Région Auvergne-Rhône-Alpes (84)
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Région Auvergne-Rhône-Alpes
Auvergne-Rhône-Alpes
Depuis le redécoupage des régions de janvier 2015, les régions Auvergne et Rhône-Alpes ont été regroupées pour former une nouvelle région, Auvergne-Rhône-Alpes qui comprend 12 départements et la métropole de Lyon considérée comme collectivité territoriale à statut particulier.L'Auvergne-Rhône-Alpes est entourée de la Bourgogne-Franche-Comté et du Centre-Val de Loire au nord, de la Nouvelle-Aquitaine à l'ouest ainsi que de l'Occitanie et de la Provence-Alpes-Côte d'Azur au sud.
Sa façade orientale est bordée par les frontières suisse et italienne.
Auvergne-Rhône-Alpes en un coup d’œil
Préfecture : LyonPréfet actuel : Stéphane Bouillon
Départements : 12 (Ain, Allier, Ardèche, Cantal, Drôme, Haute-Loire, Haute-Savoie, Isère, Loire, Puy-de-Dôme, Rhône, Savoie) + la métropole de Lyon
Cantons : 242
Communes : 4.095
Président du Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes actuel : Laurent Wauquiez
Superficie : 69.711 km²
Population : plus de 8 millions d'habitants
La région Auvergne-Rhône-Alpes est une collectivité territoriale décentralisée.
Le Conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes en fonction depuis le 1er janvier 2016 résulte de la fusion du Conseil régional d'Auvergne et du Conseil régional de Rhône-Alpes.
Il se compose de 204 membres et est présidé depuis le 4 janvier 2016 par Mr Laurent Wauquiez, membre du parti Les Républicains.
Le siège de la région est situé à Lyon, au n°1 de l'Esplanade François Mitterrand.
Géographie
Située dans le centre et l'est de la France, la région Auvergne-Rhône-Alpes possède un relief essentiellement montagneux comprenant :le massif central : un ancien massif montagneux fortement érodé qui s'étend sur la plus grande partie du centre de la France, entre les bassins parisien et aquitain, la Vallée du Rhône et la côte Languedocienne.
Il englobe les départements de l'Allier, du Cantal, de la Loire, de la Haute-Loire et du Puy-de-Dôme ainsi qu'une partie de l'Ardèche et du Rhône.
Sa formation consécutive à de puissants mouvements tectoniques est à l'origine de l'émergence des stratovolcans des monts d'Auvergne et des nombreux cratères d'explosion situés au centre du massif.
Le paysage auvergnat se caractérise par ses nombreux volcans parmi lesquels on distingue :
la chaîne des Puys ou Monts Dôme : regroupe 80 volcans éparpillés sur une ligne de 45 kilomètres orientée nord/sud dans le nord du Massif central. Son plus haut sommet, le Puy de Dôme, est un volcan endormi culminant à 1.465 mètres d'altitude classé « Grand Site de France » depuis 2008. Il est connu pour être une zone à « forte densité de foudroiement ».
les Monts du Cantal : culminent à 1.855 mètres d'altitude au Plomb du Cantal qui, avec son diamètre de 60 kilomètres, est le plus grand stratovolcan encore visible en Europe.
On y retrouve également le Puy Mary qui est classé « Grand Site de France » depuis 2012.
les Monts Dore : un massif d'origine volcanique, plus ancien que les Monts Dôme, parsemé de nombreux lacs. Ce stratovolcan de dimensions moins importantes que les Monts du Cantal se divise en quatre zones :
le Massif du Sancy dont le plus haut sommet, le Puy de Sancy, culmine à 1.885 mètres d'altitude et présente une silhouette plus découpée que la plupart des autres volcans auvergnats. Plusieurs rivières y prennent leur source, dont la Dore et la Daigne qui se rejoignent pour former la Dordogne. Le sommet du Puy de Sancy est généralement enneigé d'octobre à juin et est balayé par des vents violents. On y rencontre de nombreux mouflons, chamois et marmottes, trois espèces introduites dans les années 1950 à 1970 ;
le Massif Adventif comprenant quatre sommets, le Puy de l'Angle, le Puy de Barbier, le Puy de Monne et le Puy de la Tache ;
la Banne d'Ordanche, vestige d'un ancien volcan de type strombolien dominant la ville de La Bourboule ;
le Puy de l'Aiguillier.
le massif du Cézallier : vaste plateau basaltique d'origine volcanique coincé entre les monts Dore et du Cantal. Son point culminant est le Signal du Luguet (1.551 m), vestige de lacs de lave ;
l'Artense, dans le centre-ouest du massif, forme un plateau granitique. C’est la seule région naturelle non volcanique reprise dans le « Parc naturel régional des Volcans d'Auvergne » créé en 1977 afin d'en protéger la biodiversité ;
le Velay, au sud-est du massif central, est formé par une chaîne de moyennes montagnes comprenant plusieurs plateaux et bassins séparés par des vallées souvent profondes comme celle de la Loire ;
l'est de la région est recouvert par des massifs moins élevés :
les Monts du Beaujolais dont le plus haut sommet, le Mont Saint-Rigaud, culmine à 1.009 mètres d'altitude ;
les Monts du Lyonnais dont le plus haut sommet, le Crêt Malherbe, culmine à 946 mètres d'altitude. Ces basses montagnes sont séparées par des vallées sillonnées par des cours d'eau au débit souvent torrentueux ;
les Monts du Vivarais (ou Monts d'Ardèche) dont le plus haut sommet, le Mont Mézenc, culmine à 1.753 mètres d'altitude. Ils comprennent le massif du Pilat, le massif des Boutières, le plateau de Vernoux, le plateau de Coiron, le massif du Tanargue et les Cévennes ardéchoises.
