Région Hauts-de-France (32)
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Région Hauts-de-France
HAUTS-DE-FRANCE
Les Hauts-de-France forment une région administrative regroupant les anciennes régions du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie depuis la réforme territoriale de 2014.Cette région compte cinq départements et est entourée par l'Île-de-France (sud), la Normandie (ouest) et le Grand Est (est). Elle est frontalière de la Belgique et s'ouvre sur la Mer du Nord.
Les Hauts-de-France en un coup d’œil
Préfecture : LillePréfet actuel : Michel Lalande
Départements : 5 (Aisne, Nord, Oise, Pas-de-Calais, Somme)
Cantons : 145
Communes : 3.810
Président du Conseil régional des Hauts-de-France actuel : Xavier Bertrand
Superficie : 31.813 km²
Population : plus de 6 millions d'habitants
Le Conseil régional des Hauts-de-France est situé à Lille, 1, Avenue du Président Hoover. Il est présidé depuis janvier 2016 par Xavier Bertrand, indépendant.
Géographie
La région des Hauts-de-France est située dans le nord de la France. Elle s'ouvre sur la Mer du Nord et sur la Manche, un bras de mer qui relie l'Océan Atlantique à la Mer du Nord et sépare l'Europe continentale du Royaume-Uni. Un tunnel d'un peu plus de 50 kilomètres creusé sous la Manche permet de relier le Pas-de-Calais à l'Angleterre en train depuis 1994.La commune de Bray-Dunes située sur la frontière belge est le point le plus septentrional du pays.
Les Hauts-de-France se caractérisent par un relief relativement plat dont l'altitude moyenne est de 98 mètres. Le point le plus élevé de la région se situe sur la commune de Watigny (Aisne) et culmine à 295 mètres d'altitude.
L'ancienne région du Nord-Pas-de-Calais est formée principalement de plaines qui se prolongent au-delà de la frontière belge. La zone côtière qui s'étend sur 140 kilomètres se caractérise par des dunes et quelques falaises.
Malgré une faible variation d'altitude, on peut distinguer plusieurs zones géographiques :
les plaines de Flandre (ou Flandre française), correspondant à l'ancien comté de Flandre, occupent tout le nord de la région. Elles sont elles-mêmes divisées entre le « Westhoek français », dont la ville principale est Dunkerque, et la Flandre romane située à l'intérieur des terres et dont la ville principale est Lille ;
le Hainaut français comprenant les vallées de la Sambre, de l'Escaut et de la Selle. Il correspond à l'ancien comté du Hainaut. La ville principale est Valenciennes ;
la plaine agricole légèrement vallonnée du Cambrésis dont la ville principale est Cambrai ;
l'Artois, un pays de collines recouvert de forêts, de bocages, de landes et de marais.
L'ancienne région de Picardie est située au sud du Nord-Pas-de-Calais. Elle comprend les départements de l'Aisne, de l'Oise et la Somme.
La Somme se présente sous la forme d'un plateau crayeux traversé par le fleuve éponyme qui se jette dans la Manche. La Baie de Somme, qui couvre une superficie de 70 km², est protégée par une réserve naturelle chargée de la préservation de la faune ornithologique particulièrement riche, mais également des colonies de phoques gris et veaux marins. Elle a aussi été labellisée « Grand Site de France » en 2011. La ville principale de la Somme est Amiens connue pour ses hortillonnages, une vaste zone de cours d'eau et d'îles alluvionnaires aménagée pour la culture maraîchère depuis le Moyen-Âge. C'est également un site primordial pour les oiseaux, les poissons et les insectes des marais.
L'Oise située au sud de la Somme a comme ville principale Beauvais. Elle se caractérise par ses nombreux cours d'eau, ses étangs et les forêts du Valois.
L'Aisne se situe à l'est de la région et sa ville principale est Laon. Cette région partagée entre zones agricoles et forêts accuse un relief légèrement plus accidenté à proximité des Ardennes.
La région des Hauts-de-France profite d'un climat de type océanique en bordure de mer à continental dans l'intérieur des terres.
La bande côtière se caractérise par des hivers doux et des étés frais sans grande variation de températures et des vents qui peuvent être violents. En s'éloignant du littoral, les hivers deviennent plus rudes avec des épisodes de neige et de gel.
Histoire
Le PaléolithiqueLa région des Hauts-de-France est occupée par les hommes depuis le Paléolithique inférieur comme l'atteste la découverte d'une industrie lithique datée de 700 000 avant notre ère sur plusieurs sites, notamment à Wimereux, le long de la Manche.
