Région de Bretagne (53)
Retrouvez toutes les informations de la région et des départements de Bretagne, leur histoire, leurs traditions et toutes les informations utiles pour vos démarches administratives, professionnelles ou pour vos loisirs en Bretagne.
Région Bretagne
BRETAGNE
La Bretagne est à la fois une région historique et, depuis 1956, une région administrative comprenant quatre départements qui ont tous un accès à la mer.Située dans le Grand Ouest français, la Bretagne est voisine de la Normandie ainsi que des Pays de la Loire. Elle est baignée par la Manche et par l'océan Atlantique via le Golfe de Gascogne.
La Bretagne en un coup d’œil
Préfecture : RennesPréfet actuel : Christophe Mirmand
Départements : 4 (Côtes d'Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan)
Cantons : 102
Communes : 1.233
Président du Conseil régional de Bretagne actuel : Loïg Chesnais-Girard
Superficie : 27.209 km²
Population : plus de 3 millions d'habitants
Le Conseil régional de Bretagne est situé à Rennes, Hôtel de Courcy, 9, rue Martenot. Il est présidé depuis juin 2017 par Loïg Chesnais-Girard, membre du Parti Socialiste.
Géographie
La Bretagne se caractérise par son littoral accidenté, succession de plages de sable ou de galets, de marais, de rochers et de falaises abruptes. En raison de son contour découpé et de ses nombreuses îles, il est difficile de mesurer avec précision la longueur de ses côtes. De manière linéaire, 1.273 kilomètres séparent la baie du Mont-Saint-Michel et le sud de la Bretagne. Cependant en comptant les îles et anfractuosités, on dépasse les 2.700 kilomètres, ce qui représente environ 30% de la longueur totale du littoral de la France métropolitaine.Ce littoral est découpé en plusieurs zones aux noms évocateurs, souvent poétiques comme la Côte d’Émeraude, la Côte de Granit rose, la Côte des légendes, la Côte d'Amour ou encore la Côte de Jade.
De nombreux fleuves côtiers se terminent par des abers (baies longues et étroites) qui caractérisent la côte bretonne.
La Vilaine qui prend sa source en Mayenne et se jette dans l'océan dans la baie du Mor braz ainsi que son affluent, l'Ille, ont donné son nom à l'un de quatre départements de Bretagne.
Parmi les fleuves bretons, citons également le Couesnon qui délimitait autrefois les duchés de Bretagne et de Normandie. Aujourd'hui encore, les Bretons utilisent la locution « outre-Couesnon » pour désigner la Normandie voire le reste de la France.
Le dicton qui dit que « Le Couesnon dans sa folie a mis le Mont en Normandie... et le Couesnon dans sa raison le rendra aux Bretons » rappelle que l'appartenance du Mont-Saint-Michel reste un sujet épineux entre Bretons et Normands.
La Bretagne compte également près de 800 îles, îlots et éperons rocheux inclus dans les « îles du Ponant ». Le ponant fait référence au terme marin désignant la direction du soleil couchant par opposition au levant.
Les îles du Ponant se situent dans la Manche et dans l'océan Atlantique tandis que les îles du Levant se situent en Méditerranée.
Les principales îles bretonnes sont :
Belle-Île-en-Mer (Morbihan) se situe dans le Golfe de Gascogne, au large de Quiberon. Avec 17 kilomètres de long sur 9 de large, elle est la plus grande île de Bretagne. Elle se présente sous la forme d'un plateau d'origine volcanique entrecoupé de petites vallées creusées par les cours d'eau. Le littoral est bordé de falaises abritant quelques ports et stations balnéaires. Cette île était déjà habitée durant la préhistoire comme l'attestent les mégalithes et le tumulus de Borderune ;
l'archipel de Bréhat (Côtes d'Armor) se situe dans la Manche, au large de Paimpol. Il comprend 86 îles et îlots dont les deux îles de Bréhat reliées entre elles par une chaussée (Pont ar Prat) qui peut être inondé lors des grandes marées. Grâce à ses hivers particulièrement doux influencés par le Gulf Stream, la végétation de l'île est de type méditerranéen avec des mimosas, des eucalyptus et même des palmiers. La population de Bréhat est en net déclin et moins de 400 personnes y résident en permanence. Par contre, durant la saison touristique, l'île est prise d'assaut par une dizaine de milliers de visiteurs ;
l'île de Batz (Finistère) se situe au large de Roscoff ;
l'île d'Ouessant (Finistère) se situe au large de Plouarzel. Elle est séparée du continent par le « passage du Fromveur » qui se caractérise par des courants violents rendant la navigation dangereuse. La vingtaine d'îles et îlots de l'archipel de Molène se situent dans ce passage. On peut y rencontrer des colonies de phoques gris et de dauphins ;
l'île de Sein (Finistère) est située au large de la pointe du Raz. Cette île est habitée par approximativement 200 habitants en permanence. Une navette par bateau est organisée une fois par jour lorsque les conditions météorologiques le permettent ;
l'archipel du Glénan (Finistère) se situe au large de Fouesnant. Il comprend neuf îles et de nombreux îlots et rochers ;
l'île de Groix (Morbihan) se situe dans le golfe de Gascogne au large de Ploemeur. Cette île se caractérise par la diversité de ses espèces minérales (grenat, glaucophane bleu, schiste vert...) protégées par la réserve naturelle géologique « François Le Bail » ;
l'Île-aux-Moines se situe dans le golfe du Morbihan au large de Port-Blanc ;
les îles Houat et Hoedic se situent dans la baie du Mor braz dans le sud de la Bretagne.
La Bretagne fait partie de la zone géographique naturelle du Massif armoricain qui s'étend également en Normandie et dans les Pays de la Loire. Il s'agit d'un très ancien massif montagneux fortement érodé dont l'altitude ne dépasse que rarement les 400 mètres.
Le point le plus élevé de Bretagne est le Roc'h Ruz (Finistère) qui culmine à 385 mètres d'altitude.
On distingue deux lignes de crêtes :
les Monts d'Arrée qui se caractérisent par un paysage rocailleux recouvert d'une végétation basse, notamment des landes de bruyères et de genêts. Cette région est arrosée par différents fleuves côtiers. On peut y observer de nombreux oiseaux dont les faucons hobereaux, des castors réintroduits en 1968 ainsi que des hermines devenues l'un des symboles de la Bretagne ;
les Montagnes noires dont les sommets sont recouverts de forêts qui cèdent progressivement la place à des landes, à des tourbières et à des zones marécageuses occupant le fond des vallées. Le Ménez Hom qui domine la baie de Douarnenez et Brest était considéré comme une montagne sacrée par les Celtes.