Les Alpes du Nord s'étendent sur une partie de la Drôme, de l'Isère, de la Savoie et de la Haute-Savoie. Ce massif fait partie des Alpes occidentales françaises et est séparé des Alpes du Sud par une ligne de crêtes.
Les Alpes du Nord regroupent un grand nombre de massifs dont le plus haut et le plus célèbre est le Mont Blanc culminant à 4.809 mètres d'altitude et situé à la frontière italienne. Parmi les autres sommets, citons notamment les Aiguilles Rouges, l'Envers des aiguilles et le Massif des Écrins.
Le massif central et les Alpes sont séparés par la vallée du Rhône qui s'étend sur trois régions, l'Auvergne-Rhône-Alpes, la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Occitanie.
La région Auvergne-Rhône-Alpes est parsemée de lacs et est traversée par de nombreux cours d'eau dont les principaux sont :
le Rhône : prend sa source dans le Valais, en Suisse et parcourt 812 kilomètres avant de se jeter dans la Méditerranée, en Camargue. En région Auvergne-Rhône-Alpes, il sillonne, d’amont en aval, la Haute-Savoie, la Savoie, l'Ain, la Métropole de Lyon, le Rhône, l'Isère, la Loire, la Drôme et l’Ardèche ;
la Saône : affluent du Rhône, prend sa source dans les Monts Faucilles (Vosges) et parcourt 480 kilomètres avant de rejoindre le Rhône à La Mulatière qui fait partie de la métropole de Lyon ;
la Loire : parcourt 1.006 kilomètres entre Mont Gerbier-de-Jonc en Ardèche et le Golfe de Gascogne en Loire-Atlantique, ce qui en fait le plus long fleuve français ;
l'Allier : affluent de la Loire, prend sa source dans le Massif central à la Moure de la Gardille et parcourt 420 kilomètres en traversant la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme et l'Allier avant de rejoindre la Loire au Bec d'Allier.
Le climat
En raison de ses différences de relief, la région Auvergne-Rhône-Alpes ne possède pas un climat uniforme.Le sud de l'Auvergne profite d'un climat océanique et est régulièrement arrosé tandis que le nord de la région bénéficie d'un climat de type continental avec un fort écart de température entre les étés courts et très chauds et les hivers longs et froids.
Les vallées du Rhône et de la Saône protégées par le massif central sont moins humides mais sont balayées par des vents d'ouest ou de nord parfois violents.
Dans les Alpes, le climat devient de type montagnard et les sommets sont recouverts de neige.
Le sud de la Drôme, à partir de la plaine de Valence, bénéficie d'un climat plus doux et plus sec de type méditerranéen.
La Drôme et l'Ardèche sont particulièrement touchées par des orages violents principalement en automne.
La faune et la flore
La région Auvergne-Rhône-Alpes possède une faune et une flore très diversifiées et adaptées à ses différents climats.Afin de préserver sa biodiversité particulièrement riche, plusieurs « zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique » (ZNIEFF) et réseaux nationaux ont été déterminés. Ils ont pour mission de protéger notamment les castors, les loutres et les campagnols de la Loire, les oiseaux d'eau, les bécasses, les oiseaux « de passage » pendant la reproduction ou l'hivernage, les chevreuils, les loups, les lynx, les perdrix rouges, les faucons pèlerins, les cistudes d'Europe, les vipères péliades...
La flore n'a rien à envier à la faune et de nombreuses forêts de feuillus et de résineux recouvrent une grande partie de la région. En Drôme provençale, les champs de lavande et les oliveraies nous rappellent la proximité de la Méditerranée.
Histoire
La région Auvergne-Rhône-Alpes possède un patrimoine historique qui plonge ses visiteurs au cœur de l'histoire de France.Cependant, jusqu'en 2015, l'Auvergne et Rhône-Alpes formaient des entités régionales séparées et ont connu une histoire tant culturelle qu'économique différente.
Préhistoire
Paléolithique
Au fil de découvertes souvent fortuites, des traces d'occupation humaine remontant au début de la préhistoire ont été retrouvées.
De nombreux animaux fossiles ont ainsi été répertoriés dans plusieurs gisements situés à Chilhac, en Haute-Loire, notamment des ossements de mammouths datés de 2 millions d'années. Ce site paléontologique est donc l'un des plus anciens d'Europe. Des galets aménagés retrouvés sur le même site tendraient à prouver que des hommes occupaient également les lieux mais cette présence humaine durant le paléolithique inférieur n'a été ni confirmée ni infirmée.
En 1994, des spéléologues amateurs explorant des cavernes situées à Vallon-Pont-D’arc (Ardèche) ont découvert un incroyable ensemble de peintures rupestres qui a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
La grotte Chauvet était habitée il y a 36.000 ans et ses occupants nous ont laissé plus d'un millier de dessins représentant 14 espèces d'animaux, notamment des ours, des rhinocéros, des félins, des mammouths, des chevaux et un hibou. Cette grotte a permis de retracer la vie quotidienne de nos lointains ancêtres et d'imaginer le paysage ardéchois en pleine période glaciaire.
Afin de préserver cette merveille, la grotte n'est pas accessible au public. Elle a cependant été reconstituée à l'authentique dans une grotte artificielle.