Des traces d'occupation humaine vieilles de plus de 400 000 ans ont été retrouvées dans la Somme, notamment à Amiens. Les fouilles du « Jardin archéologique de Saint-Acheul » ont mis au jour des bifaces taillés qui ont donné son nom à la culture acheuléenne.
La commune de Biache, dans le Pas-de-Calais possède également un important site paléolithique qui a été habité il y a 180 000 ans par des Néandertaliens qui occupent la région durant tout le Paléolithique moyen et livrent une industrie lithique de type moustérien (débitage par éclats selon la méthode Levallois).
Durant toute cette période, les tribus sont nomades et vivent de la chasse, de la pêche et de la cueillette.
Au cours du Paléolithique supérieur, les techniques se développent et on trouve notamment des statuettes anthropomorphiques en pierre comme la « Vénus de Renancourt », une figurine de 15 cm découverte à Amiens et datée de 23 000 ans.
La région est touchée par la glaciation de Würm au 20ème millénaire avant JC et il faut attendre plus de 10 000 ans pour que le climat se radoucisse et que les forêts recouvrent une grande partie de la région. Dans l'Aisne, la culture du Tardenois (du nom de la commune de Fère-en-Tardenois, se développe et livre une industrie caractérisée par les microlithes.
Le néolithique
Lorsque des peuples originaires des pays danubiens migrent vers le nord de la France au cours du 4ème millénaire avant JC, ils apportent avec eux l'élevage, l'agriculture, les rites funéraires et la poterie.
Les hommes construisent alors des villages et commencent à se sédentariser. La céramique et l'industrie lithique appartiennent à la culture du Chasséen. Elles se caractérisent par la production de lames en silex ou en obsidienne et par la fabrication d'une poterie décorée de motifs géométriques. C'est également l'époque des sites de mégalithes qui s'élèvent dans le paysage.
Petit à petit, la pierre cède la place au cuivre et, dans un second temps, au bronze.
La région des Hauts-de-France profite très tôt du commerce avec les Îles Britanniques.
Les Celtes
Les Hauts-de-France sont occupés au cours du 1er millénaire avant JC par des peuples celtiques issus des civilisations de Hallstatt et de La Tène qui se sont développées respectivement en Autriche et en Suisse.
Ce sont les tribus belges qui s'installent dans la région et y construisent des vastes fermes aux environs du 4ème siècle avant JC. Le territoire est partagé entre les Ménapiens et les Morins (le long de la mer), les Atrébates (Artois), les Nerviens (Avesnois), les Ambiens (Amiens), les Bellovaques (Beauvais), les Suessions (Soissons) et les Viromanduens (Saint-Quentin dans le Vermandois).
Les Romains
L'épisode de la Campagne contre les Belges de la Guerre des Gaules menée par Jules César débute en 57 avant JC. Les différentes tribus belges unissent leurs forces pour résister aux Romains. Une armée de plus de 300.000 hommes placée sous le commandement du roi des Suessions Galba marche à la rencontre des légions romaines.
La « Bataille de l'Aisne » qui a lieu en été 57 avant JC et la « Bataille du Sabis », quelques mois plus tard, se soldent par des victoires romaines malgré d’importantes pertes des deux côtés.
Les Belges se soumettent à Jules César et tout leur territoire passe sous la domination romaine malgré quelques tentatives de soulèvement dans les années qui s'ensuivent.
La région est intégrée dans la province romaine de Gaule belgique et bénéficie de la période de « Pax Romana » au cours de laquelle de nombreuses cités sont fondées, notamment Bagacum Neriorum (actuelle Bavay), Castellum Menapiorum (actuelle Cassel), Samarobriva (actuelle Amiens), Caesaromagnus (actuelle Beauvais), Augusta Suessionum (actuelle Soissons) ou Nemetacum (actuelle Arras) ainsi que différentes villes situées en Belgique.
La région profite de l'intensification de l'agriculture et de l'élevage ainsi que de sa position sur les voies commerciales pour prospérer.
Les invasions barbares
Lorsque l'Empire romain s'affaiblit au cours du 3ème siècle en raison des conflits internes et des complots pour la succession, les peuples d'origine germanique en profitent pour mener des raids en traversant le Rhin. C'est ainsi que les Francs attaquent les frontières romaines et migrent en Gaule lors d'un hiver particulièrement rigoureux qui a gelé le Rhin.