Différents bassins sont délimités par ces deux lignes de crêtes, notamment le bassin de Rennes qui est la seule grande ville bretonne bâtie loin de la côte.
Le Massif armoricain se prolonge jusqu'au littoral tourmenté de la Bretagne et dans les îles.
La Bretagne profite d'un climat de type océanique avec des étés et des hivers doux avec des précipitations régulières tout le long de l'année. Le temps est souvent venteux.
Cependant, certaines îles et portions de littoral profitent de l'influence du Gulf Stream et d'un ensoleillement plus généreux permettant la culture de plantes méditerranéennes.
On distingue quatre grands types de paysages en Bretagne :
les bocages sont des zones agricoles délimitées par des haies, des taillis ou des arbres. Ces bocages formés dès le Moyen-Âge par les fermiers ont pour la plupart été détruits au 20ème siècle. À l'heure actuelle, leur importance écologique est reconnue et certaines communes privilégient leur reconstitution ;
les landes de bruyères, d'ajoncs ou de genêts ont également souffert en raison de l'expansion des zones agricoles et de l'augmentation du nombre de touristes parcourant et piétinant ces grands espaces. Elles font l'objet de mesures de protection et de nombreux sentiers ont été créés afin de pouvoir les traverser sans endommager les landes qui abritent une faune spécifique, notamment des serpents (vipères et couleuvres), des lézards, des criquets, des libellules et un grand nombre d'oiseaux ;
la Bretagne compte plus de 350.000 hectares de forêts, ce qui ne représente que 13% du territoire total. Ces forêts sont plantées à 60% de feuillus (chênes, châtaigniers et hêtres) et à 40% de résineux (pins maritimes, pins sylvestres et épicéas de Sitka).
La plus grande et la plus célèbre de ces forêts est la « Forêt de Paimpont » qui couvre 9.000 hectares. Elle est généralement assimilée à la forêt légendaire de Brocéliande. Cependant d'autres théories identifient d'autres lieux, notamment la Forêt de Lorge ou la Forêt d'Huelgoat, comme théâtres des légendes arthuriennes.
La Forêt de Paimpont a connu une exploitation intensive dès le Moyen-Âge. Elle a entre-autres fourni le bois servant à la construction de la ville de Rennes et le charbon de bois utilisé pour les Forges de Paimpont en activité du 17ème au 20ème siècle.
Aujourd'hui, la forêt est devenue un site fréquenté par les touristes qui veulent découvrir les lieux liés aux récits arthuriens comme le « Tombeau de Merlin », la « Maison de Viviane », le « Jardin aux Moines » ou le « Tombeau du Géant ». En réalité, tous ces lieux sont des sites préhistoriques (mégalithes ou tumuli). On peut également se promener dans le « Val sans Retour » et sur les rives du lac « Miroir aux fées » ou s'asseoir au bord de la « Fontaine de Barenton » dans l'espoir d'apercevoir les fées Morgane et Viviane, Lancelot du Lac ou Merlin ;
les marais autrefois très nombreux sont en nette régression en raison du développement urbain. Il faut noter que le « Marais breton », un ensemble de canaux, de prairies et de polders s'étendant sur 45.000 hectares, est entièrement situé dans la région des Pays de la Loire.
Histoire
Le PaléolithiqueLa Bretagne est habitée par des hommes dès le Paléolithique inférieur. Des galets aménagés datés de 700 000 ans (Acheuléen ancien) ont été découverts sur différents sites, notamment dans la vallée de la Vilaine, à Saint-Malo-de-Phily.
Les gisements appartenant aux périodes précédant la dernière glaciation restent cependant rares, probablement en raison du manque d'abris sous roches et de grottes en Bretagne.
À la fin de la période du Weichsélien ancien, les sites se multiplient principalement sur la côte, entre Quiberon et Damgan, et sur les berges de la Vilaine, toujours à proximité de l'eau douce et de gisements de roches pouvant être taillées. L'industrie lithique se développe en effet avec l'apparition des bifaces, des racloirs non seulement en silex mais également en grès, en quartz, en phtanite ou en granite. Les occupants de la région trouvent refuge généralement dans des cavités situées au pied des falaises ou sous des rochers.
L'occupation de l'intérieur des terres ne s'intensifie cependant pas, toujours en raison de l'absence d'abris naturels.
Les îles situées actuellement au large des côtes bretonnes sont également habitées durant la préhistoire. Il est probable qu'elles étaient encore rattachées au continent ou pouvaient être rejointes à pied à marée basse.
Le Néolithique
Durant le Mésolithique, période située entre le Paléolithique et le Néolithique, les outils se transforment et on découvre en Bretagne de nombreux et importants gisements de microlithes, notamment des pointes de flèches. Les outils se parent également de motifs géométriques.
La découverte d'un squelette humain portant encore une pointe de flèche fichée dans une vertèbre laisse supposer que les différentes tribus s'affrontaient. On observe également une différence entre les sépultures, ce qui implique l'apparition d'une société hiérarchisée.
Au cours du 6ème millénaire avant JC, les conditions climatiques se sont nettement améliorées et la forêt se développe en Bretagne. Cette évolution est également à l'origine de l'apparition de l'agriculture et de l'élevage, ce qui bouleverse le mode de vie des habitants et débouche sur la construction des premiers villages et la sédentarisation.
Fait remarquable, la Bretagne devient un important centre de production de haches. Les fouilles du site de Sélédin-Pussulien (Côtes d''Armor) ont mis au jour un véritable atelier de fabrication de haches en dolérite. Ces haches polies étaient ensuite exportées dans une grande partie de l'Europe. Elles étaient probablement échangées contre des matières premières introuvables en Bretagne. Selon l'étude des zones d'extraction, de débitage et de polissage, on estime que plusieurs millions de haches ont été fabriquées sur ce site durant le néolithique.
Les haches bretonnes servaient non seulement d'outils et de pierres à aiguiser mais avaient également une fonction rituelle.
