Région de l' Île-de-France (11)
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Région Île-de-France
ÎLE-DE-FRANCE
L'Île-de-France est une région administrative centrée sur l'agglomération de Paris. Elle correspond approximativement à l'aire urbaine de Paris et est la région la plus peuplée de France.Cette région est entourée des Hauts-de-France (nord), du Grand Est (est), de la Normandie (ouest) ainsi que du Centre-Val de Loire et de la Bourgogne-Franche-Comté au sud.
Elle comprend huit départements dont Paris qui est la seule commune française qui est également une préfecture et un département.
L'Île-de-France en un coup d’œil
Préfecture : ParisPréfet actuel : Michel Cadot
Départements : 8 (Essonne, Hauts-de-Seine, Paris, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d'Oise)
Cantons : 155
Communes : 1.276
Présidente du Conseil régional d'Île-de-France actuel : Valérie Pécresse
Superficie : 12.011 km²
Population : plus de 12 millions d'habitants
Le Conseil régional d'Île-de-France est situé dans le 7ème arrondissement de Paris, 33, rue Barbet-de-Jouy. Il est présidé depuis décembre 2015 par Valérie Pécresse, membre du parti Les Républicains.
Géographie
L'Île-de-France est située au cœur du Bassin parisien, la plus grande région géologique de France. Ce bassin se présente sous la forme d'une vaste cuvette s'ouvrant sur la Manche, un bras de mer séparant l'océan Atlantique et la Mer du Nord. Il est entouré du Massif armoricain (ouest), du Bassin de Flandres (nord), du Bassin aquitain et du Massif central (sud) ainsi que du massif des Vosges et des Ardennes (est).Le relief de l'Île-de-France se présente sous la forme d'une succession de plaines alluviales, de plateaux et de nombreuses vallées formées par l'important réseau hydrographique de la région. Dans sa partie est, ce type de paysage se transforme et laisse place aux cuestas, des côtes caractérisées par leur dissymétrie (un côté en pente douce et un côté abrupt). Le point le plus élevé de la région se situe sur la commune de Haravilliers (Val-d'Oise) et culmine à 217 mètres au sommet des « Buttes de Rosne ».
La Seine, principal fleuve de la région, prend sa source dans le département de la Côte-d'Or, sur le territoire de la commune de Source-Seine, et chemine pendant 777 kilomètres avant de se jeter dans la Manche, en Normandie.
Paris, capitale de la France, se situe au cœur du bassin parisien. Son cœur historique a été construit sur deux îles de la Seine, l'île Saint-Louis et l'île de la Cité. La ville s'est petit à petit étendue sur les autres îles et sur les rives autrefois marécageuses du fleuve. Ces zones ont commencé à être assainies au 12ème siècle.
La Seine a joué un rôle primordial dans l'histoire de Paris mais également de la France. Elle a en effet contribué au développement du commerce mais a aussi permis aux Normands de s'emparer de la capitale en 845.
La commune de Paris, qui est à elle seule un département, est entourée par la « petite couronne » réunissant trois autres départements, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis. L'ensemble forme la « métropole du Grand Paris » regroupant 131 communes depuis janvier 2016.
Les quatre autres départements de l'Île-de-France - la Seine-et-Marne, le Val-d'Oise, l'Essonne et les Yvelines - forment la « grande couronne ».
Outre la Seine, la région est traversée par de nombreux cours d'eau dont les principaux sont :
la Marne, principal affluent de la Seine et la plus longue rivière de France. Elle prend sa source à Balesmes-sur-Marie, en Haute-Marne (Grand Est) et rejoint la Seine à proximité d'Alfortille et de Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne. Malgré sa proximité avec Paris et une forte urbanisation, le Val-de-Marne propose plusieurs zones vertes protégées comme les îles de la Marne ainsi que quelques espaces agricoles ;
l'Oise, dont la source se situe à Chimay en Belgique, est un autre affluent de la Seine qu'elle rejoint à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Son cours paisible et ses nombreuses îles ont inspiré bien des artistes et écrivains. Le village d'Auvers-sur-Oise est célèbre pour avoir accueilli de nombreux peintres impressionnistes et paysagistes de l’École de Barbizon. Vincent Van Gogh a notamment séjourné chez le Docteur Gachet en 1890. Il y a peint plus de septante toiles dont l' « Église d'Auvers-sur-Oise » avant de se suicider d'un coup de revolver ;
l'Yonne qui prend sa source au Mont Préneley dans le Morvan avant de rencontrer la Seine à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) ;
l'Essonne qui prend sa source à Chilleurs-au-Bois, dans le Loiret et se jette dans la Seine à Corbeil-Essonnes.
La région profite d'un important réseau de canaux qui relie les différents bassins et a contribué à l'essor économique de l'Île-de-France en facilitant le transport des marchandises. Autrefois, ces canaux (Canal Saint-Martin, Bassin de la Villette, Canal Saint-Denis...) servaient à alimenter la ville de Paris en eau potable.
En dehors de l'agglomération parisienne, l'Île-de-France possède de nombreux espaces recouverts par des champs et des forêts. En effet, près de la moitié de son territoire est agricole et plus de 20% sont boisés.
Les principales forêts sont :
la forêt de Fontainebleau (anciennement forêt de Bière) qui couvre 25.000 hectares plantés de chênes, de pins sylvestres et de hêtres et s'étend en Seine-et-Marne et en Essonne.
Elle abrite plus de 50 espèces de mammifères dont les sangliers et les cerfs ainsi que de nombreux oiseaux et insectes et quelques reptiles et amphibiens.
Habitée depuis la préhistoire, elle est intégrée dans le domaine royal au 11ème siècle afin de fournir le bois nécessaire au chauffage et à la construction d'habitations et de navires mais également pour servir de lieu de chasse à la Cour. Plusieurs centaines d'arbres appartenant à la Forêt de Fontainebleau sont inscrits dans la liste des « Arbres remarquables de France » ;
la forêt de Rambouillet, dans les Yvelines. Elle couvre près de 22.000 hectares et est plantée principalement de chênes et de pins sylvestres. Domaine royal, elle a été aménagée au début du 17ème siècle pour la chasse à courre, ce qui explique ses nombreuses allées formant une étoile. Des plans d'eau reliés entre eux (les « étangs de Hollande ») ont été creusés à la même époque afin d'alimenter en eau les jardins du Château de Versailles. Ces étangs sont actuellement protégés en qualité de zone humide importante pour la faune locale.