Les Francs Saliens dont le chef est Clodion le Chevelu s'installent dans la vallée de la Meuse avant de poursuivre leur route vers Tournai et Cambrai dans la première moitié du 5ème siècle.
Les Romains n'ont plus la capacité de défendre le territoire et leur général, Aetius, préfère négocier la paix, accordant aux Francs le droit de rester au sein de l’Empire en échange de leur fidélité.
L'arrivée de ces peuples d'origine germanique explique l'apparition de la langue flamande dans l'extrême nord de la Gaule alors que plus au sud, la langue est influencée par le latin.
Les Francs
Clovis, appartenant à la dynastie des Mérovingiens, réussit à unifier tous les Francs en 481 et parvient à agrandir son royaume en s'emparant de terres appartenant aux Wisigoths installés au sud de la Loire. Il se convertit au christianisme et est baptisé par l'évêque de Reims en 496 après avoir épousé Clotilde, fille du roi des Burgondes (Bourgogne).
Comme tous les royaumes d'origine germanique, le royaume mérovingien, et par la suite carolingien, n'est pas transmis au fils aîné du roi mais est partagé entre tous ses fils. C'est pour cette raison que la région actuelle des Hauts-de-France est régulièrement divisée, notamment après le décès de Charlemagne entre Austrasie et Neustrie, Francie orientale et occidentale et plus tard entre le royaume de France et le Saint-Empire germanique.
Le Moyen-Âge
Durant le Moyen-Âge, la région profite d'une grande prospérité et devient un centre culturel rayonnant. C'est ainsi que Pépin-le-Bref, fondateur de la dynastie carolingienne, et son fils Charlemagne sont sacrés rois respectivement à Soissons en 752 et à Noyon en 768.
L’Église catholique prend également de l'importance et de nombreuses abbayes sont fondées.
À la fin du 9ème siècle, la Francie est unifiée pour la dernière fois sous le règne de Charles-le-Gros, mais celui-ci est destitué par la noblesse lorsqu'il ne parvient pas à libérer la ville de Paris assiégée par les Normands à qui il promet une rançon et donne la permission de traverser le royaume pour combattre les Burgondes.
La Francie occidentale est alors confiée à Eudes tandis que la partie orientale qui donnera naissance au Saint-Empire germanique est attribuée à Arnulf de Carinthie.
La région des Hauts-de-France a fort souffert des invasions normandes, les Vikings pillant et incendiant les villes et les abbayes sur leur passage. Le successeur d'Eudes, Charles-le-Simple, devra cependant accorder des terres à Rollon, chef des Vikings, ce qui donne naissance au Duché de Normandie.
Le nord de la France conserve une grande autonomie qui permet à ses villes d'obtenir des privilèges. Elles peuvent notamment être gérées par les « maisons de ville » et construire des beffrois qui symbolisent les libertés communales.
Au début du 10ème siècle, plusieurs barons se soulèvent contre Charles-le-Simple afin de mettre sur le trône Robert, frère d'Eudes. Charles est fait prisonnier à Château-Thierry (Aisne) et ensuite à Péronne (Somme) par le Comte Hebert II de Vermandois et le trône est attribué à Robert 1er. Malgré la victoire des Robertiens à la « Bataille de Soissons », le nouveau roi est tué et c'est son gendre qui est également Duc de Bourgogne, Raoul 1er qui devient Roi des Francs. Le territoire du royaume est cependant fortement réduit. En 987, le dernier roi carolingien, Louis V dit le fainéant, décède sans héritier laissant place aux Capétiens, descendants de la dynastie robertienne.
Le système féodal en vigueur permet à différentes seigneuries d'émerger et la région est alors partagée en entités vassalisées au royaume de France.
C'est ainsi que des grandes familles, mais également des principautés ecclésiastiques, prennent de plus en plus d'importance entre les 9ème et 11ème siècles.
Au 12ème siècle et au début du 13ème, les rois de la dynastie capétienne sont en conflit avec les Plantagenêt qui occupent les Îles Britanniques et toute la partie occidentale de la France.
Lorsque Richard Cœur de Lion décède en 1199, le roi de France Philippe-Auguste qui avait reçu l'Artois en épousant Isabelle de Hainaut en profite pour chasser les Plantagenêt de France.
Il affronte le Roi d'Angleterre soutenu par l'Empereur germanique et le Comte de Flandres à Bouvines (Nord) en juillet 1214.