À la même époque, les mégalithes font leur apparition en Bretagne. Les théories concernant ces pierres érigées sont aussi nombreuses que les légendes qui les entourent. Il est probable qu'elles aient une signification religieuse, culturelle ou astronomique.
Terre de légende, la Bretagne associe ces mégalithes aux fées, aux korrigans et autres personnages mythiques.
Les rites funéraires se complexifient, les morts sont enterrés sous des tumuli ou des dolmens.
Le site de Carnac (Morbihan) est certainement l'un des plus célèbres exemples des pratiques néolithiques en Bretagne.
On y a découvert le tumulus Saint-Michel qui mesure 125 mètres de long sur 60 de large et 12 de haut. Il servait de sépulture aux personnalités importantes de la région.
Mais le site est surtout connu pour ses alignements mégalithiques datés entre 4 000 et 2 000 avant JC. Avec près de 4.000 pierres dressées, Carnac présente la plus grande concentration de menhirs, cromlechs et dolmens du monde. Ces pierres sont partagées en plusieurs groupes, Kermario, Kerloquet, Ménec, Kerlescan et Petit-Ménec.
Durant le 3ème millénaire, les échanges commerciaux s'intensifient via la mer et les cours d'eau navigables et c'est ainsi que les peuples établis en Bretagne apprennent le travail du cuivre et du bronze et commencent à exploiter les mines d'étain. La répartition du travail et l'apprentissage de nouvelles techniques provoquent une hiérarchisation de plus en plus importante de la société et les artisans les plus habiles ainsi que les marchands accèdent à des fonctions élevées.
Les Celtes
Au cours du 1er millénaire avant notre ère, les civilisations celtes de Hallstatt et de La Tène qui se sont développées en Autriche et en Suisse migrent vers l'ouest de l'Europe.
Dans la seconde moitié du millénaire, la Bretagne est habitée par différents peuples celtes armoricains, des navigateurs aguerris, qui vivent également de l'agriculture :
les Osismes : capitale Vorgium (actuellement Carhaix)
les Vénètes : capitale Darioritum (actuellement Vannes)
les Coriosolites : capitale Fanum Martis (actuellement Corseul)
les Redones : capitale Condate (actuellement Rennes)
les Namnètes : capitale Portus Namnetus (actuellement Nantes).
Les Romains
En 122 avant JC, les Romains traversent les Alpes et annexent les territoires de la Gaule transalpine (Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes et PACA).
Les peuples de la Bretagne profitent de la situation pour développer les échanges commerciaux. Dès cette époque, ils battent leurs propres monnaies. Les relations avec le monde romain commencent donc bien avant la conquête des Gaules par Jules César qui débute en 57 avant notre ère.
Dans un premier temps, les peuples armoricains ne s'opposent pas au passage des Romains sur leurs territoires. Durant la saison hivernale, les troupes romaines installées à Angers doivent faire face au manque de nourriture et réquisitionnent le grain en Bretagne. C'est pour cette raison que les différentes tribus se coalisent contre les envahisseurs d'autant plus que ceux-ci menacent le commerce établi avec la Bretagne insulaire (Grande-Bretagne).
La guerre entre les légions et la coalition armoricaine se poursuit à la fois sur terre et sur mer. Les Romains remportent plusieurs victoires décisives, dans le golfe du Morbihan et en Ille-et-Vilaine mais doivent encore affronter plusieurs révoltes au cours des années suivantes avant de soumettre la Bretagne.
La région est intégrée dans la province romaine de la Gaule lyonnaise lors de la réorganisation des territoires par Auguste, en 27 avant JC.
Elle profite pleinement de la Pax Romana et de l'essor économique lié au développement des voies commerciales reliant les cités. Des villes sont réaménagées ou fondées le long des cours d'eau navigables (Vilaine, Rance) et du littoral. Elles adoptent le plan en quadrillage et sont dotées des monuments romains traditionnels comme les thermes, les forums, les théâtres... Les ports profitent de l'extension du commerce maritime avec la Grande-Bretagne (correspondant à la province romaine de Bretagne conquise en 43 après JC) et la Méditerranée.
Parallèlement, l'agriculture se diversifie et l'Armorique produit non seulement des céréales mais également des fruits et légumes ainsi que de la viande de bœuf, de porc, de mouton et de la volaille qu'elle échange notamment contre de l'huile et du vin.
Cependant, l'Armorique est moins romanisée que la plupart des autres régions gauloises. Elle conserve une identité forte ainsi que les expressions et les noms celtiques. Le latin n'est alors appris que par l'élite. Cette connaissance est en effet une condition indispensable pour obtenir la citoyenneté romaine. En revanche, la population rurale ne modifie que très peu son mode de vie.
Il faut notamment attendre le 4ème siècle de notre ère pour que le christianisme apporté par les Bretons (de Grande-Bretagne) et par les évangélisateurs originaires de Lyon supplante petit à petit le panthéon gallo-romain.
L'Empire des Gaules
Entre-temps, la puissance de Rome décline en raison de conflits de succession et c'est ainsi qu'en 260, le général gaulois Marcus Cassianus Latinius Postumus (Postume) profite de cette faiblesse pour se faire proclamer empereur des Gaules par ses troupes.
L'Empire des Gaules comprend la Britannie, la péninsule ibérique et la quasi-totalité de la Gaule.
L'empereur usurpateur est assassiné en 269 par les mêmes soldats qui l'avaient placé à la tête de l'empire. L'anarchie s'installe en Gaule alors que cinq ou six empereurs, selon les sources, se succèdent en moins de cinq ans. La situation économique est tout aussi catastrophique, l'inflation atteint des sommets tandis que de la fausse monnaie circule dans tout le pays ce qui provoque un effondrement monétaire.
Le retour dans l'Empire romain
En 270, Aurélien soutenu par le Sénat succède à Qunitilius et met un terme au chaos qui s'est installé dans l'Empire romain. Après avoir consolidé les défenses de Rome, il repousse les peuples germaniques qui dévastent le nord de la péninsule italienne. Il récupère en 273 les territoires usurpés par Zénobie qui s'était proclamée impératrice à Palmyre (Syrie) et ceux de l'Empire des Gaules en 274. L'Empire romain est réunifié et bénéficie d'une autorité centrale plus forte et d'une nouvelle stabilité politique et économique.
L'Armorique ne profite cependant pas réellement de cette nouvelle prospérité. En effet, la région est en proie à l'insécurité notamment en raison des raids des peuples germaniques par la mer et par les fleuves, ce qui a un impact négatif sur le commerce.
