Région Centre-Val de Loire (24)
Retrouvez toutes les informations de la région et des départements de Centre-Val de Loire, leur histoire, leurs traditions et toutes les informations utiles pour vos démarches administratives, professionnelles ou pour vos loisirs en Centre-Val de Loire.
Région Centre-Val de Loire
CENTRE-VAL-DE-LOIRE
La région Centre-Val-de-Loire regroupe les régions historiques du Berry, de l'Orléanais et de la Touraine et d'une partie du Bourbonnais.Elle comprend six départements et est entourée de l'Île-de-France, de la Bourgogne-Franche-Comté, de l'Auvergne-Rhône-Alpes, de la Nouvelle-Aquitaine, des Pays de la Loire et de la Normandie.
Le Centre-Val-de-Loire en un coup d'œil
Préfecture : OrléansPréfet actuel : Jean-Marc Falcone
Départements : 6 (Cher-Eure-et Loir, Indre, Indre et Loire, Loir et Cher, Loiret)
Cantons : 96
Communes : 1.783
Président du Conseil régional du Centre-Val-de-Loire actuel : François Bonneau
Superficie : 39.151 km²
Population : plus de 2,5 millions d'habitants
Le Conseil régional du Centre-Val-de-Loire est situé à Orléans, 9, rue Saint-Pierre Lentin. Il est présidé depuis 2007 par François Bonneau, membre du Parti Socialiste.
Géographie
La région Centre-Val-de-Loire possède un relief essentiellement plat dominé par quelques collines. Le point le plus haut de la région culmine à 504 mètres d'altitude et se situe dans la commune de Préveranges (Cher), au lieu-dit le Magnoux.Les trois principales villes en nombre d'habitants sont Orléans (préfecture), Tours - la plus peuplée - et Bourges.
Malgré son relief assez uniforme, la région propose à ses visiteurs une grande variété de paysages.
Elle est traversée d'ouest en est par la Loire, le plus long fleuve de France qui parcourt un peu plus de 1.000 kilomètres entre sa source située dans le Massif central et son embouchure dans le Golfe de Gascogne.
La Loire, de rivière de montagne à fleuve majestueux
Le Val de Loire est donc une région naturelle qui comprend elle-même plusieurs sous-régions :
le Val de Loire orléanais (département du Loiret) doit son nom à la ville d'Orléans ;
le Val de Loire tourangeau (département d'Indre-et-Loire) doit son nom à la ville de Tours ;
la Touraine bénéficie d'un climat particulièrement doux et propice à l'agriculture ;
le Blésois (département du Loir-et-Cher) doit son nom à la ville de Blois.
À ces trois sous-régions, il faut ajouter le Val d'Anjou qui fait partie de la région des Pays de la Loire.
De simple ruisseau de montagne, la Loire devient un fleuve puissant au fur et à mesure de sa rencontre avec ses nombreux affluents. Durant toute la première partie de son parcours orienté sud/nord jusqu'à la ville de Briare (Loiret), le cours de la Loire est souvent torrentueux et ponctué de rapides et de chutes d'eau.
Elle coule dans de profondes gorges du Massif central (la Gorge des Roches ou Défilé de Neulise) et ce n'est qu'après Roanne, toujours en région Auvergne-Rhône-Alpes, que ses eaux deviennent plus paisibles et navigables.
À son arrivée dans le département du Cher, la Loire conflue avec l'Allier sur la commune de Cuffy, ce qui double sa taille. La Loire change alors d'orientation et coule dans une vallée vers l'ouest, entre Sully-sur-Loire (Loiret) et Chalonnes-sur-Loire (Pays de la Loire). Le fleuve est alors souvent parsemé d'îlots et bordé de falaises de tuffeau, cette pierre blanche à jaunâtre qui caractérise les façades de nombreux châteaux de la région.
La Loire se caractérise par l'exhaussement permanent de son lit. En effet, le fleuve transporte des alluvions depuis sa source dans les montagnes et les dépose dans les secteurs moins pentus ce qui provoque le remblaiement de son cours au point qu'il est chassé de son lit. Ce phénomène est à l'origine de la formation de nombreux étangs et marécages, principalement en Touraine.
La Loire joue un rôle important dans la préservation d'un écosystème majeur. Elle accueille notamment de nombreux poissons (saumon, truite de mer...) et oiseaux durant leur migration et sert d'habitat naturel à différentes espèces comme la loutre ou le cormoran.
Malheureusement, la pollution menace cette biodiversité en raison du déversement dans ses eaux des produits chimiques utilisés en agriculture et en raison de la proximité des villes responsables de retombées atmosphériques nuisibles.
De plus, dès la fin du 20ème siècle, l'extraction intensive du sable de Loire n'était plus compensée par les apports naturels. C'est pour permettre au fleuve de reconstituer ses stocks que les extractions ont été interdites en 1992.