La victoire des armées royales permet au Roi de France de récupérer de nombreux territoires dont le Maine, l'Anjou, la Bretagne et la Touraine au détriment du roi Jean sans Terre. Philippe-Auguste recouvre également toute son autorité sur ses vassaux dont les comtes de Flandre et du Hainaut, et célèbre sa victoire en faisant ériger l'abbaye de la Victoire à Senlis (Oise).
La Guerre de Cent Ans
Après une période de paix et de développement économique, notamment grâce à l'industrie drapière, les tensions entre la France et l'Angleterre se ravivent et provoquent, en 1337, la Guerre de Cent Ans. La situation est d'autant plus difficile que les Bourguignons soutiennent les Anglais à qui ils promettent la couronne française.
En 1346, le roi d'Angleterre débarque en France, dans le Cotentin, et remonte vers le nord en direction de la ville de Calais qu'il assiège pendant onze mois. Malgré une longue résistance, les notables de la ville doivent s'incliner et livrer Calais aux Anglais soutenus par le Comte de Flandre, un épisode illustré par les « Bourgeois de Calais » d'Auguste Rodin.
Cette victoire permet aux Britanniques de s'implanter dans le nord de la France et de profiter des richesses de la contrée tout en restant proches de leur pays. En revanche, les Français voient leur économie chanceler et leur armée fortement réduite.
La Picardie est également le théâtre de nombreux combats tandis que la population française est décimée par les épidémies de peste noire qui vont tuer 7 millions de personne. La situation est chaotique et les rois de la dynastie des Valois doivent affronter la maison de Navarre qui tente de les renverser.
Alors qu'une profonde crise bouleverse le royaume de France, les paysans de l'Artois, de la Picardie, de la Champagne, de la Normandie et de l'Île-de-France - soumis à de lourdes taxes et victimes du pillage mené par les « grandes compagnies », des groupes de soldats mercenaires - se révoltent en 1358.
Cet épisode connu sous le nom de « Grande Jacquerie » est réprimé avec violence et la population est victime d'atrocités.
La Guerre de Cent Ans prend fin en 1475 sur une victoire française qui est entérinée par le Traité de Picquigny (Picardie) signé par Louis XI et Édouard IV.
Les Pays-Bas bourguignons
À la même époque, les Ducs de Bourgogne, tour à tour alliés des Anglais et des Français, ont pris de l'importance grâce à des mariages successifs, notamment celui d'Othon IV de Bourgogne avec Mahaut d'Artois et celui de Philippe II le Hardi, fils du roi de France Jean II avec la fille du Comte de Flandre.
Petit à petit, les Ducs grignotent les territoires séparant leurs terres de la Flandre. C'est ainsi que les Pays-Bas bourguignons couvrent une région comprise entre la Picardie et Groningue (nord des Pays-Bas), y compris le Duché du Luxembourg, soit la Belgique, la Hollande et le nord de la France.
Sous Charles-le-Téméraire, les différents États bourguignons sont dotés d'un parlement qui s'occupe du judiciaire et de la chambre des comptes qui s'occupe du financier. Lille et Bruxelles deviennent les principales villes de ces « Pays-Bas » et la région redevient prospère.
Cette puissance n'est cependant pas du goût de Louis XI qui profite du décès de Charles-le-Téméraire en 1477 pour s'emparer d'une partie des possessions bourguignonnes dont le Duché de Bourgogne et la Picardie.
La fille de Charles-le-Téméraire, Marie de Bourgogne parvient néanmoins à conserver une partie de ses terres grâce à son mariage avec Maximilien de Habsbourg, fils de Frédéric III du Saint-Empire.
Charles-Quint
C'est ainsi que Maximilien de Habsbourg et Marie de Bourgogne prennent possessions des anciens Pays-Bas bourguignons qui deviennent les « Pays-Bas habsbourgeois » malgré les ambitions de Louis XI.
Lorsque Marie de Bourgogne décède en 1482, son fils Philippe hérite du duché alors qu'il n'a que 4 ans. Il épouse Jeanne de Castille avec qui il a six enfants dont Charles de Habsbourg, mieux connu sous le nom de Charles-Quint qui obtient à son tour le duché en 1506.
Charles-Quint héritier de quatre dynasties devient le souverain le plus puissant du 16ème siècle et porte les titres d'Empereur des Romains, Roi des Espagnes, Roi de Naples, de Sicile et de Jérusalem et Duc de Bourgogne.
En 1556, les17 provinces des Pays-Bas des Habsbourg sont réunies en un seul État, les « Pays-Bas espagnols » comprenant les anciens Pays-Bas bourguignons et différents fiefs du Saint-Empire germanique, soit les Pays-Bas actuels, la Belgique, le Luxembourg, une partie de l'Allemagne et le Nord-Pas-de-Calais.