Durant la Tétrarchie romaine, un système de gouvernement mis en place par l'empereur Dioclétien, un système défensif (construction de forts) est mis en place le long du littoral armoricain et breton.
Le nouvel essor de l'empire romain est cependant de courte durée et les frontières sont menacées par les Germains qui franchissent le Rhin en 352. Très affaibli, l'empire abandonne la province romaine de Bretagne (Angleterre, Cornouailles et Pays-de-Galles) en 410. Les petits royaumes de la Bretagne insulaire deviennent la cible des Saxons et des Jutes.
À la même époque, l'Armorique qui est laissée pratiquement sans défense par Rome fait appel à ses « cousins » insulaires, entraînant ainsi une forte migration vers le continent.
L'Armorique sort peu à peu du joug romain et acquiert son autonomie même si elle prête main-forte à la coalition créée entre les légions et les peuples germaniques afin de repousser les Huns d'Attila en 451 lors de la « Bataille des champs Catalauniques ».
Les Mérovingiens
L'Armorique occupe une place particulière au sein de la Gaule. Son organisation politique en « clans » et l'établissement d'un christianisme celtique caractérisé par une multiplication de petites communautés indépendantes dirigées par des moines ou des ermites et par l'absence d'évêchés résultent de la seconde vague de migration d'outre-Manche qui s'accélère au gré des incursions des Anglo-Saxons dans le sud de l'île de Bretagne.
Au 6ème siècle, le royaume de Bretagne insulaire et celui de la Petite Bretagne (péninsule armoricaine) font partie de la « Domnonée », témoin des liens étroits tissés entre les deux « Bretagnes ».
À la fin du 5ème siècle, les rois francs mérovingiens Childéric 1er et son fils Clovis 1er tentent en vain de soumettre l'Armorique. Un accord de paix est signé entre les Francs et les Armoricains. Les Bretons sont exemptés d'impôts et conservent leur indépendance dans un territoire compris entre le Couesnon et la Vilaine. En revanche, les souverains renoncent au titre de roi.
Au 6ème siècle, la paix s'instaure vaille que vaille entre les Bretons et les rois Mérovingiens malgré quelques heurts.
Les Carolingiens
En 751, Pépin-le-Bref, fils du Maire du Palais de Neustrie Charles-Martel, s'empare du pouvoir et unifie le royaume franc, fondant la dynastie carolingienne.
Malgré de nombreuses tentatives, les rois carolingiens ne parviennent pas à s'emparer de la Bretagne qui conserve son indépendance. Charlemagne parvient cependant à établir une zone militaire défensive, la « Marche bretonne » comprenant les régions de Rennes, de Vannes et de Nantes.
Louis 1er le Pieux intensifie les raids en territoire breton au début du 9ème siècle et parvient à faire abandonner la tradition de la chrétienté celtique (ou scotique) au profit de la règle monastique de l'ordre de Saint-Benoît.
Le Royaume de Bretagne
En 845, le comte de Vannes Nominoë prend la tête des troupes bretonnes et rencontre l'armée franque de Charles-le-Chauve à Bains-sur-Oust (Ille-et-Vilaine). Malgré son infériorité numérique, Nominoë remporte la bataille. Cette victoire marque la naissance du Royaume de Bretagne même si son souverain porte le titre de duc ou de prince et non celui de roi.
Nominoë (845 – 851) mène une politique expansionniste qui est poursuivie par son fils Erispoë (851 – 857). Celui-ci est le premier roi de Bretagne reconnu officiellement par Charles-le-Chauve dont il reste vassal.
Sous son règne, la Bretagne s'étend sur les comtés de Rennes et de Nantes ainsi que sur le pays de Retz. Erispoë tente de se rapprocher du roi de Francie occidentale en offrant sa fille en mariage à son fils, futur Louis II dit le Bègue. Il est assassiné par son cousin Salomon de Bretagne (857 – 874) qui prend sa place sur le trône de Bretagne mettant un terme à ce projet d'union.
Salomon conclut le « Traité d'Entrammes » avec Charles II et obtient le contrôle d'une région comprise entre la Sarthe et la Mayenne contre le versement d'un léger tribut. Un nouveau traité signé en 867 à Compiègne octroie le Cotentin, l'Avranchin et les îles Anglo-Normandes à la Bretagne qui atteint son apogée territoriale. Il est assassiné par plusieurs membres de son entourage alors qu'il s'est retiré dans un monastère
La mort de Salomon provoque un conflit entre les différents prétendants au trône de Bretagne. Le pouvoir est partagé entre Pascweten, gendre de Salomon et Gurwant, gendre d'Erispoë.
Ils meurent tous deux à quelques semaines d'intervalle en 876 et sont remplacés respectivement par Alain, frère de Pascweten et par Judicaël, fils de Gurwant qui s'opposent pendant plus de dix ans.
Ils se réconcilient cependant devant la menace des Vikings qui profitent de leurs conflits et de l'affaiblissement du royaume franc pour mener des raids contre les Francs réunifiés sous Charles II le Gros et contre les Bretons.
Ceux-ci parviennent à repousser les assauts des Vikings mais Judicaël décède au cours de la « Bataille de Questembert » en 888.
Alain 1er de Bretagne dit le Grand (890 – 907) parvient à redorer temporairement le blason de la Bretagne.
Les Vikings
À la mort d'Alain-le-Grand, Gourmaëlon prend le pouvoir mais ne peut s'opposer aux Vikings installés en Normandie qui annexent peu à peu l'ensemble de la Bretagne. C'est ainsi que Ragenold devient prince de Nantes en 919 au détriment du comte Foulque 1er d'Anjou.
La Bretagne est ravagée par les raids des Scandinaves, les abbayes sont pillées et les Francs qui tentent d'apaiser les Vikings leur offrent le royaume.
Le Duché de Bretagne
Après avoir vécu des heures sombres, la Bretagne reprend espoir lorsque le petit-fils d'Alain-le-Grand et comte de Poher, Alain Barbetorte revient d'exil à l'appel de l'abbé Jean de Landévennec qui veut reprendre les terres bretonnes aux Vikings.
En 936, Alain Barbetorte (936 - 952) débarque à Dol-de-Bretagne et repousse les Normands. Il devient le premier duc de Bretagne.