La forêt de Rambouillet abrite une importante colonie de cervidés ainsi que des chevreuils, des sangliers et de nombreux rongeurs, oiseaux, reptiles, amphibiens et chauve-souris. À côté des espèces autochtones, notons la présence de différentes espèces introduites accidentellement ou volontairement dans cet espace boisé et qui ont un impact négatif sur le biotope naturel. C'est notamment le cas des tortues de Floride victimes d'un effet de mode dans les années 1970, les coccinelles asiatiques et même une cinquantaine de marsupiaux, des Wallabies de Bennett, probablement les descendants d'individus échappés de la « Réserve zoologique de Sauvage » vers 1970 ;
la forêt de Saint-Germain-en-Laye occupant 3.500 hectares dans une boucle de la Seine est plantée essentiellement de chênes et de hêtres. C'est dans cette forêt que se tient chaque année depuis 1652, entre la fin juin et la mi-août, la « fête des Loges ». Cette fête foraine à l'ambiance familiale propose à ses visiteurs plus de 150 attractions ainsi que de nombreux stands de restauration et guinguettes ;
la forêt de châtaigniers de Montmorency qui fournissait non seulement du bois de chauffage mais également le bois utilisé pour le cerclage des tonneaux et les échalas (tuteurs) des vignobles avoisinants.
L'Île-de-France bénéficie d'un climat de type tempéré océanique qui se caractérise par un temps souvent instable et changeant, des températures annuelles moyennes avoisinant les 10 degrés et des précipitations régulières tout au long de l'année. Les hivers peuvent être rigoureux et les étés caniculaires mais les périodes de températures excessives ne sont généralement que très brèves.
La forme de cuvette du Bassin parisien favorise la formation de brouillards parfois épais et persistants.
La ville de Paris a un microclimat caractérisé par des températures légèrement plus élevées que dans le reste de la région en raison de la pollution urbaine.
Histoire
Le PaléolithiqueLa région Île-de-France est habitée par les hommes depuis la préhistoire mais en raison de sa forte densité de constructions, la majorité des sites datant de cette époque a été perdue.
La plupart des objets témoignant de l'occupation ont été rassemblés dans le « Musée départemental de Préhistoire d'Île-de-France » situé à Nemours.
Les plus anciens vestiges datent de 500 000 avant JC (Paléolithique inférieur). Il s'agit de bifaces, outils en pierre taillée, qui ont été retrouvés dans la même couche stratigraphique que des ossements de mammouths, de rhinocéros laineux, de chevaux et de bisons. À cette époque, les tribus sont nomades et se déplacent en fonction du climat et de la présence de troupeaux, ne s'établissant pas réellement dans la région.
Durant le Paléolithique supérieur, l'outillage se diversifie et certains sites ont révélé l'existence de véritables ateliers de production de lames en silex dans l'Essonne. À partir de cette époque, les hommes utilisent également les peaux de bêtes et l'os.
Le Néolithique
Petit à petit, les hommes se sédentarisent le long des fleuves ou dans les forêts. À Fontainebleau, des fouilles ont permis de découvrir plus de 200 gravures rupestres datées entre 12 000 et 6 000 avant JC, c'est à dire à la fin du Paléolithique et durant le Mésolithique.
En 2013, un site occupé à la même époque a également été découvert dans le 15ème arrondissement de Paris. Il s'agit d'un campement probablement saisonnier qui recèle une importante industrie lithique, pointes de flèches, grattoirs, percuteurs fabriqués en silex provenant de la Seine. Malgré l'absence d'ossements humains, l'étude de ces fossiles d'animaux permet d'affirmer que le bivouac était habité par des « Homo sapiens ».
Le Néolithique débute en Île-de-France au cours du 8ème millénaire avec l'apparition de l'agriculture et de l'élevage. À cette époque, les hommes adoptent des rites funéraires, apprennent les techniques de la céramique et du tissage, perfectionnent la fabrication des outils (pierre polie, os, bois de cervidés...) et construisent les premiers véritables villages.
Une découverte capitale a également été faite sur les bords de la Seine sous la forme d'embarcations, notamment les « pirogues de Bercy », qui sont datées entre 7 500 et 2 700 avant notre ère, soit durant le Néolithique. Il s'agit de pirogues creusées en une pièce dans un tronc d'arbre et qui étaient utilisées pour se déplacer et pour pêcher. On peut en admirer plusieurs au Musée du Carnavalet de Paris.
Durant le Néolithique, le commerce s'intensifie notamment grâce au réseau fluvial et permet aux différentes peuplades de bénéficier d'échanges culturels.
C'est ainsi que la « culture Seine-Oise-Marne » (ou SOM) se développe durant le 3ème millénaire avant JC dans le Bassin parisien. Elle se caractérise par une poterie en « pot-de-fleur » à l'apparence assez grossière et très peu décorée. Les sépultures se complexifient et les défunts sont inhumés dans des « allées couvertes » ou dans des tombes creusées dans le sol (hypogées).
Les âges du bronze et du fer succèdent au Néolithique avec la naissance de la métallurgie qui engendre un changement important de modèle économique. Le troc est toujours utilisé mais dorénavant les objets ont une « valeur » et il est donc possible de faire des « bénéfices » en les échangeant. Ce système entraîne une hiérarchisation de la société basée sur la richesse.
Les Celtes
Durant le 1er millénaire, des civilisations se développent en Autriche et en Suisse, la culture de Hallstatt à partir de 1 300 avant JC et celle de La Tène vers 500 avant JC. Elles donnent naissance à la civilisation celtique qui se répand vers l'Europe occidentale et l'Asie Mineure.
Des tribus migrent et s'installent dans les différentes régions françaises. C'est ainsi qu'à la veille de la conquête romaine, l'Île-de-France est partagée entre les Parisii dont la capitale est Lutetia (actuellement Paris), les Véliocasses installés sur les rives de la Seine et dans le Vexin (Val-d'Oise et une partie des Yvelines), les Carnutes (l'autre partie des Yvelines) et les Sénons (Seine-et-Marne).