En 1568, la « Guerre de Quatre-Vingts Ans » oppose les Pays-Bas à l'Espagne. En effet, les Pays-Bas - qui avaient perdu une grande partie de leurs privilèges sous Charles-Quint et avaient été la cible de l'Inquisition en raison de la montée du protestantisme dans la région - se révoltent contre Philippe II qui au contraire de son père ne s'exprime qu'en espagnol et n'hésite pas à augmenter les taxes dans les provinces et à persécuter les protestants.
Les Espagnols, représentés par le Duc d'Albe, répriment avec violence ces troubles. Les comtes d'Egmont et de Hornes qui avaient plaidé en faveur de la tolérance sont décapités pour haute trahison alors qu'ils étaient restés fidèles à la couronne espagnole. Cette exécution provoque de nouvelles émeutes tandis que le prince Guillaume d'Orange soutenu par les Huguenots français marche sur les Pays-Bas pour chasser le duc d'Albe.
Après une première tentative avortée en 1568, il profite de l'affaiblissement de l'Espagne en butte avec l'Empire ottoman pour reprendre le commandement des rebelles en 1572.
En 1581, les 17 provinces sont scindées en deux selon les termes de l' « Acte de La Haye » :
les sept Provinces-Unies des Pays-Bas (nord) qui obtiennent leur indépendance ;
les Pays-Bas méridionaux regroupant les dix provinces du sud.
La France rentre également en guerre contre l'Espagne et Philippe II se voit contraint de signer en 1598 la « Paix de Vervins » (Aisne) avec Henri II de France. Il cède ainsi le Vermandois, la Picardie et la ville de Calais à la France. En échange, la France renonce à ses droits sur l'Artois et la Flandre.
Les Pays-Bas espagnols
Le Nord-Pas-de-Calais fait désormais partie des Pays-Bas méridionaux comme une grande partie de la Belgique et le Luxembourg. Ces provinces restent sous la domination espagnole et prennent le nom de « Pays-Bas espagnols ».
L'accalmie n'est cependant que de courte durée et la région redevient le théâtre de nombreux conflits, notamment durant la « Guerre de Trente Ans » (1618 – 1648) opposant entre-autres l'Espagne et le Saint-Empire à la France et au Royaume-Uni. Les « Traités de Westphalie » redéfinissent les frontières en Europe. L'indépendance des Pays-Bas est reconnue tandis que la France récupère de nombreux territoires situés dans l'est et le sud du pays.
Cependant, la guerre franco-espagnole se poursuit jusqu'en 1659, date de la signature du « Traité des Pyrénées ». En effet, l'Espagne a été vaincue par une coalition entre la France, les Provinces-Unies et le Royaume-Uni à la « Bataille des Dunes » (Dunkerque).
La France obtient une partie du Comté d'Artois ainsi que différentes villes du Nord de la France et du Luxembourg.
Ces événements permettent à la France de monter en puissance au détriment du Royaume d'Espagne fortement affaibli.
Louis XIV poursuit l'expansion territoriale de son royaume en s'emparant de Douai, de Lille, de Valenciennes et de Cambrai entre 1662 et 1677. C'est à cette époque que de nombreuses villes du nord de la France sont dotées de fortifications conçues par Vauban
À l'aube du 18ème siècle, la « Guerre de Succession d'Espagne » déclenchée par la mort sans héritier de Charles II, secoue non seulement les différentes puissances européennes mais également les royaumes espagnols qui ne soutiennent pas les mêmes candidats.
Des traités de paix sont signés en 1713 à Utrecht afin de mettre un terme à un conflit coûteux et de redistribuer une nouvelle fois les cartes européennes. C'est ainsi que le reste des Pays-Bas espagnols passe sous la domination de l'Autriche.
La Révolution
Pendant plusieurs décennies, le Nord-Pas-de-Calais et la Picardie connaissent la paix et la prospérité grâce à la création de grandes manufactures (draps, miroirs, tapisseries, porcelaine...).
En 1789, le Nord de la France, traditionnellement fidèle à la royauté et au catholicisme, se montre hostile à la Révolution française et à la « Constitution civile du clergé » qui transforme les curés en fonctionnaires de l’État élus par les citoyens. Le peuple refuse également le service militaire obligatoire (conscription). De nombreux troubles éclatent dans la région qui subit de véritables persécutions de la part du gouvernement républicain durant la « Terreur ».