Le Duché de Bretagne correspond au territoire de la région actuelle et à une partie de la Loire-Atlantique située autour de la ville de Nantes. C'est d'ailleurs dans cette ville que le régent du duché Guy de Thouars, veuf de la duchesse Constance de Bretagne, fait bâtir un premier château en 1207. Le Château de Nantes deviendra la principale résidence ducale sous François II de Bretagne au 15ème siècle.
Entre-temps, la Bretagne passe tour à tour entre les mains des grandes familles comtales. Malgré sa position stratégique pendant les guerres opposant la France et l'Angleterre, le Duché parvient à maintenir son indépendance.
Il faut attendre la fin du 15ème siècle pour que la France et la Bretagne se rapprochent par le jeu de trois mariages mettant un terme à la « Guerre de Bretagne ». Anne de Bretagne épouse successivement les rois de France Charles VIII et Louis XII tandis que sa fille Claude de France née de son union avec Louis XII épouse François 1er à qui elle donne sept enfants.
Le rattachement à la France
À la mort d'Anne de Bretagne en 1514, le Duché échoit à sa fille Claude qui décède dix ans plus tard. C'est son fils, le Dauphin de France François III qui en hérite alors qu'il n'a que six ans. Son père, le roi de France François 1er en garde l'usufruit.
Les députés des États de Bretagne représentant les principales villes du Duché - qui redoutent une nouvelle guerre - demandent à François 1er d'unir celui-ci à la France tout en préservant ses « droits, libertés, exemptions et privilèges ». Le souverain accepte cette requête et la Bretagne devient officiellement une province française le 7 août 1532.
François III décède cependant avant son père et c'est ainsi que son frère, Henri II, hérite à la fois de la couronne de France et du Duché de Bretagne après le décès de François 1er.
L'appartenance du Duché au Roi de France est contestée en 1570 par Renée de France, sœur de Claude de France. Elle tente de récupérer le Duché qu'elle estime faire partie de son héritage et intente, en vain, un procès à Charles IX.
Les relations entre la Bretagne - qui veut conserver ses droits - et les rois de France ne sont pas au beau fixe. Le droit à l'exemption d'impôts devient fictif puisque le montant réclamé est systématiquement refusé mais tout aussi rapidement transformé en « don » à la couronne.
La révolte de la Bretagne
Au 17ème siècle, les privilèges sont régulièrement réduits voire abolis par des édits qui sont rachetés par les États de Bretagne.
Lorsque Louis XIV reconduit des édits déjà payés et lève de nouveaux impôts pour financer la guerre de Hollande, il déclenche une rébellion connue sous les noms de « Révolte du papier timbré », « Révolte des Bonnets rouges » ou « Révolte des Torreben » en 1675.
Les taxes sur le tabac, sur l'étain et sur le papier utilisé pour les actes officiels conjugués à la diminution des revenus tirés du commerce du vin et de la toile et à la promulgation de lois défavorables aux femmes provoquent le mécontentement d'une grande partie de la population. Les premières émeutes ont lieu à Bordeaux. Très vite, le mouvement s'étend dans le royaume et notamment dans les villes bretonnes dont Rennes, Nantes, Saint-Malo et Dinan. Les paysans se soulèvent également et s'en prennent aux seigneurs dont ils dépendent. Les châteaux ainsi que les bureaux du papier timbré sont pillés, des familles nobles sont massacrées.
Le peuple rassemble ses revendications et ses doléances dans des « codes » dont les plus connus et complets sont le « Code paysan des quatorze paroisses » et le « Code breton ».
Ceux-ci évoquent bien entendu les libertés traditionnellement accordées à la Bretagne mais introduisent également des concepts innovants comme la suppression du champart (partie de la récolte prélevée par les seigneurs), la suppression des impôts prélevés par le clergé, la gratuité de la justice, le droit des femmes à choisir leur époux, la légitimité du mariage entre nobles et roturiers ou une participation des communautés villageoises au pouvoir.
L'armée royale intervient pour réprimer les révoltes et de nombreux meneurs sont capturés, torturés et pendus ou envoyés aux galères après un procès sommaire.
En Bretagne, les clochers des églises qui avaient servi à rassembler les insurgés sont rasés et les villes sont condamnées à payer l'entretien des troupes cantonnées dans leurs murs, soit une armée de 20.000 hommes souvent logés chez l'habitant.
Les États de Bretagne sont obligés d'accepter une augmentation substantielle de leur participation aux finances royales.
Les paroisses qui se sont soulevées contre les seigneurs doivent également les dédommager en argent ou en nature. L'économie de la région est à bout de souffle.
L'échec de la Révolte des Bonnets rouges provoque la diminution de l'autonomie de la Bretagne. Le gouverneur ne joue plus qu'un rôle symbolique et, en 1689, le roi crée l' « Intendance de Bretagne » dont le siège se trouve à Rennes. L'intendant représente le roi et intervient notamment lors des États de Bretagne. Il contrôle également la mise en application des exigences royales, principalement dans les domaines de la justice, de la police et de la fiscalité.
La Bretagne est dorénavant logée à la même enseigne que les autres provinces françaises et ne parvient plus à s'opposer à la levée des impôts.
Le 18ème siècle
Au début du 18ème siècle, la province bretonne profite du décès de Louis XIV pour tenter de se soulever une nouvelle fois en refusant d'accorder des crédits destinés à sortir la France de l'endettement. Une partie de la noblesse conspire contre Philippe d'Orléans qui assure la régence en attendant la majorité de Louis XV, arrière-petit-fils et seul héritier en vie de Louis XIV. La « Conspiration de Pontcallec », mal organisée et aux desseins imprécis, tourne court. Le marquis de Pontcallec décapité en 1720 est cependant considéré encore aujourd'hui comme un héros du nationalisme breton.
La Bretagne parvient cependant à retrouver des privilèges plus importants que les autres provinces car à chaque nouvelle levée d'impôts, les États réussissent à obtenir des droits en échange de leur paiement.
La Révolution
En 1788, les États de Bretagne sont troublés par l'incessante opposition entre la noblesse conservatrice et la bourgeoisie qui exige des réformes. La situation est bloquée et Louis XVI ordonne une suspension de session afin de permettre à l'évêque de Rennes de trouver un terrain d'entente.