Néolithique
Un autre site auvergnat a passionné et passionne encore les historiens, le « champ des morts de Glozel ». En 1924, un jeune fermier de 17 ans, Émile Fradin et son grand-père font part d'une découverte qui va bouleverser de nombreuses certitudes mais surtout opposer les scientifiques pendant de nombreuses décennies. En effet, les Fradin affirment avoir trouvé un tombeau renfermant des os humains ainsi qu'un mobilier funéraire extrêmement diversifié attribué au néolithique. Quelques fouilles rapides sans aucune méthodologie sont entreprises tandis que plusieurs passionnés d'archéologie dont l'abbé Breuil et le Dr Capitan, des sommités en la matière, se déchirent et s'attribuent tour à tour la « paternité » du gisement. Cette reconnaissance est d'autant plus importante que les tablettes gravées retrouvées à Glozel seraient datées de 5 000 avant JC, soit 3.500 années avant l'écriture phénicienne datée de 1 600 avant JC. Les scientifiques partagés entre glozeliens et anti-glozeliens se livrent une véritable guerre, n'hésitant pas à produire des faux pour étayer leurs thèses respectives.
Après un demi-siècle de polémiques, de procès, de saisies et de fouilles anarchiques, les objets retrouvés à Glozel sont expertisés et datés au carbone 14 en 1972 par trois laboratoires indépendants.
Les résultats nous apprennent que les ossements ont plus de 15.000 ans, que les poteries sont vieilles de 5.000 ans et que les tablettes gravées ont 2.500 ans. Malgré cet éclairage et l'authentification du site par l’État, de nombreux détracteurs continuent à affirmer que les vestiges de Glozel sont des faux fabriqués par Émile Fradin. D'autres fouilles ont été réalisées dans les proches environs mais elles n'ont pas permis de résoudre le mystère d'une telle différence d'âge entre les objets et les ossements.
Pendant les âges du bronze et du fer, les habitants de la région Rhône-Alpes occupent encore les grottes mais construisent également des cités lacustres.
Parmi les sites néolithiques recensés, celui du lac de Paladru (Isère) est l'un des plus remarquables. Les fouilles du « site des Baigneurs » ont démontré qu'il était occupé durant une grande partie du 3ème millénaire avant JC. Les vestiges d'un village palafitte (cité lacustre néolithique) abandonné suite à une brusque montée des eaux ont été découverts et fouillés dans les années 1970 et 1980, ce qui a permis de retracer la vie quotidienne des habitants. Il s'agit de deux bourgades agencées successivement autour d'une place qui servait notamment à la cuisson des aliments. Elles étaient dotées de fortifications et leurs habitants exerçaient différents métiers, comme la taille des silex, la production de poterie, le tissage et le commerce.
Au cours du 1er millénaire avant notre ère, les Celtes qui se sont développés autour de Hallstatt, en Autriche, migrent progressivement vers l'ouest et atteignent le Massif central aux alentours du 5ème siècle avant JC.
Les Arvernes
Durant la seconde moitié du 1er millénaire avant JC, la Gaule est occupée par différentes tribus dont les Arvernes qui se sont installés approximativement sur le territoire de l'actuelle Auvergne à qui ils ont donné leur nom.
Ce peuple qui vit de l'agriculture profite également de ressources minières pour développer ses activités métallurgiques et commerciales. Les terres marécageuses sont assainies et cultivées ou transformées en pâturages. Les Arvernes produisent également une poterie élaborée.
De plus en plus puissants et riches, ils édifient des oppidums et fédèrent plusieurs tribus voisines qui leur paient un tribut. Des routes qui correspondent au tracé des futures voies romaines de la région ainsi que les fleuves leur permettent de relier facilement une cité à l'autre.
À l'aube de l'invasion romaine, les Arvernes - dont la population est probablement proche de 400.000 personnes - dominent le sud et le centre de la Gaule et profitent d'une société bien structurée et hiérarchisée. Ils sont également des guerriers et des cavaliers aguerris aux techniques militaires.
Les Romains
Les Arvernes subissent une première défaite contre les légions romaines en 121 avant JC durant la « bataille du confluent », ce qui permet à Rome d'étendre ses possessions jusqu'au Rhône.
Malgré cette défaite, les Arvernes parviennent à préserver leur indépendance jusqu'en 52 avant JC lorsque leur roi Vercingétorix est battu à Alésia par l'armée de Jules César. Après cette défaite, les Romains ne rencontrent plus aucune réelle résistance organisée durant la fin de la conquête de la Gaule.
À la même époque, le territoire de la région Rhône-Alpes est morcelé entre différents peuples qui ne profitent pas de la même unité que les Arvernes et n'opposent que peu de résistance aux Romains. Ils sont occupés par les Romains dès 125 avant JC.
La Gaule entière est donc conquise par Jules César au milieu du 1er siècle avant notre ère et l'empereur Auguste la divise en différentes provinces en 27 avant JC :
la Gaule lyonnaise comprenant une partie de la région Rhône-Alpes ;
la Gaule belgique ;
la Gaule aquitaine comprenant l'Auvergne ;
la Gaule narbonnaise comprenant l'autre partie de la région Rhône-Alpes.
Les Romains accordent cependant des privilèges aux Arvernes qui conservent une grande autonomie et la liberté de culte.
La Gaule a beaucoup souffert des guerres qui ont ravagé les cultures et détruit les villes et villages. Les pertes en vies humaines sont également très importantes. De plus, les peuples vaincus sont obligés de verser un tribut à Rome.
La Gaule aquitaine parvient cependant à redresser son économie en profitant des échanges commerciaux favorisés par les voies romaines et par la construction de villes gallo-romaines et de grands domaines agricoles et viticoles.
Dès cette époque, l'Arvernie profite du thermalisme et plusieurs établissements sont construits en parallèle avec des sanctuaires. Très longtemps, les cultures arverne et romaine cohabitent en parfaite harmonie et sans rupture culturelle.