En revanche, la « Grande Peur », un mouvement de panique collective basé sur une rumeur affirmant que la noblesse faisait brûler les récoltes par des brigands, s'étend en Picardie et les paysans se rebellent contre les aristocrates de la région.
En 1790, la Picardie ainsi que les provinces du Nord sont divisées en départements.
Le 19ème siècle
La même année, la France déclare la guerre à l'Autriche et toute la région est ravagée par un conflit qui se solde en 1794 par l'annexion de la Belgique par la France. La Belgique sera intégrée aux Pays-Bas de 1815 à 1830 après la défaite de Napoléon à Waterloo.
Durant le 19ème siècle, le Nord panse ses blessures et développe son économie notamment grâce à l'exploitation des mines de charbon, l'industrie sucrière et les filatures. Ce dynamisme ne profite cependant pas aux ouvriers, principalement les mineurs qui connaissent des conditions de vie et de travail pénibles.
C'est pour cette raison, que le Nord-Pas-de-Calais devient l'un des principaux foyers de la lutte de la classe ouvrière et des grèves. La « catastrophe minière de Courrières » en 1906 a fait plus de 1.000 morts et est à l'origine d'une amélioration de la sécurité des travailleurs et d'une réforme des techniques d'exploitation.
Le 20ème siècle
La région des Hauts-de-France paie également un lourd tribut à la Première Guerre mondiale. Occupée dès la première heure par les Allemands, elle se retrouve au cœur des combats entre ceux-ci et les Britanniques durant la quasi-totalité du conflit.
En novembre 2017, la ville de Cambrai, point stratégique dans la ligne défensive allemande, est attaquée par les Britanniques qui utilisent les premiers chars d'assaut. Cette bataille qui fait plus de 45.000 morts dans les deux camps se solde cependant par un statu quo territorial.
Lorsque les troupes allemandes se retirent de la région en 1918, elles détruisent les infrastructures minières et laissent derrière elles un champ de ruines.
La région peine à se redresser après la guerre et subit de plein fouet la crise économique de 1930 ; elle est en proie à de nouvelles grèves.
À l'aube de la Seconde Guerre mondiale, les armées française et britannique ne parviennent pas à empêcher les Allemands de s'emparer une nouvelle fois du Nord. Une grande partie de la population est évacuée vers les régions méridionales. Les ouvriers travaillant dans les mines refusent de travailler pour les occupants, ce qui entraîne une vague d'exécutions et de déportations.
Les Allemands fortifient l'ensemble de la région (Mur de l'Atlantique) afin de prévenir toute tentative d'invasion depuis les Îles Britanniques. Ils construisent également des bases de lancement pour les missiles mais n'ont pas le temps de les utiliser avant le Débarquement.
Après les guerres, la région profite d'un essor économique grâce à la sidérurgie et au charbon, mais l'arrêt des activités minières la plonge dans un nouveau marasme. L'économie tente aujourd'hui de se redresser en diversifiant les ressources.
Économie
Le Nord-Pas-de-Calais a longtemps profité de l'implantation d'industries prospères dans le domaine de l'agriculture et du textile ainsi que de la présence de charbon dans son sous-sol. Malgré cette intense activité, la classe ouvrière souffrait des mauvaises conditions de travail et de vie en général. De nombreux troubles sociaux en ont résulté.Après la Seconde Guerre mondiale, des réformes sociales ont amélioré la situation et la reconstruction des villes a permis à la région de profiter du plein emploi pendant une trentaine d'années appelées les « Trente Glorieuses ». Parallèlement, les prix bas de l'énergie ont accéléré la croissance industrielle.
Malheureusement, dans les années 1970, les houillères ont fermé progressivement leurs portes alors que les tarifs pétroliers partaient à la hausse.
La région a été durement touchée par la crise, le taux de chômage a explosé et une grande partie de la population est tombée sous le seuil de pauvreté.
Aujourd'hui, le Nord-Pas-de-Calais accuse encore un retard de développement économique par rapport aux autres régions françaises, mais le fossé se comble petit à petit grâce à la diversification des ressources, à la construction du tunnel sous la Manche et des lignes de TGV qui positionnent la région au cœur du « triangle Londres/Paris/Bruxelles ».
Le nord du pays est dorénavant au carrefour d'un réseau commercial européen et profite également d'une importante activité portuaire (Boulogne, Calais et Dunkerque). S'appuyant sur une infrastructure de transport importante, la région a développé son secteur de la grande distribution et de la vente à distance.