Très tôt, les Parisii ont commercé avec les peuples du sud du pays et même de l'Italie. Ils édifient l'important oppidum de Lutèce sur une île de la Seine et profite d'une société structurée politiquement et économiquement. Ils possèdent également leur propre monnaie, témoignage de leur grande prospérité. L'emplacement exact de Lutèce n'a cependant pas été confirmée et si certains historiens le situent sur l'île de la Cité, d'autres penchent pour l'hypothèse de Nanterre (Hauts-de-Seine). En effet, des fouilles entreprises dans cette commune a révélé l'emplacement d'un ancien atelier monétaire.
Les Romains
Le territoire des Parisii est conquis par Jules César durant la Guerre des Gaules en 52 avant JC. Si l'oppidum est détruit au cours de cette invasion, une nouvelle cité est rapidement construite sur son emplacement. Les fouilles de la Montagne-Sainte-Geneviève ont permis de découvrir de la monnaie gauloise et de la monnaie romaine datées de la fin de la République sur le même site. Il semble certain que la nouvelle cité construite selon le plan romain est centrée sur la Montagne-Sainte-Geneviève. La ville est dotée des principaux monuments romains, amphithéâtre, aqueduc, thermes et forum.
De leur côté, les Véliocasses ont participé à la lutte contre les Romains, notamment dans les rangs des Arvernes sous le commandement de Vercingétorix et dans ceux des Bellovaques, une tribu belge. Les Véliocasses ainsi que les Carnutes et les Sénons sont définitivement conquis après une dernière tentative de révolte en 51 avant JC.
De nombreux sites gallo-romains ont été découverts en Île-de-France ; ils témoignent de la prospérité de la région comprise dans la « Gaule lyonnaise ». Cette opulence reposait sur l'agriculture et sur le commerce dynamisé par la construction de grandes voies romaines et par la « Pax Romana ». Les Gaulois s'intègrent à l'Empire tout en conservant une large autonomie et leurs spécificités. En échange, ils accueillaient les légions romaines sur leur territoire et payaient un tribut à Rome. Ce système a permis à de nombreux notables locaux d'atteindre des fonctions élevées au sein de l'administration.
Le territoire des Gaules a été fragmenté à plusieurs reprises par les empereurs romains. Au 4ème siècle de notre ère, il est formé de 17 provinces regroupant 115 cités divisées en « pagi » :
quatre Lyonnaises
deux Belgiques
deux Germanies
la Séquanaise
les Alpes grecques
deux Aquitaines
deux Narbonnaises
la Novempopulanie
la Viennoise
les Alpes Maritimes
La cité de Lutèce n'a donc pas de statut particulier sous les Romains puisque c'est Lugdunum (Lyon) qui est choisie comme capitale. Cependant, elle se développe rapidement durant l'époque du Haut-Empire et se dote de fortifications au 3ème siècle lorsque les premiers raids menés par les peuples germaniques menacent les frontières romaines.
Le Royaume de Soissons et les invasions barbares
Malgré ce système défensif et une présence militaire romaine importante, la ville, qui a été rebaptisée au 4ème siècle « Civitas Parisiorum », tombe entre les mains des Francs en 486.
À cette époque, la région était intégrée dans le Royaume de Soissons ou « domaine de Syagrius » du nom d'un général romain. Elle était cernée par les Francs saliens et ripuaires (nord), par les Burgondes (est), par les Wisigoths (sud) et par les Bretons(ouest) et correspond approximativement à la future Neustrie née du partage du royaume mérovingien au 6ème siècle.
Le père de Syagrius, Ægidius, avait en effet profité de l'affaiblissement de l'Empire romain miné par des conflits internes et les invasions barbares pour fonder ce vaste domaine gallo-romain délimité par la Loire et la Somme. Il s'était également allié aux Francs saliens et aux Bretons pour repousser les attaques des Wisigoths mais, dès 463, il perd plusieurs de ses possessions au profit de ses anciens alliés francs.
Son fils Syagrius lui succède en 464 et fait de Soissons sa capitale. Dès 481, les Francs saliens menés par Clovis 1er envahissent son territoire. Il décède durant la « Bataille de Soissons » en 486 et Clovis règne désormais sur tout le nord de la Gaule.
Paris, capitale franque
C'est sous le règne de Clovis, en 508, que Paris accède au rang de capitale et accueille la résidence principale du roi.
À la mort de Clovis, le royaume est partagé entre ses fils. C'est ainsi que Childebert 1er devient le roi de Paris. Ce territoire ne se limitait pas à cette seule ville mais incluait l'actuelle Normandie ainsi qu'une partie de la Bretagne. Il est intégré dans la Neustrie lorsque le royaume mérovingien est divisé entre Neustrie (ouest) et Austrasie (est).
De grands chantiers sont entrepris à Paris, notamment la Cathédrale Saint-Étienne aujourd'hui disparue et qui était située sous le parvis de Notre-Dame.
Le Royaume franc est partagé et réuni à plusieurs reprises au fil des successions, des alliances et des conflits tandis que Paris s'agrandit progressivement et s'étend sur la rive droite de la Seine.
La ville perd cependant sporadiquement le statut de capitale de Neustrie au profit de Soissons et de Rouen.
Après la mort de Dagobert 1er qui avait à nouveau élevé Paris au rang de capitale, la dynastie mérovingienne s'affaiblit. Les derniers rois surnommés « rois fainéants » sont jeunes et manipulés par les « maires du palais » qui détiennent le pouvoir.
Au 8ème siècle, les musulmans de la dynastie des Omeyyades étendent leurs territoires en Occident et menacent le royaume franc avant d'être arrêtés, en 732, à Poitiers par Charles Martel, fils de Pépin de Herstal qui occupait la fonction de maire du palais d'Austrasie.
Charles Martel parvient à prendre le contrôle de l'ensemble du Royaume et son propre fils, Pépin-le-Bref couronné roi des Francs en 751 fonde la dynastie des Carolingiens.
Les Carolingiens
La figure dominante de cette dynastie est Charlemagne qui agrandit son territoire, englobant l'ensemble de la France, la Belgique, les Pays-Bas ainsi qu'une partie de l'Allemagne et de l'Italie, et transforme le royaume en un puissant empire catholique. Le souverain est couronné empereur d'Occident en 800 par le pape Léon III.
Charlemagne réorganise toute l'administration de son territoire. Il crée des écoles dans les évêchés et des scriptoria (ateliers pour moines copistes) dans les abbayes afin d'encourager la diffusion de la culture.
La paix n'est cependant pas synonyme de prospérité car les revenus issus des butins de guerre disparaissent tandis que les anciens soldats redeviennent des paysans travaillant la plupart du temps pour des seigneurs. C'est tout le modèle économique qui subit un profond bouleversement.