Le fleuve est également reconnu comme un site d'importance communautaire du réseau européen Natura 2000 et différentes zones protégées ont été créées afin de préserver la flore et la faune locales.
La Sologne, entre la Loire et le Cher
Entre la Loire et son affluent le Cher s'étend la Sologne, une région caractérisée par ses forêts, ses cours d'eau et ses innombrables étangs, pour la plupart artificiels. Autrefois, la Sologne formait un vaste marécage mais l'empereur Napoléon III l'a fait assécher vers le milieu du 19ème siècle afin d'assainir une région quasi insalubre et favoriser l'agriculture.
De cette zone humide ne subsistent que les étangs qui couvrent 12.000 hectares de la Grande Sologne ou Sologne des étangs. On distingue également la Sologne sèche ou Sologne viticole, la Sologne blésoise entourant la ville de Blois, la Sologne berrichonne, la Sologne orléanaise jouxtant le Val de Loire orléanais, la Sologne caillouteuse et la Sologne pouilleuse.
Le territoire solognot est couvert à 75% par des forêts de feuillus, de résineux et de fruitiers sauvages qui abritent un sous-bois comprenant de nombreuses fleurs comme les primevères et les jacinthes ainsi que des bruyères et genêts. On y rencontre de nombreux cerfs, sangliers et chevreuils, des renards et différentes espèces de rongeurs et d'oiseaux.
Les eaux des étangs sont particulièrement poissonneuses.
Trois secteurs sont inscrits au réseau Natura 2000, la Grande Sologne, la Sologne des étangs et le domaine de Chambord, ce qui représente au total près de 10% du territoire de la région Centre-Val-de-Loire.
La Sologne est une terre de chasse et de pêche profitant d'un climat de type océanique avec des influences continentales (océanique dégradé) avec des hivers froids et humides, parfois neigeux et des étés chauds à caniculaires.
La Beauce, en Eure-et-Loir
Principalement centrée en Eure-et-Loir, la Beauce qui fait partie du bassin parisien est la région agricole du Centre-Val-de-Loire. En effet, son sol extrêmement fertile, l'importance de sa nappe phréatique, ses étés secs et ensoleillés et ses hivers frais sans être rudes ont permis le développement de cultures variées depuis la préhistoire.
La Beauce mérite amplement son surnom de « grenier de la France » et son paysage se compose d'une succession de champs produisant céréales, colza, pommes de terre, betteraves sucrières… et de prairies destinées à l'élevage de bovins et de volailles.
Les vignobles du Sancerrois
Dans le département du Cher, le Sancerrois coincé entre la Loire et la Sologne forme une microrégion caractérisée par ses collines et surtout par ses vignobles qui produisent le Sancerre, un vin d'appellation d'origine contrôlée décliné dans les trois couleurs. Les premières mentions du vignoble sancerrois remontent au tout début de notre ère et la tradition viticole de la région se perpétue encore aujourd'hui. C'est également dans le Sancerrois que le Crottin de Chavignol, le célèbre fromage de chèvre, est né au 16ème siècle.
Histoire
PréhistoireLa région Centre-Val-de-Loire a été occupée par les hommes dès le paléolithique moyen.
La Touraine a livré une industrie lithique importante comprenant des bifaces acheuléens, notamment à Azay-sur-Indre, site qui a été occupée quasi sans discontinuité durant le mésolithique et le néolithique, soit pendant plus de 100.000 ans.
Plusieurs collections provenant des fouilles de sites paléolithiques et néolithiques de la région de Touraine ont été rassemblées dans le musée du Grand-Pressigny, en Indre-et-Loire. On y découvre notamment beaucoup de lames en silex datés du 3ème millénaire avant notre ère, débitées par percussion indirecte à partir de nucléus et désignées sous le nom d' « industrie pressignienne ». Ces silex produits en grand nombre en Touraine ont connu une diffusion jusqu'en Dordogne et même en Suisse et aux Pays-Bas.
À la fin du néolithique, le métal supplante petit à petit la pierre et les outils en silex disparaissent à l'aube du 1er millénaire avant JC au profit du bronze.
Parallèlement, l'agriculture et l'élevage conduisent les hommes - jusque-là nomades - à se sédentariser et à construire des villages. Ils adoptent également des rites funéraires, tumuli et ensembles mégalithiques.
Les Gaulois
À la veille de la conquête romaine, la région Centre-Val-de-Loire est habitée par plusieurs tribus gauloises d'origine celtique. En effet, durant le 1er millénaire, les civilisations de Hallstatt et de La Tène qui se sont développées en Autriche et en Suisse migrent vers l'ouest de l'Europe ainsi qu'en Asie Mineure. Elles sont à l'origine de l'émergence de la culture celtique.