Les cultures de céréales et de légumes, la pêche, l'élevage de races bovines et de volailles restent des activités primordiales pour l'économie régionale. De son côté, l'industrie s'est reconvertie et concerne dorénavant principalement l'automobile, le ferroviaire et l'agroalimentaire.
Enfin, le tourisme est également devenu un acteur important et les vacanciers apprécient les stations balnéaires de la Côte d'Opale, les gîtes ruraux, le centre Nausicaa, les nombreuses festivités ainsi que la richesse du patrimoine de la région.
L'économie de la Picardie repose essentiellement sur l'agriculture même si les industries et le commerce se développent grâce aux nombreuses voies de communication qui traversent la région.
Culture
Les LanguesLes Hauts-de-France possèdent trois langues régionales :
le picard, langue d'oïl appartenant au groupe de langues gallo-romaines et parlée dans les Hauts-de-France et dans le Hainaut (Belgique). Le picard est également appelé « ch'ti » ou « ch'timi » ;
le flamand de France, langue néerlandaise issue du bas-francique. Il était autrefois la langue maternelle de tout le département du Nord mais a été graduellement remplacé par le français après la révolution. Aujourd'hui, il n'est plus parlé qu'à Dunkerque et dans une partie de Lille ;
le flamand occidental, langue officielle des Pays-Bas et d'une partie de la Belgique. Il est également parlé dans le département du Nord où il se distingue par l'ajout de mots en français ou en picard.
Les traditions
La Noël
Les fêtes de fin d'année ont leur lot de traditions dans le Nord de la France. Elles sont généralement similaires à celles observées en Belgique.
Saint-Nicolas, patron des écoliers, distribue des friandises aux enfants sages le 6 décembre.
Le cougnou, une brioche au sucre, aux raisins secs ou aux pépites de chocolat représentant l'enfant Jésus, est partagé durant cette période.
La bûche de Noël symbolise la bûche en bois qui brûlait dans la cheminée durant la veillée.
La bière de Noël se déguste en décembre et en janvier.
Les bougies de la couronne de l'Avent sont allumées l'une après l'autre durant les quatre semaines précédant la Noël.
Les marchés de Noël ouvrent leurs portes dans la plupart des villes et villages.
Les carnavals et les géants
Parmi les nombreuses traditions respectées dans les Hauts-de-France, le carnaval est certainement la plus importante.
Le Nord de la France et la Belgique s'enorgueillissent de leurs « géants » qui défilent et dansent dans les rues des villes et villages durant ces festivités.
Ces immenses personnages font partie du folklore depuis le 16ème siècle. Ils représentent des personnages fictifs ou réels et leur histoire évolue au fil du temps. Ils peuvent notamment se marier ou avoir des enfants.
Les plus célèbres géants du Nord de la France sont Binbin, Gayant et Marie Cagenon de Douai, Martin et Martine de Cambrai, Reuze Maman et Reuze Papa de Cassel ou encore Goliath de Dunkerque.
Le carnaval de Dunkerque prend naissance au 17ème siècle. Les armateurs offraient alors un repas et payaient la moitié de leur solde aux marins qui embarquaient pour la saison de pêche. De nos jours, les autorités communales de la ville perpétuent cette tradition en jetant des harengs fumés recouverts d'un film plastique sur les carnavaleux depuis le beffroi.
La coutume de lancer des objets depuis les beffrois se retrouve également dans d’autres villes, notamment à Armentières et à Comines où la foule tente d'attraper respectivement des biscuits, les « nieulles » ou des louches en bois.
La braderie de Lille
Durant le Moyen-Âge, des grandes foires se tenaient dans les principales villes de France. Ces événements qui s'étalaient souvent sur plusieurs semaines donnaient la possibilité aux marchands de vendre leurs articles et favorisaient les échanges entre les régions et les pays.
La grande braderie de Lille est l'héritage de la « Franche Foire » qui se déroulait sur la Grand-Place à cette lointaine époque. C'est l'occasion pour les commerçants d'écouler les invendus, pour les brocanteurs de proposer des bibelots ou meubles aux chineurs et aux promeneurs de faire quelques bonnes affaires avant de s'attabler devant le traditionnel moules-frites. Chaque restaurant a pour coutume de vider les coquilles de moules vides sur le trottoir... c'est à celui qui formera le plus gros tas.
Les costumes traditionnels
Comme toutes les régions françaises, les Hauts-de-France ont leurs costumes traditionnels.