La fin de l'empire franc
À la mort de Louis 1er le Pieux, fils de Charlemagne, en 840, cet immense empire est partagé en trois :
la Francie orientale est octroyée à Louis II le Germanique ;
la Francie médiane est confiée à Lothaire 1er ;
la Francie occidentale, comprenant l'Île-de-France, devient le royaume de Charles II le Chauve.
Par le jeu des successions, des complots et des repartages, Charles III le Gros, roi d'Alémanie, parvient à réunifier l'ensemble de la Francie pour une ultime fois à la fin du 9ème siècle.
Il prend le titre d'empereur d'Occident mais sa politique répressive ainsi que le marasme économique et politique dans lequel est plongé le pays lui attirent la colère de la noblesse franque.
En 885, la ville de Paris est assiégée par les Vikings (ou Normands) qui ont l'ambition de s'emparer des terres carolingiennes. Dès 879, ils ont pénétré à l'intérieur de l'empire en empruntant les voies fluviales. À plusieurs reprises, les rois francs leur ont versé des rançons afin de libérer les villes.
Devenu empereur, Charles le Gros réunit une armée afin de déloger les Vikings de Louvain (Belgique) mais échoue.
Les Vikings ripostent et l'immense armée du chef Siegfried s'empare de Rouen et se dirige vers Paris par la Seine.
Ils sont aux portes de la ville le 24 novembre 885 et demandent l'autorisation de traverser Paris. Devant le refus opposé par l'évêque Gozlin et le comte Eudes de Paris, les Vikings bâtissent un camp retranché à proximité de l'église Saint-Germain-L’auxerrois (ou Saint-Germain-le-Rond, dans l'actuel 1er arrondissement de Paris) qu'ils n'hésitent pas à ravager.
Les Parisiens subissent un long siège marqué par plusieurs raids à l'intérieur des murs mais également une épidémie qui tue notamment l'archevêque. Le comte de Paris parvient à sortir de la ville afin de mander de l'aide à Charles le Gros.
En septembre 886, l'empereur arrive à son tour aux portes de Paris mais préfère la négociation à l'attaque. Il accepte de verser la somme de 700 livres d'argent à Siegfried et lui donne l'autorisation de traverser ses terres pour piller la Bourgogne.
En attendant le versement de cette rançon, les Normands continuent à piller et ravager les abbayes et les villes comme Melun ou l'abbaye Saint-Médard à Soissons.
Après avoir reçu la somme convenue, ils ne respectent pas les accords et s'installent pour l’hiver à Chessy (Seine-et-Marne).
Ces événements ont largement contribué au soulèvement des nobles contre Charles le Gros qui est déposé en décembre 887.
La Francie occidentale
À cette date, l'empire est divisé en deux entre la Francie occidentale et la Francie orientale qui donnera naissance au Saint-Empire germanique sous le règne d'Otton 1er.
Le comte de Paris, Eudes, qui s'était illustré durant le siège de la ville est choisi comme roi de la Francie occidentale. Paris devient dès lors le centre politique du royaume
Les Vikings s'installent au début du 10ème siècle sur des terres octroyées par le petit-fils de Charles-le-Chauve et successeur d'Eudes, Charles III le Simple, dans la basse vallée de la Seine qui deviendra le duché de Normandie.
La dynastie carolingienne prend fin en 987, à la mort de Louis V le fainéant qui décède sans héritier.
Un conflit de succession éclate entre Charles de Lorraine et le Duc des Francs Hugues Capet. Le père d'Hugues Capet avait reçu ce titre en récompense de sa fidélité et de son soutien apporté à Louis IV (fils de Charles le Simple).
Grâce au titre de Duc des Francs, Hugues Capet est considéré comme le second du royaume ce qui lui permet de revendiquer - et obtenir - la couronne.
Les Capétiens
La dynastie capétienne se maintient au pouvoir jusqu'en 1328.
À cette époque, la cour est itinérante et n'a donc pas de résidence fixe. Elle se déplace dans les principales villes appartenant au domaine royal. Paris n'a donc pas de statut particulier au sein du royaume mais se développe progressivement et prend petit à petit l'ascendant sur les autres cités.
De grands chantiers sont entrepris notamment par Robert II le Pieux qui réaménage le Palais de la Cité, ancienne demeure des Comte de Paris, en résidence royale. Celle-ci sera agrandie sous les règnes de Louis VI le Gros et de Louis VII le Jeune durant le 12ème siècle.
Il faut cependant attendre l'avènement de Philippe II Auguste en 1180 pour que Paris profite pleinement du statut de capitale et résidence royale.
En effet, le roi dote la ville d'un marché couvert qui se tenait sur le site des actuelles Halles, il assainit différents quartiers, fait paver les artères principales, fait ériger un mur d'enceinte, dote la ville d'hôpitaux et hospices et fonde l'Université de Paris.
Il fait également construire le Château du Louvre intégré dans les fortifications qui deviendra une résidence royale sous le règne de Charles V, dans la seconde moitié du 14ème siècle.
Sous les règnes suivants, les différentes institutions officielles sont transférées à Paris, notamment les Archives royales, la Chambre des Comptes ou les sièges des corporations tandis que Notre-Dame est achevée en 1250.
Une période sombre
Le 14ème siècle marque la fin d'une longue période de prospérité. Paris est victime de nombreuses épidémies de peste et est la cible de multiples attaques anglaises durant la Guerre de Cent Ans.
Cette situation dramatique est encore aggravée par des mouvements de révoltes organisés par les commerçants et le peuple écrasés par les taxes.
Les Parisiens sont les premiers à se révolter en 1382 mais sont très vite rejoints par la classe paysanne. Des émeutes éclatent dans la ville, les rebelles s'emparent de maillets (masses de combat) entreposés à l'Arsenal et s'en prennent aux collecteurs d'impôts mais également aux Juifs.
La révolte des Maillotins est écrasée avec violence après plusieurs mois de lutte et les principaux meneurs sont exécutés sans procès.
Le ciel ne s'éclaircit pas au 15ème siècle, la région étant au cœur du conflit entre le roi de France (maison de Valois) et la Bourgogne soutenue par les Britanniques.