Il en est de même pour la région Rhône-Alpes qui se situe le long de voies romaines importantes, ce qui permet aux villes de Lyon et de Vienne de se développer tout en étant rivales. Les deux villes idéalement situées sur le Rhône profitent du commerce avec la Méditerranée pour s'enrichir et devenir puissantes. Elles obtiennent le statut de colonies et se parent de fortifications et de monuments traditionnels romains : temples, thermes, théâtres, hippodromes…
L'Auvergne et la région Rhône-Alpes profitent donc pleinement de la « Pax romana » jusqu'à la décadence de l'Empire romain.
Les Germains
Au début du 4ème siècle, un évangélisateur est envoyé à Augustonemetum (Arvernis et actuellement Clermont-Ferrand) par le pape afin de convertir la population locale. Austremoine de Clermont devient le premier évêque de Clermont.
À la même époque, la région est menacée par les premières incursions des peuples germaniques qui profitent de l'affaiblissement de l'Empire romain miné par des conflits internes. En 395, ce dernier est scindé en Empire romain d'Occident et Empire romain d'Orient
Cette instabilité provoque le déclin de la Gaule romaine et les peuples livrés quasi à eux-mêmes ne parviennent pas à s'opposer à une nouvelle vague de raids germaniques.
Lorsque le général romain Aetius, allié aux Huns, parvient à repousser les Burgondes qui menacent la Belgique en 436, il autorise ceux-ci à s'installer dans un vaste territoire compris entre le Jura et les Alpes, la Sapaudie, correspondant à l'Allobrogie. Les Burgondes sont chargés de protéger les frontières menacées par les Alamans qui menaient des expéditions régulières dans la vallée du Rhône contre Lyon et Vienne.
Les Burgondes qui occupent les vallées de la Saône et du Rhône se convertissent à l'arianisme, un courant du christianisme reposant sur le concept de Dieu le père divin et de son fils humain disposant cependant d'une part de divinité, ce qui s'oppose au courant nicéen. Ils s'intègrent facilement à la population locale et forment un royaume à forte identité culturelle s'étendant à la fin du 5ème siècle d'Avignon à Langres et englobant 25 cités prospères.
L'Auvergne résiste plus longtemps que les autres provinces mais est finalement intégrée dans le royaume wisigoth d'Euric en 475. Ce royaume s'étend non seulement dans le sud de la Gaule mais également dans une grande partie de la péninsule ibérique.
Les Francs
En 486, Clovis annexe Soissons et prend la tête des Francs unifiés.
Les Francs s'allient aux Burgondes et, poursuivant la conquête du pays, arrachent l'Auvergne aux Wisigoths. Ils subissent cependant une défaite face aux Ostrogoths de Théodoric le Grand, ce qui empêche la Burgondie de s'étendre jusqu'en Méditerranée.
À la mort de Clovis, en 511, le royaume est partagé et c'est son fils Thierry 1er (ou Thédoric) qui hérite de l'Austrasie (capitale Reims) qui correspond au nord-est de la France et inclut l'Auvergne.
En 532, les Francs attaquent la Burgondie qui est défaite et partagée en trois :
les cités du nord sont attribuées à Thibert 1er ;
les villes de Lyon, Vienne, Grenoble et Genève sont attribuées à Childebert ;
le territoire compris entre l'Isère et la Durance est attribué à Clotaire.
Clotaire parvient cependant à unifier temporairement le royaume franc qui est à nouveau divisé en 561 entre ses quatre fis. Gontran hérite de la Burgondie et d'une partie du royaume d'Orléans.
Les conflits entre les différents « sous-royaumes » francs sont fréquents et le pays vit des heures mouvementées marquées par de nombreux assassinats et complots ainsi que par des unifications et des divisions au fil des successions.
La dynastie franque mérovingienne prend fin vers le milieu du 8ème siècle.
Les Carolingiens
À cette époque, le Duché d'Aquitaine qui tente de se libérer du joug des Francs devient de plus en plus puissant et unifie tout le sud de la Gaule, y compris l'Auvergne qui sort ainsi de l'Austrasie. Les Ducs d'Aquitaine s'octroient le titre de comtes d'Auvergne. Les évêques conservent cependant un pouvoir important et le christianisme est fermement implanté dans le territoire auvergnat.
Pépin le Bref fonde la dynastie des Carolingiens en 751 et poursuit une politique expansionniste. C'est ainsi qu'il entre en conflit avec le Duc d'Aquitaine et met l'Auvergne à feu et à sang en 761 et en 767.
À sa mort, le royaume est partagé entre Carloman 1er et Charlemagne. Ce dernier est couronné Roi des Francs et s'emploie à étendre ses possessions en France, mais également dans plusieurs pays européens. Il est couronné « Empereur d'Occident » en 800.
Sous son règne, ce vaste empire connaît une refonte complète de son administration et est partagé en circonscriptions (missatica). Charlemagne promulgue également de nombreuses lois (les capitulaires). Malgré ces réformes, l'Empire ne profite pas d'une réelle stabilité en raison du manque d'argent public. En effet, à cette époque, ce sont les butins de guerre qui sont utilisés pour la gestion de l’État et la paix qui s'installe au 9ème siècle engendre un réel manque à gagner.
Cette situation est à l'origine d'un changement de modèle économique, les anciens soldats deviennent agriculteurs tandis que les esclaves désormais affranchis obtiennent le statut de serfs.
Cette période de calme qui a permis au pays de connaître un développement culturel important prend fin à la mort de Louis 1er le Pieux, fils de Charlemagne en 840.
Une nouvelle guerre de succession a lieu et les terres impériales sont partagées entre Louis (Francie orientale), Lothaire (Francie médiane dont la Bourgogne) et Charles-le-Chauve (Francie occidentale) par le Traité de Verdun de 843.