C'est ainsi qu'au 2ème siècle avant notre ère, alors que les Romains ont commencé leur expansion au-delà des Alpes, la France et une grande partie de l'Europe sont occupées par un grand nombre de peuples qui ont une origine commune mais qui ont déjà une forte identité régionale.
Les Gaulois vivent à cette époque principalement de l'agriculture et se regroupent dans des grands domaines ou dans des habitats fortifiés édifiés sur un promontoire ou une colline appelés oppida.
Le Val de Loire est habité par trois de ces peuples, les Bituriges, les Turons et les Carnutes qui profitent déjà d'une structure bien organisée et hiérarchisée. Ils profitent du réseau hydrographique important pour développer le commerce. Les principales cités sont Amboise pour les Turons, Chartres et Orléans pour les Carnutes et Bourges pour les Bituriges.
Les Romains
Si une partie du sud de la France est conquise dès l24 avant JC et forme la province romaine de la Gaule transalpine (ou narbonnaise), les légions doivent affronter une vive résistance menée principalement par les Arvernes.
En 59 avant JC, Jules César qui forme un triumvirat avec Pompée et Crassus devient proconsul des provinces de Gaule cisalpine (nord de l'Italie) et d'Illyrie ainsi que, dans un second temps, de la Gaule transalpine. Il reçoit également le commandement de quatre légions.
Jules César veut remporter d'éclatantes victoires militaires afin de faire concurrence à Pompée devenu un héros depuis ses conquêtes en Orient et ses victoires sur les pirates qui écument la Méditerranée.
Il planifie donc une invasion de la Gaule celtique appelée également « Gallia Comata » afin de s'emparer de nouveaux territoires mais également de stopper la migration des Helvètes et des peuples germaniques.
Devant la progression des légions romaines, les peuples de Gaule belgique s'unissent et forment une armée de 300.000 hommes menées par le Roi des Suessions. Moins bien armés et organisés que les Romains, ils sont soumis en 57 avant JC.
Après cette victoire, les Carnutes, les Bituriges et les Turons laissent les légions passer l'hiver sur leur territoire, profitant probablement du commerce avec les Romains.
En -53, les Carnutes tentent de se soulever contre Rome en même temps que les Sénons (Yonne) mais la révolte est réprimée tandis que son leader Acco est fait prisonnier et est exécuté.
En février 52 avant notre ère, le roi arverne Vercingétorix rassemble les différentes tribus gauloises et se révolte contre Jules César. Il est probable que les chefs des différentes tribus - qui n'ont pas oublié la mort d'Acco - se soient réunis à plusieurs reprises dans la forêt des Carnutes. Le coup d'envoi de l'insurrection a lieu à Orléans et se répand dans toute la Gaule insoumise.
Vercingétorix est cependant vaincu à Alésia en septembre de la même année. Cette reddition ne met pas directement un terme à la révolte et Jules César doit reprendre une à une les différentes cités gauloises durant l'année -51.
Toute la région est ainsi conquise et profitent d'une période de paix, la Pax Romana, pour développer les villes gallo-romaines et le réseau routier et bénéficier du développement du commerce.
En 27 avant JC, Auguste réorganise les provinces de l'empire romain et l'actuelle région Centre-Val-de-Loire est partagée entre la Gaule lyonnaise et la Gaule aquitaine.
Lors du partage de la Gaule aquitaine au 3ème siècle de notre ère, le Berry et une partie du Massif central sont intégrés à l'Aquitaine première, avec comme capitale la ville d'Avaricum (Bourges).
À la même époque, la Gaule lyonnaise est également divisée. L'Orléanais est rattaché à la Lyonnaise quatrième ou Sénonaise (capitale Sens) tandis que la Touraine fait partie de la Lyonnaise troisième avec Caesarodunum (Tours) comme capitale.
Les invasions barbares
À partir du 3ème siècle, la puissance de Rome s'affaiblit en raison de conflits internes et les frontières sont menacées par les peuples voisins. La région du Val de Loire traverse une période chaotique lorsque des bandes armées appelées « bagaudes » se révoltent contre les taxes imposées par Rome et vivent du brigandage.
La ville de Bourges qui s'est dotée de remparts reste en retrait durant les invasions des peuples germaniques qui déferlent en France au 5ème siècle. Cependant, Rome qui ne peut combattre ces migrations sur tous les fronts abandonne progressivement son influence en Gaule, laissant les différents peuples se défendre par eux-mêmes contre les raids. Cette situation provoque des migrations, voire l'abandon de villes ou de régions, pour trouver des territoires plus accueillants.
C'est ainsi que les Wisigoths n'ont que peu de mal à s'emparer de l'Aquitaine pendant que les Alamans s'installent à l'est du pays et que les Burgondes s'installent en Lyonnaise première. La ville de Tours est cependant épargnée par les Wisigoths en raison d'une forte crue de la Loire.