Le roi Charles VI dit le Fol sombre en effet doucement dans la folie et le pays est sous la coupe de ses oncles qui assurent la régence. Lorsque le frère du roi, le duc d'Orléans est assassiné sur ordre de Jean sans Peur, duc de Bourgogne, le conflit s'envenime donnant naissance à la « Guerre des Armagnacs et des Bourguignons ».
Les souverains français et anglais, Charles VI et Henri V, décèdent à quelques semaines d'intervalle, ce qui engendre un conflit de succession pour le trône de France. Les Anglais qui se sont emparé de Paris soutiennent Henri VI qui n'est âgé que de quelques mois tandis que le dauphin, Charles VII, qui s'était réfugié à Bourges revendique le titre.
Les Français parviennent à « bouter les Anglais hors de France » en 1453, ce qui met un terme à la Guerre de Cent Ans.
Malgré cette victoire et sa libération, Paris peine à retrouver son aura et sa population est réduite à 100.000 habitants alors qu'elle était estimée à 200.000 un siècle auparavant. Les souverains choisissent de résider dans les châteaux du Val de Loire plutôt qu'à Paris.
Les guerres de religion
Il faut attendre le règne de François 1er (1515 – 1547) pour que la cour revienne officiellement à Paris. La ville retrouve petit à petit son rayonnement culturel, religieux et intellectuel mais le répit est de courte durée puisque les guerres de religion éclatent durant la seconde moitié du 16ème siècle.
À cette époque, la puissance des rois de France est fortement diminuée en raison de la jeunesse et de l'inexpérience des successeurs de Henri II mort accidentellement en 1559. Ses fils François II et Charles IX décèdent respectivement à 16 et 23 ans. Le pays est entre les mains de régents, d'abord les Ducs de Guise et ensuite Catherine de Médicis.
En 1572, les catholiques s'opposent au mariage de la sœur du roi, Marguerite de Valois, avec Henri III de Navarre (futur Henri IV) qui est de confession protestante. Cette situation donne lieu au « Massacre de la Saint-Barthélemy » à Paris et dans les grandes villes du royaume. Selon les sources, de 10.000 à 30.000 protestants sont tués à travers la France (dont 3.000 à Paris).
En 1594, Henri de Navarre devenu roi de France à la mort de son beau-frère Henri III, se convertit au catholicisme, ce qui lui ouvre les portes de Paris. Il fonde la dynastie des Bourbons et offre au pays une période paix qui permet à l'économie de se redresser.
Louis XIV
En 1643, le jeune Louis XIV, petit-fils de Henri de Navarre et fils de Louis XIII devient roi de France alors qu'il n'est âgé que de 5 ans.
La régence est confiée à sa mère Anne d'Autriche et à son conseiller, le Cardinal de Mazarin qui devient Premier Ministre. À cette date, la France est en pleine « Guerre de Trente Ans ».
Ce conflit coûte cher et le peuple qui doit participer à son financement est exsangue. Le paiement des gages des officiers est suspendu tandis que les privilèges des membres du Parlement sont supprimés.
De plus, la noblesse française opposée à Anne d'Autriche souhaite obtenir plus de pouvoir. La situation dégénère et des mouvements populaires éclatent donnant naissance à la « Fronde ».
Lorsque Louis XIV atteint sa majorité en 1651, le mouvement s'éteint définitivement.
Sous le Roi-Soleil, la France devient une monarchie absolue de droit divin. Il supprime la fonction de Premier ministre et contrôle chaque acte politique. Il doit également renflouer les caisses de l’État vidées par les guerres, la vie dispendieuse de Mazarin et les spéculations hasardeuses du surintendant Nicolas Fouquet qui s'était fait construire le château de Vaux-le-Vicomte (Seine-et-Marne). La moindre tentative de révolte est aussitôt réprimée et les provinces reconnaissent l'autorité du roi.
Louis XIV entreprend également d'assainir Paris qui est devenu le repaire de nombreux brigands, mendiants, escrocs et le refuge de paysans dépossédés de leurs terres. La « Cour des Miracles » couvre un large territoire de « non-droit » et sert d'abri à plus de 30.000 personnes.
Le ministre Colbert nomme Nicolas de La Reynie au poste de lieutenant-général de police de Paris afin de nettoyer la ville. Il réorganise les services, nomme des commissaires de police responsables des différents quartiers de la capitale et entreprend de vider les cours des miracles notamment en installant un éclairage public. Il est considéré comme le fondateur de la police judiciaire moderne.
En 1677, la cour de Louis XIV quitte le château de Vincennes et déménage à Versailles, se désintéressant de Paris, ce qui n'empêche pas la ville de rester la capitale administrative de la France.
Le roi fait construire un immense château de plus de 2.000 pièces en lieu et place d'un ancien relais de chasse de son père Louis XIII. Les marécages sont asséchés, le petit village de Versailles est détruit et l'eau est acheminée depuis la forêt de Rambouillet pour permettre à la résidence royale et à ses remarquables jardins de sortir de terre. Les travaux dirigés par le surintendant Jean-Baptiste Colbert sont confiés aux plus grands architectes, artistes et paysagistes, André Le Nôtre, Charles Le Brun, Jules Hardouin Mansart...
Le château de Versailles devient le théâtre de fêtes somptueuses, mais également de complots de courtisans et de nombreuses pages de l'Histoire de France.
Le 18ème siècle
Sous le règne de Louis XV, arrière-petit-fils et seul héritier en vie de Louis XIV, le pouvoir royal s'effrite.
En 1756, la « Guerre de Sept Ans » oppose les plus grandes puissances européennes. Le conflit qui est souvent considéré comme la toute première guerre mondiale de l'Histoire se déroule non seulement en Europe mais également dans les différentes colonies.
Son issue, en 1763, est favorable au Royaume-Uni qui devient la plus importante puissance mondiale et à la Russie qui joue dorénavant un rôle important sur la scène européenne.
En revanche, la France a perdu la quasi-totalité de ses colonies et a montré la faiblesse de son armée qui n'a pas réussi à s'imposer malgré son avantage numérique. De plus, le poids financier de la guerre a provoqué un désastre économique qui ne peut plus être compensé par les profits tirés des colonies.
Pour couvrir les emprunts et renflouer les caisses publiques, l’État lève de nouveaux impôts. Le peuple exsangue se réjouit de la mort de Louis XV qui décède à Versailles de la petite vérole en 1774.