L'Auvergne vit une période difficile marquée par des grandes épidémies et des guerres, sa capitale Arvenis qui est mentionnée sous le nom de Clarmont à partir de 848 est saccagée et pillée à de nombreuses reprises. En 916, elle est totalement en ruines après un raid normand.
Cette situation difficile favorise l'émergence de petites seigneuries qui profitent de l'affaiblissement des ducs, mais également de la lignée carolingienne. Les différentes familles bâtissent un grand nombre de châteaux-forts et se livrent à des guerres entre elles, n'hésitant pas à piller ou à exiger le versement d'un revenu en échange de leur protection.
Le sentiment d'insécurité qui règne en Auvergne incite l’Église à réagir et à imposer la « Paix de Dieu » qui condamne les exactions des seigneurs et chevaliers. Ce mouvement qui prend naissance à Clermont et à Aurillac est soutenu par Robert le Pieux et s'étend rapidement à tout son royaume.
En région Rhône-Alpes, la situation est moins instable, ce qui permet à Lyon et à Vienne de prospérer et de devenir des centres religieux importants.
Beau-frère de Charles-le-Chauve, Boson bénéficie de privilèges et est nommé gouverneur du Lyonnais et du Viennois en 871, duc de Provence en 875 et vice-roi d'Italie en 876. Il reçoit également en héritage les comtés de Mâcon et de Chalon. Il étend son pouvoir sur les vallées du Rhône et de la Saône ainsi que sur la Provence et se fait couronner roi de Provence par les notables et les prélats réunis à Mantaille (Drôme), en 879.
Les Carolingiens réagissent rapidement et s'emparent de Vienne en 880. Boson conserve cependant une partie de ses possessions et son fils Louis III l’Aveugle devient à son tour Roi de Provence en 890.
La France et le Saint-Empire germanique
La Francie est unifiée une dernière fois par Charles III le Gros en cette fin de siècle mais la noblesse renverse le roi qui instaure un régime de terreur mais ne parvient pas à repousser les Normands qui assiègent Paris. Le royaume est divisé entre Eudes qui règne sur la Francie occidentale et Arnulf de Carinthie qui s'empare de la Francie orientale.
La Francie orientale donne naissance au Saint-Empire germanique sous le règne d'Otton. Dorénavant, le royaume de France et le Saint-Empire installés de part et d'autre du Rhône sont les deux grandes puissances européennes. L'actuelle région Auvergne-Rhône-Alpes est donc partagée entre elles.
L'Auvergne, un centre religieux et culturel important
Le Duc d'Aquitaine Guillaume III, dit Tête d’Étoupe, décède en 963 laissant le pouvoir vacant. Le vicomte d'Auvergne Guy 1er en profite pour se proclamer comte d'Auvergne et le titre devient héréditaire. Montferrand devient la capitale du comté.
Les comtes d'Auvergne restent cependant les vassaux des Ducs d'Aquitaine qui sont eux-mêmes vassalisés par les rois de France. Petit à petit, ils se soustraient de la suzeraineté des Ducs pour passer sous le contrôle direct des rois. Parallèlement, les seigneuries auvergnates se soumettent aux comtes tandis que les évêques fondent la « seigneurie épiscopale de Clermont » regroupant de vastes domaines.
Cette situation engendre une véritable rivalité entre les comtes installés à Montferrand et les évêques installés à Clermont.
Pendant tout le Moyen-Âge central, l'Auvergne profite d'un rayonnement culturel et religieux exceptionnel. Des abbayes et des monastères d'une grande richesse, notamment les abbayes d'Aurillac et de la Chaise-Dieu, deviennent des lieux d'enseignement réputés dans tout le monde occidental. On assiste également à l'éclosion du style roman auvergnat à l'architecture épurée compensée par de nombreux bas-reliefs et statues.
Le comte et la noblesse d'Auvergne participent à la première croisade mais à leur retour au pays, Guillaume VI entre en conflit avec l'évêque Aimeric. Le comte fait fortifier Montferrand et se livre à de nombreuses exactions contre le clergé, ce qui pousse le roi de France à intervenir, à l'appel des évêques. Le comte est soutenu par les Aquitains mais il ne parvient pas à repousser l'armée royale et Montferrand est incendié en 1126.
Lorsque Robert III d'Auvergne décède en Terre Sainte durant la deuxième croisade, en 1147, sa succession provoque un conflit entre son fils et son frère et le partage des terres entre eux.
Guillaume l'Ancien conserve le titre de comte et la plus grande partie des terres tandis que Guillaume le Jeune et ses descendants obtiennent la région de Montferrand, de Limagne et de Pontgibaud qui forment le « Dauphiné d'Auvergne ».
À la fin du 12ème siècle, le roi de France Philippe-Auguste est en pleine guerre contre les Anglais. Le comte d'Auvergne prend le parti de Richard Cœur de Lion alors que les évêques soutiennent la France. Philippe-Auguste envoie son armée contre Gui II d'Auvergne en 1212 et s'empare de la quasi-totalité du comté. Gui II ne conserve que les environs de Vic-le-Comte (Puy-de-Dôme).
L'ancien comté est dès lors partagé en cinq nouvelles entités :
le Comté d'Auvergne (Vic-le-Comte) ;
le Dauphiné d'Auvergne dont la capitale est Vodable (Puy-de-Dôme) ;
la Seigneurie épiscopale de Clermont ;
la Terre d'Auvergne intégrée au domaine royal et administrée par un bailli. Elle devient un duché dont la capitale est Riom (Puy-de-Dôme) en 1360 ;
la vicomté de Carlat (ou Carladès), une principauté vassalisée aux abbés d'Aurillac fondée au 10ème siècle dans les Monts du Cantal.