Les Francs
Dès le 3ème siècle, les Francs forment une ligue de peuples germaniques et commencent à étendre leurs possessions, dans un premier temps en combattant d'autres peuples germaniques et ensuite en continuant leur avancée au-delà du Rhin, menaçant ainsi l'intégrité de l'Empire romain.
Pendant tout le 4ème siècle, leurs tentatives d'invasion de la Gaule sont repoussées. Cependant, dès cette époque, l'armée romaine manque d'effectifs en raison de la défection de nombreux soldats. C'est pour cette raison que l'empereur consent à engager des soldats issus des peuples germaniques afin de défendre les limes (frontières) durant les invasions.
Les Francs se distinguent et beaucoup d'entre eux intègrent des hautes fonctions militaires mais également politiques. C'est ainsi que le fils d'un général franc qui est au service de Rome, devient roi des Francs. Ses successeurs agrandissent le territoire et, en 448, Mérovée fonde la dynastie mérovingienne. Il obtient le titre de Roi de la Gaule belgique en récompense de son alliance avec les Romains contre les Huns.
La France est alors partagée entre les Mérovingiens, les Burgondes qui fonderont le Royaume de Bourgogne et les Wisigoths qui ont installé leur capitale à Toulouse et qui contrôlent un vaste territoire compris entre la Loire et les Pyrénées ainsi que la péninsule ibérique et une partie de la province narbonnaise.
En 507, le roi des Francs Clovis 1er, qui s'est converti au christianisme, franchit la Loire et entre en guerre avec les Wisigoths qui sont repoussés en Hispanie.
En quelques années, les Francs se sont emparés d'une grande partie de la France. Seuls la Burgondie, le pourtour de la Méditerranée, l'Armorique et les vallées de la Saône et du Rhône échappent à leur influence.
Au fil des alliances, des mariages, des successions et des conflits, l'actuelle région Centre-Val-de-Loire change de mains ou est divisée mais reste toujours vassalisée au Roi des Francs.
Le Royaume d'Aquitaine
Au cours du 6ème siècle, le royaume franc est partagé entre l'Aquitaine, la Neustrie, la Burgondie, l'Alémanie et l'Austrasie et de nombreux conflits opposent ces différentes entités.
En 584, le royaume d'Aquitaine est fondé par Gondovald. Il est par la suite transmis à Caribert II, fils de Clotaire II, roi des Francs et demi-frère de Dagobert 1er, vice-roi d'Austrasie.
Cette vaste région située au sud de la Loire est vassalisée au Duché d'Aquitaine (au nord) et au Duché de Vasconie (au sud) au début du 8ème siècle. Le nord de la Loire reste toujours attaché à la Neustrie.
Le titre de Roi d'Aquitaine retombe dans l'escarcelle des rois francs durant le règne de Charlemagne lorsque celui-ci fait sacrer son fils Louis 1er dit le Pieux roi d'Aquitaine alors qu'il n'a que trois ans, en 781. Les deux frères de Louis étant mort avant leur père, il hérite de l'ensemble du royaume et devient Empereur d'Occident en 814.
La Francie occidentale
L'immense empire carolingien est à nouveau morcelé en 840 et c'est Charles-le-Chauve qui hérite de la Francie occidentale comprenant la Neustrie et l'Aquitaine ainsi qu'une partie de la Bourgogne et de l'Austrasie. Ses frères Lothaire 1er et Louis le Germanique héritent respectivement de la Francie médiane et de la Francie orientale.
Suite à de nombreux partages entre les héritiers des différents rois francs et les conflits inhérents à ces successions difficiles, la dynastie carolingienne perd sa puissance et ne parvient plus à unifier la Francie après le règne de Charles-le-Gros, à la fin du 9ème siècle.
Lorsque les Normands assiègent la ville de Paris, le roi qui est accusé d'avoir capitulé devant les envahisseurs à qui il a promis le versement d'une rançon est renversé par la noblesse.
La Francie occidentale est remise à un aristocrate de Neustrie, Eudes tandis que la Francie orientale qui va donner naissance au Saint-Empire germanique revient à Arnulf de Carinthie.