La Révolution
Son successeur Louis XVI entreprend des réformes favorables au peuple et diminue les dépenses et les privilèges de la Cour ce qui mécontente l'aristocratie et ne réjouit pas plus le peuple qui est au bord de la famine en raison de deux récoltes catastrophiques successives et de l'engagement de la France dans la « Guerre d'Indépendance des États-Unis » (1775 – 1783).
Dès 1788, des mouvements de révolte éclatent dans le royaume ce qui pousse le roi à convoquer les États-Généraux à Versailles pour le 5 mai 1789.
Les espoirs du peuple et de la bourgeoisie qui souhaitaient un changement radical de régime et une égalité entre les différentes classes sociales face aux impôts sont rapidement déçus. Dès le discours d'ouverture à l' « Hôtel des Menus Plaisirs », Louis XVI critique l'esprit d'innovation et ne fait aucune allusion à une éventuelle réforme politique.
Après plus d'un mois de discussions, les députés du Tiers État (représentants des villes privilégiées) ainsi que les nobles et membres du clergé ouverts aux idées nouvelles forment la première « Assemblée nationale » de l'histoire de France. Le roi décide alors de fermer la salle des débats au Tiers État et les députés se réunissent dans la « Salle du Jeu de paume » où ils prononcent le serment de ne pas se séparer avant d'avoir rédigé une Constitution.
La situation s'enlise cependant et le roi fait venir ses troupes craignant, à juste titre, que l'agitation du peuple ne dégénère en véritable révolte. De plus, il renvoie son ministre des finances jugé trop favorable au peuple, Jacques Necker.
Les émeutes éclatent le 14 juillet non pas à Versailles mais bien au cœur de la capitale. La prise de la Bastille devient le symbole de la Révolution française. Malgré les tentatives de Louis XVI de se concilier les bonnes grâces des révolutionnaires en acceptant notamment de reconnaître la « Déclaration des droits de l'homme et du citoyen », le mouvement est en marche et gagne rapidement les provinces.
La famille royale accepte de quitter Versailles pour Paris où elle est logée au Palais des Tuileries tandis que l'Assemblée Nationale multiplie les décrets et vote l'abolition des ordres religieux.
Le roi, son épouse et leurs enfants veulent fuir en Belgique mais sont reconnus et arrêtés à Varennes-en-Argonne (Meuse), le 21 juin 1791. Ils sont ramenés à Paris.
Cette tentative est à l'origine des premières manifestations en faveur d'une République. Les autres nations européennes s'inquiètent de la tournure prise par les événements et d'un éventuel effet boule de neige. La Prusse et l'Autriche signent la « Déclaration de Pilniz » visant à rétablir la monarchie française. La guerre tourne au désavantage de la France lorsque Robespierre réclame la déchéance de Louis XVI. La situation devient chaotique, le personnel et les gardes personnels du roi ainsi que les opposants à la nouvelle Constitution sont massacrés et, le 21 septembre 1792, la monarchie est abolie. Parallèlement, les Prussiens sont refoulés du pays par l'armée française.
Le roi reconnu coupable de « conspiration contre la liberté publique et la sûreté générale de l’État » est guillotiné Place de la Concorde le 21 janvier 1793. La reine Marie-Antoinette subit le même sort en octobre de la même année.
Les esprits ne sont pas apaisés et très vite, des tensions divisent les différentes factions révolutionnaires en présence, à savoir les Montagnards soutenus par le peuple et qui ont réussi à faire condamner le roi et les Girondins plus modérés qui sont soutenus par la bourgeoisie. De plus, au sein même des Montagnards, certains groupes sont plus modérés que d'autres et s'opposent entre eux. Robespierre veut le maintien de la Terreur (exécutions arbitraires des contre-révolutionnaires) tandis que Danton souhaite un retour à l'apaisement.
Robespierre fait exécuter les principaux leaders des Girondins mais également les Hébertistes et les partisans de Danton pourtant tous issus des Montagnards. Danton, Hébert et de nombreux « Modérés » sont guillotinés durant les mois de mars et d'avril 1794.
Quelques semaines plus tard, Robespierre devenu impopulaire suite à ces mesures extrêmes et l'organisation de fêtes données en l'honneur du « culte de l'Être Suprême », une religion basée sur l'immortalité de l'âme, est à son tour exécuté. Ces événements entraînent la chute du gouvernement révolutionnaire et le début du Directoire.
Le 19ème siècle
Le début du 19ème siècle est marqué par la montée en puissance de Napoléon Bonaparte, un général d'origine corse qui s'est distingué durant la guerre contre l'Autriche en 1796. Après la dissolution du Directoire suite au « Coup d’État du 18 brumaire de l'an VIII » (9 novembre1799) soutenu par les financiers, Bonaparte instaure un Consulat dirigé par trois personnes. En réalité, il détient les rênes du pouvoir et opte pour un régime proche de l'autoritarisme. Il rétablit la liberté de culte et crée la Banque de France et le Code Napoléon, code civil qui est aujourd'hui encore la base du droit en France.
Installé aux Tuileries, Bonaparte se fait proclamer Empereur des Français en 1804 et entreprend des guerres qui vont faire de la France la plus grande nation européenne. Après un premier exil sur l'île d'Elbe en 1814, la campagne des Cent-Jours, la défaite de Waterloo et l'exil définitif à Sainte-Hélène, la monarchie est restaurée en 1815.
Une seconde révolution populaire éclate en 1830 et met un terme définitif à la monarchie en France. Charles X est donc le dernier Roi de France si l'on fait abstraction de Louis-Philippe 1er qui s'empare du trône après le départ en exil de Charles X. Il est en effet considéré comme un usurpateur par les légitimistes.
Après 18 ans de règne, moqué par le peuple, il abdique en faveur de Philippe d'Orléans, son petit-fils qui devient le « Prétendant au trône de France », un titre héréditaire qui est actuellement porté par Henri d'Orléans, comte de Paris et duc de France.
Après une Deuxième République éphémère (1848 – 1852) et un Second Empire qui ne dure guère plus (1852 – 1870), la France devient définitivement une république en 1870.
Comme toutes les provinces du pays, l'Île-de-France est partagée en départements durant la période révolutionnaire : la Seine, la Seine-et-Marne et la Seine-et-Oise. La région profite amplement du développement des industries et de la construction de grandes lignes de chemin de fer reliant la capitale aux différentes villes provinciales. De nouveaux quartiers sont construits en périphérie de Paris afin d'accueillir les nombreux ouvriers venus chercher du travail.