Dans le Pas-de-Calais, les femmes portent une coiffe en « soleil » et terminée par une pointe, un caraco, une jupe laissant dépasser un jupon en dentelle et un tablier. Les hommes sont habillés d'un pantalon, d'une vareuse et d'un bonnet.
Dans le Nord, les femmes sont vêtues d'une jupe de satin, d'un tablier de soie, d'un long châle en dentelle dont les pans sont pris dans une ceinture dorée et d'une coiffe également en dentelle. Les hommes portent un pantalon, une chemise blanche, un gilet et un canotier à ruban. Dans les Flandres, la casquette remplace le canotier.
En Picardie, les paysans portent un bonnet de laine à longue pointe, une blouse en toile bleue appelée « rouillère » et des sabots. Un chapeau en feutre remplace le bonnet le dimanche.
Les femmes sont vêtues d'un caraco boutonné haut porté sur une ample jupe et plusieurs jupons superposés. Un tablier et un châle complètent l'ensemble. Leur coiffe généralement blanche (ou noire pendant les périodes de deuil) diffère selon leur travail et peut se présenter sous la forme d'un grand mouchoir noué sur la nuque ou sous le menton, d'un châle, d'un capuchon ou d'une capeline à visière rigide.
La gastronomie
Héritage de l'histoire, la gastronomie des Hauts-de-France combine de nombreuses influences et est particulièrement variée.
Les spécialités traditionnelles du Nord ont souvent des consonances flamandes comme le Potjevleesch, le hochepot ou le waterzooi. Elles ont été rejointes au fil des siècles par des plats étrangers comme la brioche polonaise au pavot Maocz, le welsh gallois à base de cheddar ou le spéculoos belge, le tout dégusté en compagnie d'une bière dans l'ambiance bon enfant et conviviale d'un estaminet.
Parmi les incontournables de la cuisine du Nord, citons la tarte au fromage Maroilles, la tarte au sucre, les gaufres et crêpes, les carbonnades flamandes, les craquelins et les cramiques.
En Picardie, la cuisine fait la part belle aux produits de terroir. On déguste la flamiche aux poireaux et lardons, les macarons d'Amiens, le Rollot, un fromage en forme de cœur, le pâté de canard ou la ficelle picarde, une crêpe farcie au jambon et champignons et gratinée.
Tourisme
Terre de traditions, les Hauts-de-France ont préservé toute leur authenticité et accueillent avec chaleur les visiteurs.Les amateurs de tourisme vert apprécient les promenades le long des plages de sable fin de la Côte d'Opale ou dans la Baie de Somme, refuge de nombreux oiseaux et d'une surprenante colonie de phoques.
De la randonnée dans l'Avesnois à la découverte des falaises du Cap blanc-Nez et du Cap Gris-Nez en passant par la visite des hortillonnages d'Amiens, les amoureux de la nature apprécient les nombreuses activités proposées dans les Hauts-de-France.
La région possède également un patrimoine historique et architectural remarquable.
Dominant les villes, les beffrois des Hauts-de-France sont devenus les symboles de l'identité régionale. Ils sont inscrits depuis 1999 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en compagnie de leurs cousins belges.
Ces beffrois construits au Moyen-Âge représentent les libertés communales accordées à cette époque aux villes par le suzerain. Ils sont surmontés d'une cloche, la bancloque, qui servait à rassembler la population pour annoncer un événement ou une décision de justice, mais était également utilisée pour donner l'alarme en cas de danger.
Les monuments d'exception ne manquent pas dans la région et les passionnés d'histoire découvrent le château féodal de Pierrefonds (Oise), la cathédrale gothique Notre-Dame d'Amiens (Picardie), le splendide château de Chantilly (Oise), les places de style baroque flamand d'Arras et de Lille ou encore la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais.
Et pour compléter ces visites, un détour par les musées s'impose. Parmi ceux-ci, épinglons le Forum romain de Bavay, le musée consacré à Henri Matisse au Cateau-Cambresis, le Mémorial national sud-africain du bois Delville érigé en l'honneur des soldats sud-africains décédés durant les Guerres mondiales dans la Somme, le surprenant musée La Piscine de Roubaix, la base de lancement de V1 et de V2 construite par les Allemands à Eperlecques ou encore le Musée du Cachot de Senlis qui abrite un espace restaurant et une boutique médiévale qui plongent le visiteur au cœur de l'histoire.
Les préfectures de la région Hauts-de-France
La préfecture de la région Hauts-de-France et du département Nord est Lille
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