Parallèlement, le peuple breton est confronté à une augmentation du prix du pain, conséquence des conditions météorologiques et des récoltes médiocres.
Le 26 janvier 1789, les portefaix et porteurs d'eau soutenant la noblesse qui veut baisser les tarifs du pain se rassemblent à Rennes. Sur leur chemin, ils s'en prennent à des étudiants qui portent plainte devant le Parlement contre les « manœuvres de la noblesse ».
Cette émeute est appelée « journée des bricoles », du nom des lanières en cuir utilisées par les porteurs. Un climat d'insécurité s'installe dans la ville et les nobles préfèrent regagner leurs demeures en province. Le peuple devient de plus en plus menaçant et l'armée doit intervenir pour empêcher la situation de s'envenimer.
Le Club breton
Lorsque les États généraux sont convoqués à Versailles en avril, la noblesse bretonne et le haut-clergé n'envoient aucun représentant et seuls les députés du tiers-état (bourgeoisie) participent aux assemblées. Ce groupe baptisé le « Club breton » prend l'habitude de se réunir au café Amaury afin de se concerter avant les différents votes et de tenir les villes bretonnes au courent du déroulement des événements. Il sera rejoint par le bas-clergé breton mais également par des francs-maçons extérieurs à la Bretagne après le « Serment du Jeu de paume ».
C'est au sein de ce club que fut prise la décision d'abolir les privilèges féodaux des classes, des provinces, des villes ainsi que des corporations. Lorsque l'Assemblée nationale constituante créée en juin 1789 est transférée à Paris, le club breton devient la « Société des amis de la Constitution » mieux connue sous l'appellation de « Club des Jacobins », un nom qui rappelle leur lieu de réunion, dans le couvent des Jacobins. Ce club chargé de préparer chaque séance de l'Assemblée comprend désormais plus de 1.000 adhérents et ouvre des dizaines de filiales dans les villes provinciales. On y rencontre les plus ardents défenseurs de la Révolution comme Robespierre, Pétion ou Mirabeau.
Malgré les dissensions qui éclatent entre ses membres et les « purges » qui s'ensuivent, on estime que les Jacobins comptent près de 200.000 membres et 5.500 filiales en 1793. Ils soutiennent Robespierre qui a éliminé un par un tous ses anciens compagnons dont Hébert et Danton. Lorsqu'il perd à son tour toute crédibilité devant la Convention et est guillotiné le 28 juillet 1794, le club est dissout quelques semaines plus tard.
Les Chouans et les Vendéens
Entre-temps, plusieurs provinces de l'ouest de la France, dont la Bretagne, participent à deux conflits contre-révolutionnaires, la « Guerre de Vendée » qui se déroule au sud de la Loire et la « Chouannerie » qui a lieu au nord du fleuve.
Les Chouans et les Vendéens souhaitent rétablir la monarchie et surtout rendre les privilèges particuliers à la Bretagne. Le mouvement s'essouffle en 1799 et le « Coup d’État du 18 brumaire » permettant à Napoléon Bonaparte de monter au pouvoir met un terme à la contre-révolution. Le bilan en vies humaines est particulièrement lourd, il est évalué entre 50.000 et 300.000 victimes, selon les sources. Certains historiens n'hésitent pas à parler de génocide vendéen.
La Bretagne a énormément souffert pendant toute cette période notamment en raison du blocus de ses ports et de la chute des exportations de toile, conséquences des guerres entre la France et l'Angleterre. Dorénavant, il n'est plus question d'autonomie et le français remplace le breton dans l'enseignement.
Le 19ème siècle
Au début du 19ème siècle, la région se relève petit à petit grâce à la modernisation de l'agriculture et à la construction de voies de communication (routes et canaux).
Les forges qui ont connu un bel essor au début du siècle en raison de la multiplication des chantiers déclinent après 1860. Il en est de même pour les industries textiles qui ne parviennent pas à rivaliser avec les manufactures du Nord, les exploitations de mines de charbon, de plomb et de fer ou la pêche en Terre-Neuve qui rapporte de moins en moins d'argent.
En revanche, de nouveaux secteurs économiques voient le jour, notamment avec les conserveries (usines de sardines), la construction navale, les chaussures, les biscuits et le tourisme qui profite de la construction du chemin de fer.
Malgré ces innovations, la Bretagne reste une région essentiellement rurale. Seules les villes de Nantes et de Rennes ainsi que les ports de Brest, de Lorient et de Saint-Nazaire se développent réellement.
Parallèlement, la région connaît un fort taux d'émigration. Les femmes se mettent souvent au service de familles parisiennes tandis que les hommes s'engagent dans des ports en Normandie ou dans le sud-ouest de la France. De plus, la pauvreté a fait des ravages parmi la population et les problèmes de santé sont nombreux.
Le 20ème siècle
Durant la Première Guerre mondiale, la Bretagne reste à l'écart des champs de bataille. L'économie de la région est cependant marquée par le conflit. Le départ des hommes et la réquisition des chevaux provoquent une nette baisse de la production agricole. En revanche, l'industrie textile, les conserveries et la métallurgie participent à l' « effort de guerre » et tournent à plein rendement. De plus, la Bretagne devient une terre d'accueil pour les soldats blessés et pour les réfugiés. On y envoie également des prisonniers de guerre qui travaillent dans les champs, les manufactures et les industries. Parallèlement, les Alliés utilisent les ports bretons comme bases militaires.
Entre les deux Guerres, l'économie de la Bretagne s'effondre lors de la Grande Dépression de 1929. En effet, les prix des produits agricoles sont en baisse tandis que les cultures des pommes de terre destinées à l'exportation sont victimes des invasions de doryphores.
La situation se rétablit lentement à la fin des années 1930 grâce à la diversification des cultures et des industries et le développement des ports de pêche et des chantiers navals. À partir de 1937, année de la mise en place des congés payés, les touristes affluent à nouveau dans les stations balnéaires.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, un nouveau flot de réfugiés arrive en Bretagne. Dès le mois de juin 1940, la région est occupée par les Allemands. De plus, l'aviation britannique bombarde les ports, les chantiers navals et les réseaux routiers afin de freiner les occupants et d'empêcher la sortie des sous-marins allemands (U-boot ou Unterseeboot) utilisés durant la « Bataille de l'Atlantique ».
La résistance s'organise et la Bretagne occupe une place stratégique dans la préparation de l' « Opération Overlord ».