Durant le Moyen-Âge, les différentes villes de la région deviennent des foyers culturels et religieux importants. Les principales cités sont :
Orléans qui est successivement capitale des Mérovingiens, des Carolingiens et des Capétiens jusqu'au règne de Philippe 1er (1060 – 1108). L'Abbaye de Saint-Benoît-sur-Loire (ou abbaye de Fleury) est finalement supplantée par la Basilique Saint-Denis au début du 12ème siècle. À cette époque, la cour royale se déplace à Paris. C'est durant le siège de la ville que Jeanne d'Arc parvient à battre les Anglais, une victoire française décisive qui marque un tournant dans la Guerre de Cent Ans ;
Chartres : important et influent centre culturel devient un lieu de pèlerinage au début du 10ème siècle. L'Ecole de la Cathédrale de Chartres fondée au 11ème siècle étudie les sept arts libéraux du Moyen-Âge et acquiert une grande renommée ;
Bourges : bâtie sur le site de l'oppidum gaulois d'Avaricum, devient un archevêché et est considérée comme la capitale religieuse de l'Aquitaine. Elle est également la ville des Ducs de Berry et obtient le statut de capitale durant la Guerre de Cent Ans ;
Tours est également un centre religieux rayonnant centré sur l'Abbaye de Marmoutier fondée dès le 4ème siècle par l'évêque de la ville, Saint-Martin.
Les trois régions historiques du Centre-Val-de-Loire, à savoir l'Orléanais, le Berry et la Touraine, sont intégrées dans le domaine royal entre le 11ème et le 13ème siècle.
Lors de l'avènement de la dynastie capétienne fondée par Hugues Capet en 987, seuls l'Orléanais et l'Île de France sont déjà inclus dans le domaine, mais celui-ci va progressivement s'étendre vers les autres régions françaises.
La Touraine
Au début du 13ème siècle, la Touraine qui appartient à la maison d'Anjou et donc aux Rois d'Angleterre est abandonnée par Jean sans Terre selon les termes du « Traité de Chinon » après la victoire française sur la coalition Flandre, Allemagne et Angleterre.
Au 14ème siècle, la Touraine devient un duché, apanage des fils de France. Très vite, elle devient l'un des lieux préférés de la cour et de nombreuses et somptueuses résidences y sont construites. La ville de Tours devient notamment le lieu de résidence de la dynastie des Valois qui s'y réfugie durant la Guerre de Cent Ans (1337 à 1453) et passe de capitale de la Touraine à capitale de France, un statut qu'elle conserve de 1430 à 1530, durant la Renaissance.
Le roi Jean II le Bon donne la Touraine en apanage respectivement à son fils Philippe II de Bourgogne dit le-Hardi qui devient Comte de Touraine en 1360.
À cette époque des châteaux, véritables chefs d'œuvre de l'architecture, comme Azay-le-Rideau, Chenonceau ou Ussé, fleurissent sur les bords de Loire.
Outre les châteaux, on y dénombre plusieurs forteresses royales situées notamment à Chinon (12ème siècle), à Amboise (11ème siècle), à Langeais (10ème siècle) et Loches (11ème siècle). La plupart des forteresses, abbayes et seigneuries - soit plus de 100 édifices - appartenaient à Foulques Nerra (ou Foulques III d'Anjou) et à ses descendants avant d'intégrer le domaine royal.
Pendant cette période, la région profite du développement de ses manufactures, principalement dans le secteur de la soie.
L'Orléanais
Pendant tout le Moyen-Âge, la ville d'Orléans est l'une des villes les plus opulentes de France. Elle profite de son statut de capitale d’abord du Royaume d'Orléans - sous la dynastie des Mérovingiens –, puis du Comté d'Orléans - sous la dynastie des Carolingiens - et enfin du Duché d'Orléans - à partir de 1344 - lorsque celui-ci est créé par le roi de France Philippe VI pour son fils Philippe.
À partir de cette date, le duché devient un apanage des premiers fils cadets des rois de France.
Orléans profite également de la fondation de son université au début du 14ème siècle pour devenir un centre culturel reconnu en dehors des frontières pour l'enseignement du droit notamment.
Lorsque les Anglais assiègent Orléans en 1428, durant la Guerre de Cent Ans, Jeanne d'Arc parvient à les repousser et à délivrer la ville, ce qui fait basculer la victoire finale du côté des Français.
L'Orléanais profite de la fertilité des terres agricoles et du climat de la Beauce, le grenier de la France. Cette richesse permet à la ville de se développer et de se doter de magnifiques monuments privés et publics.
Le Berry
À l'aube du 12ème siècle, la vicomté de Bourges est rattachée au domaine royal. La ville, capitale du Berry, devient un important centre religieux. La cathédrale gothique de Saint-Étienne de Bourges est édifiée par l'archevêque Henri de Sully au début du 13ème siècle et consacrée en 1324. Elle est le plus ancien édifice gothique bâti au sud de la Loire.
Au milieu du 13ème siècle, Bourges devient l'une des villes traversées par la « Croisade des pastoureaux », une croisade réunissant plusieurs milliers de paysans et de bergers qui ont répondu à l'appel d'un prédicateur afin de délivrer Jérusalem.