Cependant, la grande famine qui a lieu durant le siège de Paris, la défaite de la France face aux Prussiens en 1870 et la proclamation de l'Empire allemand dans la Galerie des Glaces du Château de Versailles provoquent la colère des classes ouvrières parisiennes. En mars 1871, des émeutes éclatent contre le gouvernement d'Adolphe Thiers tandis que les ouvriers et les soldats parisiens fraternisent. Des barricades sont élevées, c'est le début de la « Commune de Paris ». Celle-ci proclame la séparation de l’Église et de l’État, l'instruction laïque gratuite et obligatoire et des mesures en faveur de l'amélioration des conditions de travail.
La destruction de la colonne Vendôme devient le symbole de cette insurrection.
Durant la dernière semaine du mois de mai surnommée la « Semaine sanglante », le gouvernement réprime avec violence le mouvement en envoyant les troupes de Versailles. Selon les sources entre 10.000 et 30.000 Communards sont tués lors des combats ou exécutés sans procès tandis que plus de 40.000 autres sont faits prisonniers et envoyés dans le « Camp de Satory » situé dans les Yvelines. Manquant de soins et même d'abris et victimes d'épidémies, un grand nombre de ces prisonniers décèdent et sont enterrés dans une fosse commune.
Malgré l'échec de la Commune de Paris, cet événement a posé les bases de la réforme du monde du travail et a contribué au vote de la loi concernant l'autorisation de la création des syndicats professionnels en 1884.
Elle est également à l'origine de la construction de la « Basilique du Sacré-Cœur de Montmartre », symbole du nouvel ordre moral.
Le 20ème siècle
Le premier aérodrome organisé du monde, Port-Aviation, est installé à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. C'est là que le premier meeting aérien est organisé le 23 mai 1909.
Durant la Première Guerre mondiale, la vallée de la Marne est le théâtre de deux batailles, l'une en 1914 et l'autre en 1918. La première est un épisode rendu célèbre par la réquisition de taxis parisiens par l'armée française afin de transporter rapidement les soldats envoyés en renfort. Elle a permis de freiner l'avancée allemande vers le Nord de la France.
La seconde se solde par une victoire décisive des Alliés contre l'armée allemande.
En 1965, la région Île-de-France est redécoupée en huit départements formant la ville de Paris, la Petite Couronne et la Grande Couronne.
Économie
L'Île-de-France est la plus importante région économique du pays et se classe parmi les premières d'Europe. Son dynamisme repose essentiellement sur sa position au carrefour des échanges internationaux et la bonne santé de ses groupes industriels et PME. Elle rassemble de nombreuses start-up et possède une forte concentration de compétences scientifiques et technologiques de pointe grâce à une main-d’œuvre qualifiée.Les grandes surfaces et les centres commerciaux sont également très présents, principalement à Paris et dans la région parisienne.
Le tourisme joue un rôle important dans l'économie de la région. Paris attire de nombreux visiteurs qui séjournent dans la capitale pour découvrir les différents monuments historiques et les musées, pour assister aux spectacles et concerts, pour visiter les expositions ou pour le tourisme d'affaires.
Si les terres agricoles couvrent approximativement la moitié du territoire de l'Île-de-France, elles occupent moins de 1% de la population active. La région produit des céréales, des fleurs et plantes et des légumes.
Culture
LanguesLe « parler parisien » est une version locale du « français de France », une langue d'oïl parlée dans l'ensemble de la France métropolitaine. Le parler parisien se caractérise par son évolution « sociale ». En effet, l'accent des « titis parisiens » mis en scène par Alexandre Dumas ou Victor Hugo et dessinés par Francisque Poulbot laisse progressivement la place à l'accent de banlieue. Certains quartiers de Paris cultivent un accent qualifié de bourgeois, d'intellectuel, voire de snob.
Le champenois est une langue d'oïl parlée en Seine-et-Marne mais également en Champagne-Ardenne et dans une partie de la Belgique.
Le briard est un dialecte issu de la langue d'oïl parlé dans la région de la Brie, en Seine-et-Marne, mais également dans le département de l'Aisne. Il est proche du patois marnais, une version du champenois.
Traditions
En raison de sa diversité culturelle et du nombre élevé de « villes nouvelles », l'Île-de-France a conservé moins de traditions ancestrales que les autres régions du pays.
Quelques fêtes et traditions sont cependant encore respectées.
La Fête des Loges est une fête foraine qui occupe chaque été l'esplanade des Loges dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye depuis 1652.
La Foire nationale à la brocante et aux jambons se déroule deux fois par an sur l' « Île des Impressionnistes » (ou île de Chatou) située sur la Seine, dans les Yvelines. L'origine de cette foire remonte au Moyen-Âge. Elle était alors organisée dans le centre de Paris jusqu'en 1970.
La Bergerie nationale de Rambouillet créée en 1783 abrite l’École nationale d'élevage ovin et une ferme expérimentale chargée de préserver le patrimoine génétique du Mérinos de Rambouillet. Chaque année, la période de tonte de ces moutons donne lieu au Festival des arts de la laine.
La flamme éternelle allumée en 1923 sur la Tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe de la Place de l’Étoile est ravivée tous les soirs à 18h30 selon un strict cérémonial et sous la supervision du Comité de la Flamme.
Les festivités du 14 juillet organisées à Paris comprennent le défilé militaire, un spectacle pyrotechnique dont la Tour Eiffel est la vedette et différents bals populaires organisés dans les casernes des pompiers de Paris.
Le carnaval de Paris ressuscite l'ancienne « Fête des Fous » ou « Fête des Innocents » qui était organisée à la fin du mois de décembre entre les 12ème et 17ème siècles. Pendant les trois jours de la Saint-Étienne, de la Saint-Jean et des Innocents, le peuple pouvait se permettre toutes les extravagances. Cette fête qui donnait lieu à des scènes paillardes a été interdite au début du 17ème siècle par le cardinal de Richelieu. Le roman « Notre-Dame-de-Paris » de Victor Hugo débute au cours de la Fête des Fous.
Les bords de Seine se transforment chaque jour en étal de bouquinistes pour le plus grand plaisir des passants qui peuvent dénicher quelques vieux almanachs, une édition rare, des gravures représentant le Paris d'autrefois, vieilles affiches ou cartes postales. Cette tradition se perpétue depuis le 16ème siècle mais n'a été officiellement autorisée qu'en 1859.