La région est progressivement libérée entre juillet 1944 et mai 1945.
La Bretagne entame alors une période de reconstruction qui favorise le secteur du bâtiment mais également les chantiers navals. Petit à petit, les forges et les conserveries moins performantes laissent la place aux secteurs de l'électronique et de la communication. On assiste également à la renaissance de l'identité bretonne notamment via la musique et l'enseignement – optionnel - du breton dans les écoles.
Économie
Malgré un faible pourcentage d'investisseurs étrangers, une industrie peu diversifiée (agroalimentaire, électronique, automobile et construction navale) et un modèle économique basé sur la multiplication des PME, la Bretagne est une région créatrice d'emploi et son taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale.En revanche, la pêche et l'agriculture continuent à décliner même si la Bretagne reste à l'heure actuelle la première région agricole de la France métropolitaine. Elle assure près de 50% de la production de poissons et 75% des crustacés.
L'économie de la Bretagne est également basée sur le tourisme même si celui-ci concerne principalement la période estivale et les stations balnéaires. Elle occupe la 4ème place des régions touristiques de France.
Culture
L'identité culturelle de la Bretagne est particulièrement forte et marquée par son histoire depuis l'installation des Celtes dans la région.Les langues
Le breton est une langue régionale d'origine celtique appartenant au groupe brittonique au même titre que le gallois (Pays-de-Galles) et le cornique (Cornouailles). On estime qu'environ 180.000 personnes s'expriment encore en breton. Considérée comme « en danger » par l'Unesco, cette langue connaît un renouveau grâce aux cours donnés en breton dans une cinquantaine d'écoles.
Le gallo (ou langue gallèse) est une langue romane d'oïl parlée en Haute-Bretagne (est de la région actuelle). Comme le breton, le gallo est reconnu « langue régionale de Bretagne ». Ces deux langues n'ont cependant ni point commun, ni origine commune.
Le gallo n'est plus parlé que par des personnes âgées et est en voie d'extinction.
Les traditions et légendes
La Bretagne est le pays des contes et légendes qui se transmettent de génération en génération au coin du feu.
La région possède une véritable mythologie, mélange des croyances des Celtes - qui vouaient un culte aux éléments de la nature - et du christianisme.
D'étranges et mystérieuses créatures hantent les forêts et les landes et les voyageurs ne seront pas surpris de rencontrer quelques fées et korrigans sans oublier le Roi Arthur, Guenièvre ou Merlin.
De son histoire étroitement liée à l'Angleterre, la Bretagne a en effet conservé les légendes arthuriennes qui nous parlent notamment du Château de Camelot où siégeaient le Roi et ses Chevaliers de la Table Ronde. À l'heure actuelle, l'emplacement de ce château mythique, en Angleterre ou en Armorique, n'a pas encore été déterminé.
La forêt de Brocéliande habitée par Merlin, Viviane et Morgane est généralement associée à la Forêt de Paimpont mais d'autres théories la situe à Dol, à Huelgoat, à proximité du Mont-Saint-Michel voire en Angleterre.
Les fées symbolisent vraisemblablement les déesses païennes. Certaines d'entre elles sont bénéfiques, ont le pouvoir de guérir et sont parfois assimilées à la Sainte-Vierge ; d'autres sont maléfiques, notamment les Dames blanches, des fantômes qui annoncent une mort prochaine. De nombreux lieux rappellent la croyance bretonne et on ne compte plus le nombre de fontaines, de ronds de fées ou de chemins de fées qui ne sont ni défrichés ni souillés sous peine de malheurs. Sous leur forme sous-marine, elles sont assimilées aux sirènes, des créatures qui viennent en aide aux humains mais se révèlent maléfiques en cas de trahison.
Les korrigans sont souvent considérés comme les enfants des fées. Ces lutins font partie des créatures du petit peuple qui rendent de nombreux services mais peuvent devenir facétieux en cas de manque de respect ou de pêché d'avarice ou d'orgueil. Il existe d'autres créatures du petit peuple, notamment les fions qui vivent dans les grottes et servent les fées des houles ou les jetins qui remplacent les bébés des humains par des changelins. Dans l'île d'Ouessant, il se raconte que les lutins nommés tréo-falls dansent à la lumière de la lune au sommet des falaises.
Les géants, moins souvent évoqués que les lutins, sont doués d'une grande force et ont mauvaise réputation. Ils volent les récoltes et le bétail, enlèvent les femmes et apprécient la chair humaine.
Le bestiaire breton regroupe de nombreux animaux mythiques comme les dragons et les loups-garous. Ils hantent les forêts et les landes de même que les « crieurs » ou « appeleurs ».
L'histoire de Tristan et Yseult est d'origine brittonique et s'inspire de la légende celtique des amants au destin tragique, Diarmuid et Grainne.
La légende de la ville d'Ys raconte l'histoire d'une cité bretonne engloutie par les flots de l'océan en punition des pêchés de ses habitants.
Le récit du roi Marc'h, un roi légendaire aux oreilles de cheval qu'il dissimulait sous un bonnet. Pour préserver son secret, il tuait ses barbiers.
La légende de l'Ankou personnifiant la mort et représenté sous la forme d'un squelette. Il se déplace en charrette tirée par des chevaux afin de collecter les âmes des défunts.
Les mégalithes et les pierres aux formes étranges font également partie des légendes bretonnes. Ils servent d'habitat au petit peuple et de tombeaux aux géants, abritent les fantômes des Templiers ou ont été « jeté » par Gargantua.
Les pardons
Parmi les nombreuses traditions de la Bretagne, les pardons organisés depuis le 15ème siècle sont incontournables. Les jours de pardon, les évêques accordaient des indulgences aux fidèles qui se rassemblaient dans certaines églises ou chapelles afin de prier. Petit à petit, ces événements prennent de l'importance notamment avec la tenue de foires commerciales et l'organisation de fêtes dans les villes ou villages.
À partir du 19ème siècle, les pardons se multiplient et se déroulent non plus le dimanche mais le jour de la fête du saint patron.
De nos jours, le pardon consiste en une messe et une procession entre l'église et un lieu dédié comme un calvaire, un mégalithe ou une fontaine dont l'eau est bénie. Les fêtes foraines ont remplacé les étals des marchands.