Les nobles, mais également l'Église, ne voient pas d'un bon œil cette croisade qui critique la cupidité et le mépris des ecclésiastiques et des chevaliers vis-à-vis du peuple. Des troubles surgissent notamment à Orléans et à Tours avec les membres du clergé tandis que la communauté juive de Bourges est victime des débordements des pastoureaux. De plus, ceux-ci n'hésitent pas à piller les réserves de nourriture lorsqu'on refuse de les nourrir.
Le mouvement est rapidement réprimé mais renaît de ses cendres en 1320. À cette époque, les pastoureaux traversent la France, du Mont-Saint-Michel en direction de l'Espagne tout en se livrant à des rapines et en massacrant les Juifs sur leur passage. Ils sont finalement stoppés et pour la plupart tués par l'armée du roi de France aux abords de Carcassonne.
Au 14ème siècle, le duché de Berry est donné en apanage au fils de Jean II le Bon, Jean 1er de Berry en 1360. La cour s'installe dans le grand palais ducal et attire les personnalités et les artistes de l'époque. Jean 1er se révèle en effet être un grand protecteur des arts et des sciences. Il commande notamment le livre manuscrit « Les Très Riches Heures du Duc de Berry » et l'horloge astronomique de la cathédrale.
Lorsque le Duc Jean 1er de Bourgogne dit Jean sans Peur entre en guerre contre les Rois de France et s'empare de Paris au 15ème siècle, le dauphin, futur Charles VII, trouve refuge à Bourges afin d'y organiser la résistance à la fois contre les Bourguignons et les Anglais, en pleine Guerre de Cent Ans.
Alors que son père le roi Charles VI sombre dans une folie de plus en plus profonde et est incapable de gouverner, il reprend plusieurs villes dont Tours.
Au cours d'une entrevue entre le dauphin et Jean sans Peur à Montereau, celui-ci est assassiné par les « Armagnacs » qui veulent venger le meurtre de Louis d'Orléans, meurtre commandité par le duc de Bourgogne.
La mort de Jean sans Peur est à l'origine d'une nouvelle alliance entre Bourguignons et Anglais. En effet, le nouveau Duc de Bourgogne conclut un traité qui déshérite le dauphin de France et promet la couronne française au roi Henri V d'Angleterre.
Cependant les rois d'Angleterre et de France décèdent à quelques semaines d'intervalles en 1422 et Charles VII se proclame roi de France tandis que les Anglais proclament Henri VI roi d'Angleterre et de France alors qu'il est âgé de quelques mois seulement.
Charles VII qui avait été surnommé par dérision « Roi de Bourges » se révèle être un souverain éclairé. Il mit un terme à la guerre en 1453 après avoir chassé les Anglais de France.
Bourges garde une place importante dans le royaume et devient un centre intellectuel influent grâce à son Université créée en 1463.
Les guerres de religion
La période de paix et de prospérité des régions historiques du Centre-Val-de-Loire prend fin lorsque les Guerres de religion entre catholiques et protestants mettent le pays à feu et à sang durant toute la seconde moitié du 16ème siècle.
Cette guerre civile prend des proportions internationales lorsque la reine d'Angleterre Elisabeth 1ère soutient les protestants et que le roi d'Espagne soutient les catholiques. Ces deux pays ambitionnent également de s'emparer de territoires sur le sol français.
Le protestantisme est qualifié d'hérétique par Henri II en 1559 et tout protestant se rebellant ou en fuite peut être exécuté sans jugement. Cette décision ne fait cependant pas faiblir le mouvement et les différents édits ne sont que faiblement appliqués. À l'aube du 17ème siècle, le protestantisme s'est fermement installé en France. À la mort de Henri II, les Ducs de Guise, fervents catholiques, gouvernent à la place de François II qui n'a que 15 ans, ce qui provoque des émeutes fomentées par les protestants, principalement dans le sud du pays.
Le Duc de Guise mène les expéditions punitives qui se transforment en massacres contre les protestants, notamment à Tours. Louis 1er de Bourbon-Condé, devenu le principal leader des protestants occupe la ville d'Orléans et contre-attaque en s'emparant de plusieurs cités dont Rouen et Lyon.
La Loire devient le théâtre de nombreux combats entre l'armée royale et celle du Prince de Condé.
En août 1572, le massacre de la Saint-Barthélemy fait plus de 3.000 morts parmi les protestants de Paris. Ce mouvement s'étend aux villes de Province dont Orléans et Sancerre.
Les guerres de religion se succèdent jusqu'au sacre, dans la cathédrale de Chartres, de Henri IV le Grand, roi de Navarre et chef de file du protestantisme qui est l'héritier le plus direct de Henri III mort sans descendance.
Henri IV devient roi de France malgré l'opposition de la Sainte Ligue catholique et se convertit en 1593. La France connaît alors une période de paix qui permet à l'agriculture et à l'économie en général de se développer.