Pendant tout le 14ème siècle, l'Auvergne vit une période chaotique en raison de la Guerre de Cent Ans. En effet, les armées de mercenaires (ou routiers) appelées « Grandes compagnies » parfois rangées du côté des Anglais et parfois du côté des Français vivent de rapines et de pillages. Le peuple auvergnat subit les exactions de ces aventuriers et vit dans la terreur.
L'Auvergne et le Lyonnais sont ravagés par les « Tard-Venus » qui s'emparent des châteaux, prieurés et forteresses, saccagent les villes et pillent les entrepôts de nourriture.
Cette situation conjuguée à la levée d'un lourd impôt par les Ducs de Berry qui viennent de recevoir l'Auvergne en apanage est à l'origine de la « Révolte des Tuchins d'Auvergne ». En effet, le peuple ne supporte plus de devoir payer un tribut alors que le clergé et la noblesse échappent à l'impôt.
À partir de 1363, les Tuchins organisent de nombreuses actions contre les compagnies de routiers et contre les avoirs du Duc de Berry. Le mouvement est également suivi dans le Languedoc.
Cependant, les Tuchins deviennent à leur tour impopulaires quand ils se montrent tout aussi intransigeants que les compagnies. Le Tuchinat prend fin en 1384 et les leaders sont exécutés au Puy.
Le 14ème siècle est également marqué par la grande épidémie de peste noire à qui l'Auvergne doit payer un lourd tribut en vies humaines, ce qui a un impact fortement négatif sur l'économie de la région.
Le rattachement de la région Rhône-Alpes à la France
À partir de la Guerre de Cent Ans, les territoires qui font partie de l'actuelle région Rhône-Alpes sont progressivement rattachés à la France.
Le Dauphiné de Viennois est annexé au royaume français en 1349 sous le nom de province du Dauphiné tout en gardant une grande autonomie jusqu'en 1457. Cette région devient ensuite l'apanage du fils aîné du roi de France, ce qui explique son titre de « Dauphin de France ».
Au début du 17ème siècle, le Bugey et le Pays de Gex sont également annexés et, au 18ème siècle, c'est au tour de la Principauté de Dombes (Ain) et du Duché de Savoie d'intégrer le royaume. Le Duché de Savoie sera cependant rendu au Royaume de Sardaigne en 1815 selon les termes du « Congrès de Vienne ». Il fera à nouveau partie de la France et cette fois définitivement en 1860 par le « Traité de Turin » qui divise cette province en deux départements, la Haute-Savoie et la Savoie.
Auvergne : de la maison de Bourbon au domaine royal
Entre-temps, au début du 15ème siècle, le Dauphiné et le Duché d'Auvergne sont passés par mariage entre les mains de la maison de Bourbon, une puissante seigneurie dont la capitale est Bourbon-l'Archambault (Allier), tandis que le comté appartient dorénavant à la famille de la Tour d'Auvergne dont Catherine de Médicis est une descendante.
Après un siècle d'appartenance à la maison de Bourbon, les biens de Charles III de Bourbon, accusé de trahison par François 1er, sont confisqués et réintégrés dans le domaine royal.
Entre guerre de religion et guerre civile
Le 16ème siècle n'est pas clément avec l'Auvergne qui subit une forte répression durant les guerres de religion lorsque la ville d'Issoire (Puy-de-Dôme) devient l'un des fiefs de la Réforme. Un des chefs huguenots, le capitaine Matthieu Merle sème la terreur dans toute la région tandis que les nobles se joignent à la Sainte Ligue menée par le Duc de Guise qui se donne pour mission de protéger le catholicisme contre le protestantisme. Or, cette Ligue devient puissante et le roi Henri III fait assassiner les Ducs de Guise et de Lorraine. La Ligue réagit en prenant le contrôle de Paris et le roi fait appel à son beau-frère protestant Henri de Navarre mais est tué par un Dominicain, Jacques Clément.
Henri de Navarre plus proche parent du roi lui succède malgré l'opposition de la Ligue. Il parvient cependant à conquérir les villes ligueuses dont Saint-Flour, Riom et Ambert en prenant soin d'épargner les civils et de respecter les édifices religieux, ce qui lui vaut la reconnaissance du peuple.
Le 17ème siècle
L'Auvergne sort appauvrie de ces conflits mais Henri IV parvient à rétablir la paix dans un royaume unifié, ce qui favorise la reprise de l'économie et l'épanouissement culturel.
En Auvergne, des tribunaux exceptionnels appelés « Grands jours d'Auvergne » sont installés à Clermont et au Puy afin de restaurer la paix et surtout d'empêcher la noblesse de commettre des excès et d'éliminer les juges corrompus qui favorisent les nobles au détriment des classes les plus pauvres. Ces tribunaux participent grandement à asseoir l'autorité du roi. Parallèlement, l'autorité ecclésiastique mise à mal par la Réforme décline fortement et les villes de Clermont et de Montferrand sont réunies pour devenir Clermont-Ferrand en 1630.
L'agriculture se modernise et plusieurs villes auvergnates se distinguent par leur savoir-faire, notamment la coutellerie à Thiers, les dentelles de Saint-Flour ou la papeterie à Ambert. La région qui ne bénéficie pas d'un réseau routier fort reste cependant isolée et peine à sortir de la misère.
La Révolution française
En prélude de la Révolution française de 1789, une émeute secoue la ville de Grenoble, le 7 juin 1788 lorsque des manifestants s'opposent à une réforme judiciaire et notamment à l'abolition du « droit de remontrance » et à la suppression d'une grande partie du pouvoir des parlements (cours de justice) qui ne peuvent plus s'opposer à l'adoption d'un texte de loi pour particularité régionale.
Cet événement baptisé « Journée des Tuiles » dégénère rapidement et l'armée n'hésite pas à ouvrir le feu sur la foule qui veut conserver son parlement.