1.200 pardons sont répertoriés en Bretagne. Le plus important a lieu à Sainte-Anne d'Auray, dans le Morbihan. Il rassemble chaque année plus de 500.000 visiteurs.
Saint-Yves, saint patron de la Bretagne et des avocats est également honoré lors d'un grand pardon, chaque 19 mai à Tréguier
Les saints bretons
La Bretagne se distingue par ses nombreux saints, des personnages parfois légendaires choisis par le peuple mais très rarement reconnus par l’Église
Parmi la centaine de saints à la mode bretonne, on distingue les sept fondateurs :
Saint Samson (Dol-de-Bretagne)
Saint Maclou (ou Malo)
Saint Brieuc
Saint Tugdual (Tréguier)
Saint Pol Aurélien (Saint-Pol-de-Léon)
Saint Corentin (Quimper)
Saint Patern (Vannes)
Ils sont honorés chaque année au cours du « Tro Breiz » ou Tour de Bretagne, un pèlerinage qui passe par les sept villes dont les cathédrales abritent leurs reliques.
Les costumes folkloriques
À l'occasion des pardons et des fêtes celtiques ou de village, les Bretons portent leur costume traditionnel. Celui-ci diffère d'un « pays » à l'autre, voire d'un quartier à l'autre, mais permet également d'identifier le rang social, l'âge ou le métier du porteur.
La coiffe est l'élément principal du costume féminin et compte de nombreuses variantes, du simple bonnet en dentelle ou à rubans à la coiffe des bigoudènes qui peut dépasser les 30 centimètres de hauteur en passant par les « cornettes ». Les bourgeoises délaissent cependant la coiffe pour le chapeau. Dans certaines régions, les femmes portent une collerette assortie à la coiffe.
La Bretonne porte également des jupons, une jupe souvent noire, une chemise, un corsage, un tablier blanc ou de couleur et parfois un châle. Les broderies, couleurs et dentelles sont également différentes d'un bourg à l'autre.
Les hommes revêtent généralement des braies plus ou moins larges et resserrées sous le genou, une veste longue, une chemise, un gilet court et un chapeau rond de couleur noire.
La musique et la danse traditionnelles
Le principal instrument de musique traditionnelle bretonne est le biniou (sorte de cornemuse). On distingue quatre versions du biniou :
le biniou traditionnel appelé veuze qui est principalement utilisé dans le sud de la Bretagne ;
le biniou kozh (biniou ancien) originaire du Finistère (Quimperlé), de taille relativement petite et à bourdon unique ;
le biniou braz ou grande cornemuse à trois bourdons utilisé dans les Côtes-d'Armor ;
le biniou nevez ou nouvelle cornemuse, une variante qui date des années 1950.
Le biniou est généralement associé à la bombarde appelée « ar vombard » ou « an talabard », un instrument à vent appartenant à la famille des hautbois. On parle alors de « couple de sonneurs ».
Lorsque ces deux instruments sont accompagnés de caisses claires écossaises et éventuellement d'autres percussions, l'ensemble est appelé « bagad » ce qui signifie « groupe » en breton.
Les chants en breton font également partie de l'identité de la région et ponctuent la vie quotidienne et les grands événements de ses habitants. Ils sont répartis en quatre groupes :
la complainte ou gwerz ;
la chanson ou sône;
le cantique ou kantig;
le chant à danser ou kan da goroll.
Les danses traditionnelles de Bretagne sont généralement collectives, les danseurs formant des ronds (en dro) ou des chaînes. Il s'agit de variantes des gavottes et des passe-pieds, deux danses médiévales, ainsi que des branles de la Renaissance.
Plus récent, le cortège de couples appelé « kas a-barh » est apparu au début du 20ème siècle. Avant cette époque, il était mal vu de danser « koha-kof », c'est à dire « ventre contre ventre ».
La gastronomie
Si la réputation des crêpes et galettes bretonnes n'est plus à faire, la gastronomie de la région ne se résume pas à celles-ci.
La cuisine de la Bretagne utilise de nombreux produits de terroir comme les choux-fleurs, les pommes de terre, les artichauts, les fraises de Plougastel, les pommes, une énorme variété de poissons et de fruits de mer, l'agneau de pré-salé ainsi que de nombreux fromages.
Parmi les spécialités régionales, citons le « kig-ha-farz », un pot-au-feu comprenant différentes viandes et une pâte de farine de blé noir cuite dans un linge à même le bouillon, la raie au beurre noir, la sauce armoricaine.
Au rayon des desserts, nous retrouvons le far breton, le gâteau nantais, le beignet aux pommes, le kouign-amann, le palet breton, le caramel au beurre salé, les galettes de Pont-Aven, les gavottes ou le parlementin de Rennes.
Les Bretons apprécient le cidre, la bière, le chouchen (proche de l'hydromel) et la lambig (eau-de-vie de cidre).
Tourisme
La plupart des touristes séjournent dans les stations balnéaires et durant la saison estivale en Bretagne.Cette région mérite cependant un détour dans l'arrière-pays et d'être découverte en toutes saisons.
Des mégalithes préhistoriques aux châteaux médiévaux en passant par les malouinières construites par les armateurs de Saint-Malo, les sites remarquables sont d'une grande richesse et nombreux en Bretagne.
Les villes de Brest, Rennes, Quimper, Saint-Malo, Fougères ou de Vannes recèlent de nombreux trésors et leurs musées permettent de découvrir la culture et l'identité de la région.
Les amateurs de randonnées sont comblés par les promenades dans les landes, au bord des falaises ou dans les forêts, notamment dans la forêt de Paimpont (ou de Brocéliande).
La Pointe du Raz, l'école de Pont-Aven, l'île de Sein, le Fort National de Saint-Malo, la Roche-aux-fées, les alignements de Carnac, Belle-Île-en-Mer, le Château de Fougères, autant de lieux incontournables.
La Bretagne est également un paradis pour les sportifs. La région propose notamment de nombreux spots de surf, du char à voile, du kitesurf, de la plongée sous-marine, de la planche à voile ou encore des vols en hélicoptère ou en ULM.
Les préfectures de la région Bretagne
La préfecture de la région Bretagne et du département Ille-et-Vilaine est Rennes
Toutes les préfectures de la région Bretagne:
- Préfecture de Saint-Brieuc du département Côtes-d'Armor
- Préfecture de Quimper du département Finistère
- Préfecture de Vannes du département Morbihan