Orléans connaît une grande prospérité grâce au commerce du vin et des spiritueux, de la production du vinaigre et du secteur textile. Tours, désertée par la cour, s'oriente vers le marché des céréales, des fruits et légumes, de la volaille, du vin et des produits laitiers. Elle s'oriente tardivement vers l'industrie et il faut attendre la fin du 18ème siècle pour voir l'ouverture d'une première imprimerie.
Parallèlement, la ville de Bourges, qui accueille au début du 18ème siècle un régiment de dragons, a dorénavant une vocation militaire.
En 1845, la ligne Paris-Orléans marque un véritable tournant économique de la région.
La réunion de provinces historiques aussi disparates que le Berry, la Touraine et l'Orléanais a fait l'objet de nombreuses polémiques notamment lors du choix de la capitale en 1964. En effet, Orléans a été préférée à Tours alors que cette ville était plus peuplée.
Les tensions entre les deux villes ont été vives pendant plusieurs décennies.
De même, la région des Pays de la Loire s'est opposée à l'utilisation du nom « Loire » pour baptiser la région Centre-Val-de-Loire. En 2014, un projet de création d'une région « Val de Loire » englobant également le Maine-et-Loire, la Sarthe et la Mayenne a été envisagé
Il faut attendre 2015 pour que l'appellation Centre-Val-de-Loire soit finalement officialisée.
Culture
Les languesLa région Centre-Val-de-Loire reconnaît trois langues régionales correspondant aux trois régions historiques :
l'orléanais, une langue d'oïl issue du francien, un dialecte médiéval. Il est parlé dans le Loir-et-Cher, le Loiret et l'Eure-et-Loir ;
le berrichon, une langue d'oïl issue du francien et parlée dans le Berry, une région correspondant aux départements du Cher et de l'Indre ;
le tourangeau, une langue d'oïl issue du francien et parlée en Touraine. Ce dialecte est cependant en voie de disparition.
Les traditions
La région du Val de Loire est principalement connue de par ses châteaux, ses édifices religieux, ses petits villages et ses nombreux musées qui plongent les visiteurs au cœur de l'Histoire française.
C'est également une terre de traditions qui se transmettent de génération en génération.
Les légendes
Le Berry est particulièrement renommé pour ses légendes qui mettent en scène des personnages mythiques, des sorciers ou « meneu'de loups » et des géants si bien décrits par George Sand dans « Légendes rustiques » et illustrés par son fils, Maurice.
Selon la tradition, ce sont les fées, Martes, Fades ou Bonnes Dames, qui ont parsemé la région de mégalithes appelées Pierres-Caillasses ou Pierres-Sottes en les transportant dans leurs tabliers.
Si vous apercevez les Lavandières de nuit condamnées à laver chaque nuit leur linge dans les rivières pour avoir tué leurs enfants, méfiez-vous, vous êtes en danger !
Citons également la « Grand'Bête » qui fait peur aux paysans, les Loups-Garous, le fantôme Birette qui chemine dans les champs vêtu d'un suaire blanc. Et si vous vous promenez la nuit, vous entendrez sûrement la « Chasse à Ribaud », une meute de chiens invisibles qui aboient et grognent dans les endroits les plus isolés. Enfin, n'oublions pas que le Bas-Berry est le pays de Gargantua, un géant qui a inspiré Rabelais
Ces légendes sont parfois à l'origine de festivités ou de pèlerinages qui se perpétuent encore aujourd'hui. C'est notamment le cas des mardelles, des souterrains abritant dit-on des fées ou des saints qu'on vient prier pour guérir les douleurs. D'autres mardelles seraient habitées par le diable en personne.
Les traditions sont parfois bien étranges. C'est ainsi que dans l'Orléanais, il est de coutume de piquer les jeunes époux jusqu'au sang pendant la messe. Ils doivent également tenir un cierge allumé et celui dont le cierge est le plus vite éteint mourra le premier.
À Orléans, les « Fêtes johanniques » se déroulent chaque année au mois de mai en commémoration de la délivrance de la ville par Jeanne d'Arc. Ces fêtes comprennent une messe solennelle et un défilé en costumes d'époque à travers les rues de la ville.
Les costumes traditionnels
Les traditions sont bien entendu indissociables des costumes folkloriques, des chants et des danses traditionnelles. De nombreux groupes de musique s'attachent à perpétuer ces coutumes. Les femmes sont vêtues d'un bliaud (longue robe ou tunique), d'un tablier, d'un châle et d'une coiffe simple et blanche en forme de bonnet tandis que les hommes portent soit une chemise blanche et un gilet, soit une longue tunique et toujours un chapeau à large bord.
Ils dansent en groupes, en lignes ou deux par deux des piquées, des valsées et des bourrées droites, en rond, carrées ou croisées.
