également à l’attrait exercé par ce lieu à découvrir en famille.
De passage ou en séjour dans le Morbihan, n’hésitez pas à vous arrêter à Locmariaquer pour effectuer un voyage inoubliable dans le passé.

La visite du site est libre mais il est possible de réserver une visite conférence d’une durée approximative d’une heure.
Durant la saison estivale, différentes animations ainsi que des ateliers initiant aux techniques préhistoriques sont organisés sur le site. Certains ateliers s’adressent plus spécifiquement aux jeunes enfants.

Accessibilité

Le site de Locmariaquer a reçu le label Tourisme et Handicap.
Le site en lui-même ainsi que le bâtiment d’accueil sont facilement accessibles aux personnes à mobilité réduite ainsi qu’aux personnes mal- ou non-voyantes. Les chiens-guides et d’assistance sont autorisés sur le site.
Des récepteurs avec casque d’écoute ou collier magnétique sont mis à la disposition des personnes malentendantes ou souffrant de surdité. Les vidéos et films sont en LSF et sous-titrés en français.

Horaires et tickets

Le site des mégalithes de Locmariaquer est ouvert tous les jours excepté les 1erjanvier, 1ermai et 25 décembre. L’entrée est gratuite pour les moins de 18 ans et pour les ressortissants de l’Union européenne âgés de moins de 25 ans. Elle est également gratuite pour les personnes handicapées et leurs accompagnateurs.

Le « Pass des Mégalithes » donne accès aux sites de Carnac, de Locmariaquer, du Petit-Mont et de Gavrinis ainsi qu’au Musée de la Préhistoire à tarif réduit (économie réalisée dès la 2ème visite).

En visite dans la région

De nombreux autres mégalithes sont recensés sur le territoire de la commune de Locmariaquer, notamment :

  • Les Pierres Plates, une allée couverte surmontée d’un cairn. Le couloir long de 26 mètres est délimité par 38 menhirs supportant 12 dalles dont certaines sont gravées. Il mène à une chambre funéraire. Le site est libre d’accès. On y arrive en suivant un sentier, en bordure de la plage de « La Falaise ».
  • Le Tumulus de Mané Er H’Roeck (Montagne de la Fée), une sépulture de 60 mètres sur 100 et de 10 mètres de haut qui a été restauré récemment. Le mobilier funéraire retrouvé dans la chambre, notamment des haches et différents objets en jade et en bronze, est exposé au Musée de Vannes et au musée mégalithique de Locmariaquer.
  • Le Dolmen de Mané Lud (ou Mané Helleu) est également une sépulture à allée couverte. Ce couloir mesure 6 mètres de long et débouche sur une chambre d’une dizaine de m².
    Les blocs supportant les 5 dalles de couverture ainsi que le sol de la chambre sont gravés.

Outre les sites mégalithiques, Locmariaquer propose d’autres découvertes et animations à ses visiteurs.
On peut, par exemple, découvrir l’ancien port de pêche du village transformé aujourd’hui en petit port de plaisance ou visiter l’église romane Notre-Dame-de-Kerdro bâtie au 11ème siècle par des moines de Quimperlé. On peut y admirer un très beau bénitier du 15ème siècle ainsi que plusieurs retables et tableaux.
Une statue en granit de Notre-Dame-de-Kerdroa été érigée à l’extrémité de la Pointe de Kerpenhir, à l’entrée du Golfe du Morbihan. Elle évoque l’apparition de la Vierge à l’équipage d’un bateau de pêche afin de les empêcher de sortir du port et de les sauver ainsi d’une violente tempête.
Kerdro signifie « bon retour » en breton.

Les adeptes de sports nautiques ne sont pas oubliés et de nombreuses activités sont organisées le long des plages ou sur un plan d’eau spécialement aménagé. Les touristes amateurs de baignades et de farniente apprécient la qualité des plages de sable fin et de l’eau.

Que manger à Locmariaquer ?

Les Romains consommaient déjà des huîtres plates du Morbihan durant l’Antiquité. Cette variété d’huîtres a fait la renommée de la région jusque dans les années 1970, lorsque la presque totalité de la production des ostréiculteurs de la région a été détruite par des parasites.
Afin de pallier à cette catastrophe écologique, une huître creuse originaire du Japon, la « Crassostrea gigas » a alors été introduite dans les élevages, ce qui a permis aux ostréiculteurs de Locmariaquer de redémarrer leur activité et de produire approximativement 3.000 tonnes d’huîtres chaque année.
Il est possible de visiter les exploitations de Locmariaquer afin de découvrir le travail des ostréiculteurs. Ces visites sont organisées par l’Office de Tourisme du Golfe du Morbihan & Baie de Quiberon ouvert toute l’année.

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