Le 21 juillet, les États généraux du Dauphiné sont réunis au Château de Vizille (Isère), une dizaine de mois avant la réunion des États généraux de Versailles.
Lorsque la révolution éclate à Paris, l'Auvergne comme les autres régions françaises est touchée par la « Grande Peur ». Une rumeur se répand concernant un complot de l'aristocratie qui aurait chargé des brigands de détruire les récoltes. En réaction, des mouvements de panique et des révoltes secouent tout le pays, incendies, mises à sac et meurtres abondent. Les paysans, les domestiques, les petits commerçants et les artisans pillent les demeures seigneuriales et les abbayes et n'hésitent pas à tuer toute personne soupçonnée d'être un brigand tant redouté mais qui n'existe que dans leur imagination.
L'assemblée nationale prend les premières mesures, abolit les privilèges de la noblesse et du clergé et adopte la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen » accordant l'égalité devant la loi, la liberté d'expression et le respect de la propriété.
En 1790, le département Rhône et Loire est créé suite à la redistribution territoriale de la France. Il sera divisé en deux entre la Loire et le Rhône, trois ans plus tard.
Lyon reste la capitale du département du Rhône.
L'Auvergne est divisée en quatre départements :
l'Allier correspondant au Duché du Bourbonnais ;
le Cantal correspondant à la Haute-Auvergne ;
la Haute-Loire correspondant au Velay, au Brivadois et à une partie du Gévaudan et du Forez ;
le Puy-de-Dôme correspondant à la Basse-Auvergne.
Malgré les nombreux changements de régime en France, l'Auvergne vit une période de calme tout au long du 19ème siècle. Cependant, son isolement géographique ne lui permet pas de se développer économiquement et provoque un véritable exode.
En revanche, de nombreuses industries s'implantent dans la région Rhône-Alpes qui profite également de la construction de voies ferrées et plus particulièrement des lignes reliant Saint-Étienne à Andrézieux (1827) et Saint-Étienne à Lyon (1830).
À l'aube du 20ème siècle, l'exploitation des glaciers (houille blanche) pour produire de l'énergie hydraulique permet à la ville de Grenoble de se développer en profitant du succès de l' « exposition internationale de la houille blanche » qui se tient dans la ville en 1925.
Le 20ème siècle
La Première Guerre mondiale intensifie encore le recul démographique de l'Auvergne qui paie un lourd tribut en vies humaines. Les paysans quittent leurs terres pour s'installer à Clermont-Ferrand qui connaît depuis peu un fort développement industriel notamment dans les domaines ferroviaires et du caoutchouc depuis l'invention du pneumatique démontable d’Édouard Michelin.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Clermont-Ferrand est occupée par les Allemands dès le mois de juin 1940 tandis que le Maréchal Philippe Pétain signe l'armistice avec Adolf Hitler. Il prend le titre de « Chef de l’État français », installe son gouvernement de type autoritaire à Vichy (régime de Vichy) et collabore avec les Allemands nazis, notamment en supprimant les libertés nationales et en adoptant des lois antisémites jusqu'en 1944.
Pétain est jugé en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi et est condamné à la peine de mort. Eu égard à son âge, cette peine est commuée en prison à perpétuité. Il décède en 1951 alors qu'il est détenu à Port-Joinville sur l'île d'Yeu.
Culture
Les languesLa région Auvergne-Rhône-Alpes reconnaît trois langues régionales officielles :
l'occitan ou langue d'oc : langue romane qui est parlée dans la plus grande partie du sud de la France. Il a donné son nom à la nouvelle région « Occitanie ». C'est la langue des troubadours médiévaux mais également celle des scientifiques et des marchands. L'occitan se décline en de nombreux dialectes régionaux dont l'auvergnat et le dauphinois ;
l'arpitan : qui signifie montagnard ou franco-provençal. C’est une langue romane appartenant au groupe gallo-roman qui a gardé des consonances germaniques et italiennes. Il est parlé principalement dans l'Ain, l'Isère, le Jura, la Loire, le Rhône, la Savoie ainsi qu'en Italie et en Suisse. Il se subdivise en différents dialectes, le savoyard, le lyonnais, le forézien ;
le bourbonnais : issu de la langue d'oïl, il est parlé principalement dans l'Allier.
Les traditions
Les chants et danses folkloriques
La bourrée auvergnate est certainement l'une des danses folkloriques les plus célèbres de France. Elle est surtout le reflet d'une culture musicale populaire d'une grande importance et, aujourd'hui encore, des groupes de danseurs accompagnés au violon, à la cabrette, à la vielle à roue ou à la cornemuse bourbonnaise se produisent lors de festivals, de bals ou de concerts à travers tout le pays.
L'Auvergne est également connue pour ses « chants de plain vent », sortes de psalmodies qui sont utilisées aussi bien lors de fêtes que dans la vie de tous les jours, notamment pour communiquer avec les animaux ou simplement pour se « parler » à grande distance.
Les festivités de Noël
Dès le début du mois de décembre, la ville de Lyon accueille son Festival des Lumières, une tradition qui remonte à 1852. Cette année-là, le temps particulièrement mauvais a empêché les habitants de Lyon de se rendre à l'église pour sanctifier la nouvelle statue de la Vierge Marie. Ils ont donc décidé de mettre des lampes à leurs fenêtres pour participer à leur manière à cette sanctification.
Les habitants de Montélimar sont également fiers de présenter une exposition consacrée aux crèches de Noël dont la plus ancienne date du 18ème siècle.
Le costume traditionnel
Le costume traditionnel auvergnat se caractérise par sa simplicité. Il rappelle les habits en chanvre ou en laine des paysans ou des bergers. La coiffe des femmes servait à préciser leur situation (mariée, jeune fille, en deuil...). Les hommes portaient un chapeau à large bord ou un tricorne, tous deux en feutre.