Les premiers bals musette sont nés à l'aube du 20ème siècle lorsque les Auvergnats et Italiens ont sorti leurs instruments de musique pour faire danser les ouvriers, les employés et leur famille dans les guinguettes installées depuis le siècle précédent dans les faubourgs de Paris ou sur les bords de Marne et de Seine. Ces petits établissements étaient en effet regroupés en dehors de la ville afin de ne pas devoir payer la taxe sur le vin.
Les courses hippiques qui sont organisées à Chantilly, Vincennes, Auteuil, Maisons-Laffitte ou Saint-Cloud sont devenues de véritables réunions mondaines.
Les costumes traditionnels
Le costume traditionnel des femmes de la région Île-de-France se compose d'une blouse souvent à courtes manches, d'un gilet sans manches, d'une jupe ample, d'un tablier et d'une petite coiffe blanche parfois ornée d'un ruban. Les hommes portent un pantalon, une chemise ou une longue tunique serrée à la taille et un chapeau à large bord.
Ce costume est rapidement abandonné au profit de tenues plus « parisiennes ». Les femmes portent des robes élégantes et abandonnent les coiffes pour des chapeaux.
Les hommes portent la redingote et le chapeau ou le canotier, le chapeau porté pour manœuvrer les canots à voile qui sont autorisés à circuler sur la Seine par arrêté préfectoral en 1840. À l'époque des guinguettes, le canotage devient, avec la danse, l'un des principaux loisirs des Parisiens.
Le « Déjeuner des canotiers » ou le « Bal du Moulin de la Galette » de Pierre-Auguste Renoir reproduisent parfaitement l'ambiance festive qui y régnait à la fin du 19ème siècle.
La gastronomie
Si Paris est devenu au fil du temps l'un des hauts lieux de la gastronomie française et propose des plats raffinés régulièrement « revisités », la région Île-de-France perpétue encore aujourd'hui les recettes traditionnelles à base de produits de terroir.
La viande et la volaille ainsi que la charcuterie sont mises à l'honneur dans les recettes comme le bœuf mironton, le pot-au-feu, la tête de veau vinaigrette, le boudin noir ou tout simplement une baguette au jambon de Paris. N'oublions pas les anguilles et les brochets au rayon poissonnerie.
Les habitants d'Île-de-France sont également friands de pâtisseries ou de friandises et le Paris-Brest, le Saint-Honoré, les chouquettes de Paris, les bonbons à la rose de Provins, l'opéra ou la brioche de Nanterre terminent avec bonheur les menus franciliens qui se savourent dans l'ambiance si particulière d'une brasserie parisienne.
Autrefois, la région était connue pour sa production maraîchère et fruitière. Malgré l'extension des zones urbaines, certains de ces produits sont toujours appréciés comme le cresson de Méréville, les pommes de terre « Belles de Fontenay », les poires de Groslay et bien entendu les champignons de Paris. Malheureusement, d'autres variétés ont quasi disparu ou ne sont plus produites que pour des fêtes en leur honneur. C'est notamment le cas pour les petits pois de Clamart, les cerises de Montmorency, les raisins chasselas de Thomery ou les pêches de Montreuil.
Tourisme
Paris est la première destination touristique française et occupe la troisième place sur la liste des villes les plus fréquentées au monde.Les monuments historiques parisiens, notamment la cathédrale Notre-Dame de Paris, la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et la Basilique du Sacré-Cœur totalisent chaque année plus de 70 millions d'entrée.
Paris comptabilise également plus de 200 musées et approximativement 1.000 galeries d'art. Le Musée du Louvre qui abrite quelques-unes des œuvres d'art les plus connues au monde, le Musée d'Orsay qui a pris place dans une ancienne gare construite pour desservir l'exposition universelle de 1900, le Musée de l'Armée installé dans l'Hôtel National des Invalides, le musée de cire Grévin, le Centre d'art contemporain Pompidou ou encore la Cité des Sciences et de l'Industrie font partie des plus prestigieux musées français.
À côté de ces incontournables, il existe un grand nombre de petits musées parfois insolites comme les musées des Arts forains, du chocolat, de la contrefaçon, des fumeurs, de l'histoire de la médecine, des automates ou de la police parisienne.
Pour passer une journée inoubliable en famille, Paris propose ses fêtes foraines des Tuileries, du Jardin d'acclimatation et de la Foire du Trône ainsi que ses nombreux espaces verts comme le jardin tropical, le parc floral, le jardin du Pré-Catelan, le jardin du Luxembourg ou le Parc des Buttes-Chaumont. Le parc d'attraction Disneyland Paris attend petits et grands à quelques kilomètres de la capitale, à Chessy en Seine-et-Marne.
Paris c'est aussi la ville des divertissements et de la vie nocturne. Les cabarets du Moulin Rouge, du Paradis Latin, des Folies-Bergères ont ouvert leurs portes au 19ème siècle. Ils ont été rejoints par le Crazy Horse, le Lido et Chez Michou dans les années 1950.
Enfin, n'oublions pas les célèbres brasseries et restaurants parisiens comme La Tour d'Argent, le Jules Verne situé dans la Tour Eiffel, le Procope, la Brasserie Au chien qui fume, le Grand Véfour, la Brasserie Lipp, les Deux Magots, le Café de Flore ou Maxim's.
L'Île-de-France ne se résume bien entendu pas à Paris et de nombreux sites touristiques sont à découvrir en dehors des murs de la ville, à commencer par le Château de Versailles, un des hauts lieux du patrimoine français.
La vieille ville de Provins, les châteaux de Fontainebleau, de Saint-Germain-en-Laye, de Rambouillet, d'Auvers et de Vaux-le-Vicomte, le musée Bossuet et la cathédrale Saint-Étienne de Meaux, le site préhistorique de Pincevent, le musée national de céramique à Sèvres, la batterie militaire de Bouviers... autant de destinations incontournables de la région.
Les préfectures de la région Île-de-France
La préfecture de la région Île-de-France et du département Paris est Paris
Toutes les préfectures de la région Île-de-France:
- Préfecture de Melun du département Seine-et-Marne
- Préfecture de Versailles du département Yvelines
- Préfecture de Évry du département Essonne
- Préfecture de Nanterre du département Hauts-de-Seine
- Préfecture de Bobigny du département Seine-Saint-Denis
- Préfecture de Créteil du département Val-de-Marne
- Préfecture de Pontoise du département Val-d'Oise