En Touraine, les hommes portent une chemise de lin, un pantalon de velours, un gilet noir et un chapeau sans oublier le « mouchoir de cou » et les sabots.
Les femmes s'habillent d'un corsage à col boutonné jusqu'en haut, de 1 à 3 jupons, d'une jupe, d'un caraco, d'un châle et d'un tablier. Elles portent un bonnet en coton ou en dentelle blanche.
On danse dans la région sur des airs de polka tourangelle, de gigues et de rondes mais également de valses et de quadrilles qui rappellent que la Touraine était une région fréquentée par des grandes personnalités de l'histoire.
La gastronomie
La région Centre-Val-de-Loire est également renommée pour sa gastronomie et pour son vignoble.
La cuisine berrichonne propose des plats traditionnels paysans à base de produits de terroir comme la soupe de lentilles vertes du Berry, la potée berrichonne au vin rouge ou blanc, le truffiat, une tourte à base de pommes de terre, d'oignon et de persil ou le Pâté de Pâques berrichon.
Le Berry produit de nombreux fromages dont le célèbre crottin de Chavignol ou le Pouligny-saint-Pierre et des vins AOC renommés comme le Quincy, le Sancerre, le Vallençay ou le Reuilly. Enfin, les Forestines de Bourges sont considérées comme les premiers bonbons fourrés du monde.
L'Orléanais se distingue par quelques spécialités incontournables dont les Cotignacs d'Orléans, des confitures à base de gelée de coings, le Pithiviers, un gâteau à la crème d'amandes, l'andouille de Jargeau, le vinaigre d'Orléans, un vinaigre de vin traditionnel produit dans la région depuis le Moyen-Âge et le miel de Sologne.
La région produit deux AOC, l’Orléans et l'Orléans Cléry.
La Touraine est un pays où la gastronomie est devenue un art de vivre. Les produits de terroir sont sublimés dans des recettes traditionnelles savoureuses. Des rillons et rillettes de Tours à la truffe de Richelieu en passant par le fromage au lait cru de Sainte-Maure-de-Touraine, le safran ou la poire tapée de Rivarennes, les amateurs de cuisine haut de gamme sont comblés.
La quiche tourangelle, la fouace de Rabelais, les poissons de Loire, le nougat de Tours, la beuchelle à la tourangelle s'accompagnent bien évidemment de vins de Touraine, Bourgueil, Chinon, Vouvray... autant de noms qui évoquent la douceur de vivre de cette contrée bénie des dieux.
L'économie
Grâce à la Beauce, la région Centre-Val-de-Loire est la principale région céréalière d'Europe et la cinquième région industrielle de France.Outre l'agriculture, l'économie de la région repose également sur les industries pharmaceutiques, High-Tech, cosmétiques et plastiques, les arts graphiques et les maisons d'édition.
Un pôle « sciences de la beauté et du bien-être » appelé Cosmetic Valley s'étend notamment entre Orléans et Chartres.
La région possède également quatre centrales (Chinon, Saint-Laurent-des-Eaux, Dampierre et Belleville » qui couvrent 15% de l'énergie nucléaire de France.
Le tourisme
Entre visite de châteaux, dégustations gastronomiques et reconstitutions historiques, la région du Centre-Val-de-Loire ne manque pas d'intérêt et chaque visiteur trouve son bonheur quelle que soit sa conception des vacances.Parmi les destinations qui méritent le voyage, épinglons les châteaux de Chambord, de Cheverny, de Blois, de Chenonceau, dAzay-le-Rideau ou d'Amboise, une liste qui est loin d'être exhaustive.
N'hésitez pas à prendre de la hauteur pour découvrir autrement le jardin de la France... des vols en montgolfière sont organisés au-dessus des plus beaux châteaux de la Loire. Et le soir venu, la plupart d'entre eux proposent des spectacles son et lumière inoubliables.
La région propose également de nombreux espaces verts. Le festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire qui se tient de fin-avril à mi-octobre est un régal pour les yeux.
Bien entendu, les dégustations de vins permettront aux amateurs de découvrir ou redécouvrir des crus d'une rare finesse tandis que les plus jeunes préféreront se promener dans le magnifique zoo de Beauval ou s'attarder à la Maison de la magie Robert-Houdin situé à Blois.
Les préfectures de la région Centre-Val de Loire
La préfecture de la région Centre-Val de Loire et du département Loiret est Orléans
Toutes les préfectures de la région Centre-Val de Loire:
- Préfecture de Bourges du département Cher
- Préfecture de Chartres du département Eure-et-Loir
- Préfecture de Châteauroux du département Indre
- Préfecture de Tours du département Indre-et-Loire
- Préfecture de Blois du département Loir-et-Cher