En région Rhône-Alpes, les costumes régionaux sont plus riches et diversifiés et varient souvent d'un village à l'autre, particulièrement en Savoie et Haute-Savoie. Les hommes portaient un gilet sur une ample chemise à manches longues, un pantalon en drap noir à bretelles et un bonnet de laine surmonté d'un chapeau en hiver. Les femmes étaient vêtues d'une longue et ample robe de couleur unie, d'un corselet sans manche noir, d'un châle dont la couleur et la matière variaient selon l'époque de l'année ou les circonstances et d'un tablier assorti. Les coiffes brodées de dentelle étaient différentes selon le village. Dans certaines régions, elles étaient remplacées par un chapeau de paille, une coiffe en velours rehaussée de perles ou une capote de soie noire nouée sous le menton.
L'artisanat
Terre de traditions, l'Auvergne a conservé son savoir-faire et la passion de ses métiers d'art et d'artisanat, poterie, coutellerie, dinanderie, lave émaillée, étains, etc. On recense actuellement plus de 850 ateliers qui préservent les traditions tout en y ajoutant une touche de modernité.
En région Rhône-Alpes, la création textile et la bijouterie sont les principaux métiers d'art.
La gastronomie
La cuisine auvergnate simple et copieuse rappelle ses origines paysannes. Le chou, les pommes de terre et la charcuterie sont les bases de nombreuses recettes.
Parmi les plats traditionnels, épinglons le chou farci, la potée auvergnate, la saucisse de choux, la soupe au fromage, le pâté aux pommes de terre ou encore les tripoux.
L'Auvergne est connue pour produire des volailles, salaisons et charcuteries d'une grande qualité, saucissons, jambons, chapons fermiers...
Les Auvergnats sont également friands de desserts, tartes aux myrtilles, pompes aux pommes, fouasses, pâtes de fruits.
Ils produisent aussi d'excellents miels, de la liqueur de gentiane, des bières et des hydromels réputés.
En région Rhône-Alpes, Lyon est souvent considérée comme la capitale de la gastronomie et les touristes ne manquent pas de s'arrêter dans un « bouchon lyonnais » qui propose les spécialités régionales : poulets de Bresse, gras-double à la dauphinoise, andouillettes, quenelles et cervelas lyonnais.
La ville de Lyon organise durant le mois de décembre une exposition gastronomique baptisée les « Quatre Glorieuses » qui met à l'honneur les producteurs de volailles de la région.
En Savoie, les plats se font plus riches souvent à base de fromages et mieux adaptés à la rudesse du climat et on y déguste fondues savoyardes, tartiflettes et crozets.
Les vins de la région, Beaujolais et Côtes du Rhône sont mondialement renommés.
Économie
L'Auvergne est une région historiquement agricole mais elle est également réputée pour ses eaux minérales qui avaient leur place sur les tables de Versailles dès le 17ème siècle, ses fromages, ses miels, fruits confits et confitures.Le tourisme vert et le thermalisme jouent également des rôles importants dans l'économie de la région.
Les industries n'ont réellement fait leur apparition qu'à l'aube du 20ème siècle. De nos jours, elles touchent les secteurs agroalimentaires, métallurgiques, chimiques et du caoutchouc.
Moins isolée que l'Auvergne, la région Rhône-Alpes a très vite profité du commerce et, dès le 16ème siècle, Lyon devient une plaque tournante du négoce entre le nord et le sud de l'Europe. La ville jouit également du développement de ses manufactures de soie.
Au 19ème siècle, la vallée du Rhône devient un important centre industriel et bénéficie de l'énergie hydroélectrique.
Tourisme
La région Auvergne-Rhône-Alpes attire de plus en plus de touristes qui sont à la recherche d'un environnement préservé. De nombreux circuits de randonnées pédestres ou en VTT permettent de sillonner la région.Des promenades dans le Parc Naturel Régional des Volcans d'Auvergne à l'escalade du Mont-Blanc en passant par les pistes de ski de la Haute-Savoie, les activités en pleine nature sont innombrables.
Différentes infrastructures accueillent les touristes qui veulent découvrir les bienfaits du thermalisme qui s'est développé dans la région dès le 17ème siècle. Vichy, Aix-les-Bains, Bouchon l'Archambault, Chaudes-Aigues, des villes d'eaux autant appréciées pour leurs spas thermaux que pour leur cadre.
Bien entendu, les passionnés d'histoire ne seront pas déçus par leur séjour en Auvergne-Rhône-Alpes et ils pourront visiter notamment de nombreux châteaux, la ville de Clermont-Ferrand, la ville de Lyon dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO ainsi que différents sites archéologiques témoins du passage des Romains.
N'oublions pas de faire quelques détours pour découvrir toute l'authenticité des villages alpins ou auvergnats qui vivent encore au rythme des saisons.
Les préfectures de la région Auvergne-Rhône-Alpes
La préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes et du département Rhône est Lyon
Toutes les préfectures de la région Auvergne-Rhône-Alpes:
- Préfecture de Bourg-en-Bresse du département Ain
- Préfecture de Moulins du département Allier
- Préfecture de Privas du département Ardêche
- Préfecture de Aurillac du département Cantal
- Préfecture de Valence du département Drôme
- Préfecture de Grenoble du département Isère
- Préfecture de Saint-Étienne du département Loire
- Préfecture de Le Puy-en-Velay du département Haute-Loire
- Préfecture de Clermont-Ferrand du département Puy-de-Dôme
- Préfecture de Chambéry du département Savoie
- Préfecture de Annecy du département Haute-Savoie